D’ordinaire, c’est une thématique qui retient assez peu le temps du conseil municipal. Ce samedi matin, au cours d’une séance en mode express (40 points à l’ordre du jour, 1h30), surprise, la culture a occupé une bonne part des débats.
Dans la traditionnelle introduction du maire d’abord, se félicitant des récents succès des festivals flamenco et de la biographie, ou de l’expo Cabu, avant d’évoquer l’affiche de la feria et l’arrivée de la nouvelle directrice du théâtre.
Dans les échanges entre la majorité et son opposition de gauche, aussi. Lorsque Daniel-Jean Valade propose la signature d’une convention créant un réseau régional entre conservatoires (avec les intercommunalités de Béziers, Carcassonne, Perpignan, Narbonne, Alès et Montpellier), Marianne Bernède ne rate pas l’occasion de signaler le triste état de l’établissement nîmois (un plafond s’est récemment effondré).
"Les locaux sont vétustes, mais on a pris une décision importante, répond Jean-Paul Fournier, évoquant le déménagement programmé pour fin 2025, au mieux. Les travaux d’urgence ? "Certains sont en cours, il faut être patient", plaide-t-il.
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Lire l'article original du Midi-Libre du 11/02/2023 ici.
Le conservatoire de Nîmes tombe de plus en plus en lambeaux. Après le plafond qui s'effondre dans une salle, c'est maintenant le chauffage qui ne fonctionne plus dans le studio de danse depuis le 17 janvier. Les cours sont annulés depuis une semaine. L'association des parents d'élèves et amis du conservatoire à rayonnement départemental de Nîmes déplore qu'aucune salle de remplacement n'ait été proposée par la mairie, et l'absence de travaux de réhabilitation.
Le régisseur du conservatoire a mis deux chauffages d'appoint mais "cela ne suffit pas" pour une surface de 130 mètres carrés environ.
Dans un mail aux parents d'élèves, elle [l'APEC] explique : "La pratique de la danse se fait avec un justaucorps, des collants, et pour la danse contemporaine, pieds nus". Il fait entre 14 et 15 degrés aux heures de cours. "Des blessures peuvent vite survenir".
"On espère qu'elle s'en empare de manière efficace" fustige la présidente de l'APEC (association des parents d'élèves et amis du conservatoire). "Il faudrait s'y intéresser vite car les examens arrivent pour les élèves" continue-t-elle. La loi indique que les bâtiments d'enseignements, comme le conservatoire de Nîmes, doivent être chauffées à 19 degrés minimum.
Nous avions publié, au mois de décembre, un portfolio participatif consacré au délabrement des conservatoires : parmi les photos que nous avions reçues, figurait celui de Nîmes. Quelques jours plus tard, le plafond de la bibliothèque de l’établissement s’effondrait durant la nuit. « Lors du conseil d’établissement qui se tenait la semaine suivante, les représentants de la mairie semblaient dans un déni total, déplore un enseignant, qui a souhaité garder l’anonymat. Ils ont évoqué « un peu de plâtre » qui serait tombé du plafond, alors qu’il s’agit de lourdes pièces de maçonnerie ». Deux pierres de taille seraient en effet tombées du plafond, au niveau d’un poste informatique mis à disposition des élèves.
S’il a été communiqué aux professeurs que des expertises des bâtiments étaient effectuées tous les six mois, ainsi que des travaux régulièrement réalisés, ces derniers expriment de vives inquiétudes : « On nous a dit que des infiltrations d’eau auraient pu provoquer l’incident. Or, des infiltrations, il y en a une vingtaine dans les bâtiments, ajoute l’un d’entre eux. Si cet événement avait eu lieu en journée, il aurait pu causer des blessures, voire la mort de quelqu’un. On a franchi un nouveau cap : celui d’un risque vital ».
