Style néogothique

Origines du style néogothique

L’architecture néogothique correspond à la renaissance du style gothique vers la fin du XVIII^e siècle. Dans la foulée de la révolution romantique, les écrivains se mettent à relater des histoires qui se déroulent à l’époque médiévale, tandis que les artistes illustrent les ruines de châteaux du Moyen Âge. Cet intérêt va par la suite se transposer à l’architecture, où les formes médiévales seront mises à l’honneur.

Caractéristiques du style néogothique

Le néogothique reprend des éléments comme l’arc en ogive (fig.1), le remplage (fig.2) et l’arc-boutant (fig.3). C’est un style architectural qui laisse de côté la symétrie et la rigidité du classicisme : « l’idée était de créer des édifices à l’aspect théâtral par accumulation d’éléments disparates » (Davison Cragoe, 2010, p.42). D’ailleurs, plusieurs bâtiments néogothiques adaptent les formes gothiques aux nouveaux matériaux et techniques du XIX^e siècle.

En 1875, l’archevêque de Bogotá commande la construction de la 20^e église de la ville, qui devient la Basilique Notre-Dame-de-Lourdes. Celle-ci est conçue par l’architecte colombien Julian Lombana, un disciple de Thomas Reed, qui avait dessiné les plans du Capitolio Nacional.

Durant la construction de l’église, Lombana tombe d’un échafaudage. Il survit miraculeusement, mais il perd un bras et une jambe. (Cortes, 2018) L'architecte meurt en 1916, et ne peut pas voir son œuvre terminée.

L’année suivante, un violent séisme frappe la ville de Bogotá et le deuxième étage de la tour centrale est détruit.

La construction de l’église est achevée finalement vers 1936, mais des services religieux s’y déroulaient déjà depuis 1904.

L'église a par ailleurs reçu le titre de basilique mineure en 2016, qui est uniquement octroyé à des temples de grande importance historique.

Sur le plan architectural, cette église présente la forme d’une basilique, c’est-à-dire que la nef centrale est surélevée par rapport aux deux nefs latérales. La façade principale comporte en son centre un clocher massif quadrangulaire, qui est orné de plusieurs tourelles (fig.4).

En outre, on y retrouve trois portails de forme ogivale avec des voussures (fig.6). Les niches au-dessus de ces portails reprennent cette même forme. Enfin, deux tourelles à chaque extrémité viennent compléter la composition de cette façade (fig.5). Bien que cette église soit néogothique, on y retrouve des influences mauresques dans l’ornementation extérieure.

L’intérieur de l’église est peint en blanc avec quelques éléments décoratifs dorés. Le tout est très spacieux et lumineux. La nef et les vaisseaux latéraux sont séparés par des arcades ogivales ornées de colonnettes d’ordre corinthien. On retrouve par ailleurs des vitraux d’origine allemande créés par Walter Wolf.

Le Museo el Castillo, situé en plein cœur de la ville de Medellín, est un château fort de style gothique médiéval. Il est construit en 1930 en tant que maison de villégiature pour José Tobon Uribe, un riche homme d’affaires de Medellín. La construction est prise en charge par la firme d’architectes colombiens H.M Rodriguez, mais son architecture s’inspire des châteaux de la Loire en France. Ainsi, les plans de l’édifice sont directement apportés de Paris.

Après la mort de José Tobon Uribe en 1942, le bâtiment est vendu à la famille Echavarría, qui en fait sa résidence principale. Depuis 1971, le château est un musée qui appartient à une fondation privée et qui est dédié à la promotion des arts et de la culture. Les chambres ont été conservées telles qu’elles étaient lorsque les Echavarría y habitaient.

Le château présente une architecture asymétrique régie par des volumes fragmentés. On y retrouve un donjon ainsi que cinq tours ornées de flèches. Par ailleurs, plusieurs des murs se terminent par un crénelage, élément typique des châteaux forts. À l’extérieur, des jardins à la française ont été aménagés.