La vétusté du conservatoire de Nîmes n’est pas un fait nouveau. D’après l’un des professeurs, un autre accident avait déjà précédé sa prise de poste dans les lieux, il y a plus de vingt ans : une cheminée se serait effondrée et aurait traversé le toit puis le plafond d’une salle de cours. Aujourd’hui, les enseignants et les parents d’élèves décrivent les bâtiments sans aucun accès pour les personnes à mobilité réduite, des carcasses de pigeons morts qui se décomposent à certains endroits, des salles gelées ou surchauffées dans lesquelles il n’est plus possible de régler le chauffage... « Pour la danse, il n’y a pas de douches, ajoute une enseignante. Les professeurs n’ont pas de vestiaire, et doivent se changer cachés derrière le piano ».
Une première polémique avait déjà marqué l’année scolaire, lorsque l’annonce avait été faite, à l’automne, d’une réduction des horaires d’ouverture du conservatoire afin de réaliser des économies d’énergie. La municipalité est cependant rapidement revenue sur ce choix : « Le conservatoire est une passoire énergétique, et la chaudière est tellement vieille qu’ils se sont aperçus qu’il serait impossible l’arrêter et de la relancer », commente une professeure. Depuis lors, un fonctionnement par réservation de créneaux a été mis en place : « Auparavant, mon fils pouvait aller travailler les percussions au conservatoire dès qu’il avait une pause au lycée. Ce n’est plus possible désormais, il doit réserver un horaire deux jours à l’avance. Or, vous vous imaginez que nous n’avons pas des timbales, un marimba et un vibraphone à la maison », regrette également la mère d’un élève, qui souligne aussi que le prix de l’inscription au conservatoire a été multiplié par trois depuis quelques années pour les familles qui n’habitent pas la ville de Nîmes même. Des conditions qui compliquent également le quotidien les élèves de classes préparatoires, qui ont besoin de pouvoir beaucoup travailler leur instrument afin d’intégrer les Pôles Supérieurs.
Depuis plusieurs années, il est question de déménager le conservatoire dans un bâtiment place des Carmes. Mais le changement de locaux est assujetti à la rénovation d’autres bâtiments pour les étudiants en médecine, selon un jeu de chaises musicales qui n'en finit pas. Si Jean-Paul Fournier, le maire de la ville (Les Républicains), s’est déjà exprimé sur le sujet à moult reprises, la direction du conservatoire semble se faire discrète : « Notre directeur [ndlr : Benoit Bessé] se dit ouvert au dialogue, mais ne s’est pas positionné. A mon sens, ces événements auraient mérité une assemblée générale du personnel », confie l’un des professeurs. Certains perçoivent également une véritable pression de la part de la municipalité sur les équipes de l’établissement, pouvant aller jusqu’à des menaces de mises à pied ou des rappels à l’ordre quant au « devoir des réserve » des agents territoriaux : « On sent chez les professeurs un sentiment de résignation, d’usure », déclare l’un d’eux.
Les enseignants ainsi que l’Association des parents d’élèves du conservatoire (APEC) réclament aujourd’hui une expertise plus fine pour estimer la sécurité dans l’enceinte des bâtiments après l’accident, et demandent à ce que les résultats de celle-ci leur soient communiqués avec transparence.
Contactées à ce sujet, la municipalité et la direction n’ont pas donné suite à nos demandes d’interview.
Les inquiétudes et la colère des parents d'élèves du Conservatoire de Nîmes. Ils dénoncent la vétusté et même le danger des locaux situés, rue de la Prévôté, tout près de la Cathédrale. La situation n'est pas nouvelle, mais ils ont décidé de monter au créneau après un incident survenu le 8 décembre dernier. Une partie du faux plafond de la bibliothèque s'était effondrée. Les parents d'élèves parlent de blocs de plusieurs kilos, la mairie évoque plutôt de simples morceaux d'enduit.
Heureusement l'incident s'était produit pendant la nuit en l'absence des élèves et personne n'avait été blessé, mais ce dossier génère beaucoup de crispations. Le problème a été pris en compte assure Daniel-Jean Valade conseiller municipal délégué à l'enseignement culturel : "Le 20 décembre une expertise a été réalisée par la société Veritas et les travaux doivent débuter le 1er février prochain."
De quoi rassurer peut-être un peu, même si l'idéal serait que le Conservatoire déménage. C'est prévu mais pour cela, il faut que le site des Carmes soit réhabilité et que les étudiants de l'université déménagent à Hoche. Ce ne sera pas, au mieux, avant 2026. Le Conservatoire de Nîmes accueille environ un millier d'élèves et une soixantaine d'enseignants.
Lire ici le dossier complet en ligne ou écouter ici le dossier de France Bleu Gard Lozère.
Les parents d'élèves du Conservatoire de Nîmes dénoncent le délabrement des locaux de la Prévôté, où un morceau du plafond de la bibliothèque des partitions s'est effondré le 8 décembre dernier. Daniel-Jean Valade, conseiller municipal délégué à l'enseignement culturel, martèle que la sécurité du bâtiment et des personnes est assurée, que les réparations démarrent le 1er février suite à une expertise de la société Bureau Véritas.
Lire ici l'article original de La Gazette de Nîmes du 19 janvier 2023.
C’est la chute d’une partie du plafond de la bibliothèque qui inquiète l’Association des parents d’élèves du conservatoire (Apec) de Nîmes. « Nous regrettons de l’avoir appris par le bouche-à-oreille », se désole l’Apec. Fort heureusement, le sinistre, s’étant produit de nuit, n’a fait aucun blessé. Il a toutefois indigné les parents : « Nous avons adressé un courrier à la mairie, le 24 décembre, demandant des actions urgentes pour garantir la sécurité des élèves et du public malgré la vétusté des locaux qui auraient déjà dû être déménagés. Nous n’avons toujours pas de réponse », poursuit l’association.
Pour Hélène Planté, qui a deux enfants au conservatoire, la situation est très inquiétante : « Dans l’école Berlioz, il y a une salle qui ne peut plus être utilisée pour les cours, mais dont se sert le conservatoire. L’état de cette pièce est tel qu’il ne peut y avoir que dix élèves à la fois et on leur demande de ne pas sauter par mesure de sécurité. Quant au bâtiment du conservatoire, il n’y a qu’un escalier en colimaçon utilisable. Vous imaginez s’il y a un incendie... Je me demande si je ne vais pas retirer mes enfants ». Jocelyn Garcia, le trésorier de l’Apec, regrette l’image que projette le conservatoire : « La chute du plafond est la conséquence d’une infiltration d’eau. On ne donne pas envie aux parents d’inscrire leurs enfants et c’est dommage. »
Pour Suzanne Assénat, la présidente de l’Apec, il est urgent de trouver une solution : « La structure du bâtiment n’est pas saine. En 2018, on nous annonçait un déménagement aux Carmes en 2023. Mais en septembre dernier, le maire annonçait qu'il n'y avait plus de calendrier pour le déménagement du conservatoire ». L’Apec attend maintenant des réponses à ses questions, des aménagements pour sécuriser les lieux et éventuellement un déménagement.
Les parents d'élèves du conservatoire sont inquiets pour la sécurité des apprenants après un effondrement partiel de plafond. Ils demandent à la mairie la transparence sur les risques encourus.
La partition du vieux conservatoire semble n'en plus finir. Le papier, pourtant, est plus que jauni. Énième épisode dans l'attente du déménagement vers le nouveau site aux Carmes (voir encadré) pour les acteurs du conservatoire de Nîmes : un bout de plafond s'est effondré début décembre dans la bibliothèque.
Par chance, pas de blessés, l'incident étant survenu de nuit. Photos à l'appui, l'association des parents d'élèves et amis du conservatoire (APEC) évoque la chute de "pierres de tailles". La mairie, citant le responsable technique, parle de "couches d'enduit".
Une explication qui visiblement, la laisse de marbre. "Le régisseur du conservatoire nous dit d'abord que le bâtiment s'écroule, puis que les parties accessibles au public sont sans danger. Et ce n'était pas la première fois", raconte Suzane Assénant, présidente de l'APEC.
Hélène, une maman de jeunes élèves en cours aménagés, témoigne : "mes enfants chantaient dans une classe au dernier étage de l'école Berlioz, condamnée pour des classes de 26 élèves parce qu'elle est très dangereuse. Il ne faut pas qu'il y ait plus de 10 élèves dans la classe et ils n'ont pas le droit de sauter." Toujours d'après elle, au site de l'Évêché, la seule issue de secours serait en permanence fermée à clé.
Déjà, en 2014, l'APEC racontait dans ces colonnes la vétusté des locaux et dénonçait de "petits travaux, comme si on mettait du scotch", et évoque encore aujourd'hui des "rustines".
Un budget de mise en sécurité de 120 000 € par an existe d'après l'APEC. Mis en place depuis quelques années, il est à diviser sur trois sites : "pour des sites quand même dimensionnants, ce n'est rien", déplore Jocelyn Garcia, trésorier de l'association.
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Que demandent-ils aujourd'hui ? "On aimerait bien que les résultats des expertises en cours ne soient pas trop confidentiels", répond Suzanne Assénant. "On a l'impression qu'on passe après tout. C'est quand même dommage pour un bon conservatoire qui envoie beaucoup d'élèves dans de grands orchestres. Imaginez le nombre d'artistes brillants qu'on pourrait avoir en étant dans des conditions plus favorables.", continue-t-elle.
"Nous verrons quel est le droit en la matière", répond Daniel-Jean Valade, conseiller à l'éducation culturelle à la Ville de Nîmes à la requête de l'APEC. Et d'ajouter : "Quand j'étais moi-même élève du conservatoire à 7 ou 8 ans, la Prévoté c'était déjà en très mauvais état. Je compatis."
Aujourd'hui, le conservatoire compte près de 1 000 élèves, dont 85% sont inscrits sur des cursus musicaux.
Rien de neuf sous le soleil. Le déménagement aux Carmes est assujetti de celui des étudiants d’Unîmes à Hoche. Comme annoncé dans nos colonnes par Frédéric Escojido, élu à l’enseignement supérieur, le calendrier des travaux des nouveaux locaux ou locaux rénovés destinés à l’université de Nîmes est le suivant. La tranche de Hoche 3 est annoncée pour juin prochain. La fin de Hoche 2 est prévue pour la fin 2025. Moment où pourra s’établir le conservatoire.
Lire ici l'article en ligne du 16/01/2023 et la version en édition papier du 17/01/2023.
Le conservatoire de Nîmes a eu une drôle de surprise à la fin du mois de décembre de l’année dernière. Selon nos informations, un petit incident a eu lieu à l’intérieur du bâtiment, où un des plafonds s’est partiellement effondré, endommageant légèrement le matériel présent dans la pièce concernée. Interrogé par nos soins, Daniel Jean-Valade conseiller délégué à l’Enseignement culturel et président du conseil d’établissement du conservatoire a tenu à rassurer tout le monde : « Il est tombé du plâtre d’un plafond, le personnel et les partitions ont été déplacés dans d’autres parties pour plus de tranquillité. Ce n’était finalement pas grand-chose, tout le monde a été rassuré. Les travaux de réparation ont déjà démarré », détaille-t-il. Pas de quoi en faire tout un fromage...
France 3 Occitanie ouvrait son journal du 10 octobre 2022 sur la mauvaise surprise de cette rentrée avec la réduction des horaires d'ouverture du conservatoire.France 3 Occitanie ouvrait son journal du 10 octobre 2022 sur la mauvaise surprise de cette rentrée avec la réduction des horaires d'ouverture du conservatoire.
Sophie Roulle a eu à répondre à la polémique sur le conservatoire, ce samedi 24 septembre 2022, en conseil municipal.
"Vincent Bouget [...] s'est fait le porte-voix des profs et parents du conservatoire, qui protestent contre une réduction des horaires d'accès basée selon eux sur "un audit tronqué". [...] "Le conservatoire est à rayonnement départemental (...) Il est à craindre, vu la manière dont il est traité, qu'il perde ce statut. Est-ce que la pratique instrumentale pour tous est encore d'actualité ?"
Sophie Roulle [...] : "La Ville va investir 27 M€ dans les études et les travaux du nouveau conservatoire. Nous allons pouvoir dévoiler en octobre trois équipes de maîtrise d'œuvre qui entameront un dialogue compétitif. L'idée, c'est qu'elles puissent rencontrer aussi les utilisateurs". Pour rappel, le conservatoire doit voir le jour aux Carmes, sur le site actuellement occupé par la fac de Sciences. Son inauguration est prévue pour 2026, en fonction du déménagement de la fac des Sciences sur le site Hoche. D'ici là, quid du conservatoire actuel ? "Il est éclaté sur trois sites, précise Sophie Roulle. Certains lieux ne sont pas toujours occupés. Il y a un souci de rationalisation. Les profs aujourd'hui ont des clés. Pour les grands élèves qui souhaitent s'exercer, ils devront remplir un planning pour que nous puissions ouvrir en fonction de la demande."
Extrait de l'interview du Maire de Nîmes dans La Gazette de Nîmes du jeudi 15 septembre 2022 :
Ce lundi 12, une manif des élèves et profs du Conservatoire a eu lieu devant le théâtre pour protester contre sa fermeture, au moins 3 demi-journées par semaine, pour faire des économies. Maintenez-vous cette décision ?
Oui je la maintiens. C'est une tempête dans un verre d'eau cette histoire. Ces gens ne sont jamais contents. Il s'agit de faire des économies de personnel en réduisant les horaires d'ouverture qui vont parfois jusqu'à 21h. On ferme trois demi-journées les lundis, jeudis et vendredis parce que sur les 3 sites du Conservatoire, il y a parfois que 3 personnes. On ne va pas payer des gardiens pour ça ! Et de toute façon, on va mettre en place des badges. Il est vrai qu'on doit faire des économies partout, notamment en raison de la crise énergétique. Mais là, c'est vraiment beaucoup d'histoires pour pas grand-chose...
Où en êtes-vous du déménagement du conservatoire prévu aux Carmes ?
Tout dépend des travaux de l'université Hoche. Hoche 3 a été livrée mais Hoche 2 a pris du retard. Tant que ce n'est pas fini, le Conservatoire ne déménagera pas. Pour l'instant, il n'y a pas de calendrier...
Petit mouvement de grogne bon enfant des élèves du conservatoire devant le théâtre au moment de l'ouverture des portes pour la présentation de saison.
Les danseurs ont exécuté quelques entrechats, les musiciens quelques portées et les jeunes en formation théâtre ont déclamé les revendications. Un jeune avait tout de même amené une casserole, instrument indispensable de toute manifestation qui a pour but de faire du bruit. "Quel est le but de la mairie ? Isoler de plus en plus le conservatoire ? Déjà qu'aucune promotion n'en est faite, que le projet de déménagement semble voué aux oubliettes...", peste cette maman devant les marches du Théâtre Bernadette-Lafont, peu avant la présentation de saison. La diminution des horaires d'accès a allumé la colère : " en 2015 avant l'augmentation des tarifs, il y avait 1200 élèves, désormais ils sont 860, et pourtant nous avons de belles réussites", dit Jocelyn Garcia ancien élève. Et de citer l'un devenu danseur au ballet de Genève, un autre premier basson à l'orchestre du Capitole...
Une mandale pour Madalle. La réunion des représentants des élèves du conservatoire de Nîmes s’opposant à la réduction de leurs horaires d’ouverture à la rentrée fait des remous à la mairie de Nîmes. En effet, c’est par la presse, couvrant cette manifestation, que certains élus ont appris la nouvelle… « C’est encore un coup du DGS, Christophe Madalle !, fulmine l’un d’entre eux, dégoûté de ne pas avoir été informé en amont par le directeur des services. Il a vraiment un problème avec la culture. Créer un tel bordel, tout ça pour économiser quelques hypothétiques euros, c’est ridicule ! Sans compter que ce sera complètement contre-productif sur le plan électoral car les élèves du conservatoire et leurs parents représentent des milliers d’électeurs… Qu’il se débrouille seul avec tout ça maintenant ! » C’est dit.
Élèves et parents s’élèvent contre la réduction des horaires du Conservatoire de Nîmes pour la rentrée 2022. Ils dénoncent une nouvelle atteinte à la politique culturelle de la Ville.
Étudiants, parents et représentants des élèves du Conservatoire de Nîmes protestent symboliquement devant le piano de la gare de Nîmes, vendredi 9 septembre, contre la réduction « drastique » des plages d’ouverture de l’établissement.
À quelques jours de la rentrée, ceux-ci viennent tout juste de découvrir que le nouveau planning de cette année, prévoyait de diminuer les horaires d’ouverture des trois sites du Conservatoire : trois matinées par semaine jusqu’à 13h seront désormais fermées, ainsi que les samedis, mais aussi les vendredi après-midi à la bibliothèque. Une réduction des plages horaires qui concernera toutes les disciplines de musique, danse et théâtre.
« Cette décision incompréhensible augmentera l’affluence sur les créneaux restants accessibles ainsi que le bruit d’une salle à l’autre lorsqu’elles sont toutes occupées, s’offusque l’un des trois représentants des élèves, Michael Ribot qui étudie le piano et le solfège. Mais elle risque aussi d’accentuer la perte d’attractivité de notre établissement qui est déjà passé d’un millier à 850 élèves ces dernières années. Sans oublier qu’elle pénalisera les élèves gardois dans leur préparation aux concours régionaux, par rapport à leurs homologues de Perpignan, Montpellier, Alès, Narbonne ou Carcassonne… »
Le motif économique avancé par la mairie ne convainc pas non plus. « On nous avance des économies de chauffage dans un équipement qui est une passoire énergétique et n’a jamais fait l’objet d’une rénovation depuis des décennies, se désole Michael Ribot. D’autant que les bâtiments sont au chauffage central et que de toute façon, les bureaux resteront ouverts en permanence… »
Dispersion des enseignements sur plusieurs lieux, retards de livraison du futur site unique, hausse des tarifs l’année dernière : la majorité semble se désengager de cet équipement culturel, année après année. Un désengagement qui pousse l’opposition nîmoise à réagir à cette nouvelle atteinte aux services publiques de la ville de Nîmes. « À l’heure où la ville de Nîmes mène plusieurs projets d’envergure comme la construction d’un Palais des Congrès, il n’est pas acceptable que l’on puisse une fois encore réaliser des économies sur le Conservatoire et l’enseignement artistique, réagissent, par communiqué, les élus du groupe Nîmes Citoyenne à Gauche, en début d’après-midi. Réduire les horaires d’ouverture est un choix que nous contestons. Nous espérons que la mobilisation des personnes concernées, en particulier des élèves et des familles, permettra de revenir sur cette décision. » Contactée par téléphone, la mairie n’avait répondu à nos sollicitations au moment de la publication de cet article.
L’Association de parents d’élèves du conservatoire pointe du doigt les inégalités de traitement entre les élèves et questionne la gestion de la crise par la municipalité.
Le plan de déconfinement permet à un certain nombre d’établissements d’avoir de la visibilité. Toutefois, certains sont toujours dans le flou comme le conservatoire de Nîmes, déjà extrêmement touché par la crise sanitaire depuis un an.
L’Association de parents d’élèves du conservatoire peste et met notamment en avant une inégalité de traitement entre les élèves par l’intermédiaire de Yasmine Barroudi : "C’est illogique, car au niveau des cycles 1 et 2, le conservatoire accueille seulement le Cham (Cycle horaire aménagé musique), un cursus spécifique en relation avec des collèges. Les élèves qui sont en dehors de ce cursus n’ont toujours pas le droit de se rendre sur place, on ne comprend pas".
Elle souligne l’accompagnement de la municipalité : "La Ville a bien réagi en autorisant ceux qui passent l’examen à venir."
En revanche, elle regrette les décisions diverses prises selon les villes ces derniers mois, et fait part de son désarroi. "Le couvre-feu qui s’est appliqué au conservatoire de Nîmes a été très contraignant pour les élèves. Pourtant, dans d’autres villes comme Montpellier il n’était pas pris en compte. La Ville est responsable. On ne peut pas dire qu’il s’agit d’une décision de la préfecture puisqu’à Bagnols-sur-Cèze, le couvre-feu ne s’appliquait pas. L’incompréhension dominait. C’était frustrant pour tous les acteurs. On aimerait être pris en compte dans les discussions."
"C’est compliqué pour tout le monde, répond-on du côté de la municipalité. Peut-être que certaines villes ont plus facilité les choses, mais on se plie surtout aux directives gouvernementales." Elle rappelle que les relations entre la Ville et l’association sont difficiles depuis longtemps : "C’est un peu comme chien et chat."
Yasmine Barroudi qui constate que le distanciel aboutit à un manque cruel de motivation chez les élèves, est inquiète. " Cette année blanche met en péril la scolarité. Entre la hausse des tarifs et le Covid, les départs sont nombreux. On est passé de 1 200 à 900 élèves ".
Maintenant, le cap doit être fixé sur l’année prochaine et il faut espérer qu’elle puisse se dérouler au mieux.
Les parents d’élèves ont reçu les factures. D’une année sur l’autre, ils constatent des hausses pouvant aller jusqu’à 900 %. Témoignages.
Depuis plus d’une semaine, les parents d’élèves du conservatoire à rayonnement départemental ont reçu les premières factures avec de très importantes augmentations de tarifs.
En effet, et c’est tout le sens du combat engagé depuis le printemps par l’Association des parents d’élèves, les montants ont pris, d’une année scolaire à l’autre, une hausse de près de 1000 % pour certains !
Mère de trois enfants inscrits au conservatoire (deux en double cursus, soit autant d’instruments, et le plus jeune en éveil musical), Caroline, qui habite en Leins Gardonnenque, a vu son tarif passer de 274 € à 2 440 €, soit une augmentation de près de 900 %.
Elle songe à enlever son plus jeune fils avant décembre pour ne pas payer son inscription l’an prochain." Je ne pourrai pas payer tous les ans donc je vais aussi supprimer un instrument à mes deux autres enfants. On a l’impression que la Ville ne veut plus des villageois au conservatoire et réserver cette éducation musicale aux plus riches."
Dépitée, Caroline se souvient d’avoir inscrit ses enfants à partir de 2012 " parce que ça fait partie de l’éducation normale.Les professeurs sont très bien et on sent que nos enfants progressent. Là, je me pose la question de les inscrire au conservatoire d’Avignon ou de Montpellier.Même s’il y aura la fatigue du trajet, ce sera au final moins cher".
Les parents qui habitent l’Agglo (hors Nîmes) paient davantage que les Nîmois pour suivre les cours au conservatoire." Et en plus, le tarif n’est pas appliqué en fonction de nos revenus et notre situation familiale contrairement à ceux qui habitent Nîmes."
Les parents d’élèves nîmois ont reçu eux aussi une note quelque peu salée à leur goût. Pour ses deux filles et son époux inscrits au conservatoire, Marie a vu passer son tarif de de 161 € à 1 043 €. " C’est la troisième année que nos filles sont inscrites en formation musicale.
Même si ça nous met en difficulté financière, nous voulons maintenir leur activité car les cours sont de qualité. Entre les taxes foncières et d’habitation, le fait que la facture du conservatoire soit payable dès réception, ça commence à faire beaucoup ! Mais nous sommes mieux lotis que ceux qui habitent hors de Nîmes."
Marie s’interroge sur les raisons d’une telle hausse de tarifs de la part de la mairie : " La municipalité croit peut-être que c’est récréatif.C’est une erreur car un conservatoire à rayonnement départemental, comme celui de Nîmes, offre des formations diplômantes." En décembre, les effectifs du conservatoire pourraient pâtir de cette nouvelle tarification.
Le nombre de préinscrits l’an dernier au conservatoire à rayonnement départemental de Nîmes s’élevait à 1 620. Cette année, le chiffre est tombé à 1 217. En octobre, il restait 1 069 inscrits. Il y a une baisse de 23 % d’élèves qui résident hors de Nîmes. Le conservatoire est composé de 83 % d’élèves nîmois.
Les parents demandent à la Ville de rétablir un abattement de 50 % dès le deuxième inscrit d’un même foyer et de considérer les revenus de ceux qui résident hors de Nîmes. L’association des parents d’élèves a saisi en octobre le tribunal administratif pour attaquer la délibération sur la hausse des tarifs votée en conseil municipal.
De son côté, la Ville a toujours indiqué que les tarifs étaient parmi les plus bas de France et qu’en les relevant ils étaient situés dans la moyenne nationale. Elle demande aux parents habitant hors Nîmes de solliciter une aide financière auprès de leur maire.
Les nouveaux tarifs pour l'enseignement de la musique sont dénoncés depuis le début de l'année. La démarche des parents intervient juste avant la réception des factures.
L'Association des parents d'élèves du conservatoire a écrit une lettre ouverte au maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, dont Midi Libre a pu avoir une copie, pour dénoncer les nouveaux tarifs. L'Apec s'était fortement mobilisée avant l'été sans que cela fasse fléchir la municipalité.
Dans ce courrier signé conjointement par le président de l'association Philippe Joulié, mais aussi la secrétaire Mme Barroudi et le trésorier M. Chabanel, l'association indique qu'elle n'a jamais pu engager le dialogue avec la mairie (nous avons pour l'heure tenté de joindre, en vain, l'élu chargé du dossier).
Si elle envoie cette lettre ouverte, c'est parce que la situation est urgente : "Nous sommes en effet à la veille de l'envoi aux factures aux parents. Nous vous avons déposé un courrier le 25 septembre, exposant l'urgence de moduler ces nouveaux tarifs pour les familles nombreuses qui ne peuvent supporter le coût minimum pour une seule activité de 645 € par enfant inscrit, sans tenir compte des revenus des parents pour les non Nîmois, et de 450 € minimum par enfant pour le tarif plafond des Nîmois."
L'Apec appelle ça "la sélection par l'argent qui ne correspond ni à l'esprit, ni à la lettre des textes qui régissent les établissements publics d'enseignement et formation artistique."
Dans la lettre ouverte, les parents d'élèves soulignent ce qu'ils ont proposé depuis juin à la municipalité : un abattement de 50 % à partir du deuxième inscrit pour un même foyer. "Si cette mesure existe partout ailleurs qu'à Nîmes, c'est qu'elle est propre à remettre un peu de justice dans l'égalité d'accès au Conservatoire. Et nous ne concevons pas qu'il ne soit pas tenu compte des capacités financières des familles dans le cas des non Nîmois. Ce qui décide de l'inscription des enfants au conservatoire ne doit pas être principalement l'argent mais plutôt le talent."
Les parents d'élèves demandent au maire pourquoi ils n'obtiennent aucune réponse depuis des mois. "Il a fallu plus d'un an à l'association des commerçants pour faire prendre conscience à vos services de leur erreur dans la gestion du stationnement à Nîmes ; nous souhaiterions que vous leur fassiez prendre conscience de leur erreur dans la gestion de la tarification du conservatoire dans un délai plus raisonnable."
L'Apec, qui rappelle avoir collecté 8 000 signatures lors d'une pétition, indique "qu'il en va de l'avenir d'enfants, de jeunes, qui sans votre aide, devront quitter les études qu'ils ont commencées, parce que leurs parents n'ont pas les moyens de faire face à une hausse tarifaire qui peut dépasser les 1 000 % pour les familles nombreuses (la facture dépassant plusieurs milliers d'euros dans certains cas)."
La lettre ouverte a pour objectif de stopper l'envoi des factures aux parents d'élèves et de renouer le dialogue avec la mairie.
La hausse des tarifs du conservatoire de musique de Nîmes est très contestée depuis qu'elle a été votée en conseil municipal le 7 avril dernier. Ce lundi 25 juin, la municipalité propose des ajustements tarifaires qui seront soumis aux élus lors du prochain conseil samedi 7 juillet.
La grogne des parents et des élèves a-t-elle été entendue ? En tout cas, la municipalité a présenté ce lundi 25 juin, en commission des finances, des ajustements aux tarifs votés lors du conseil municipal du 7 avril dernier. Des amendements qui sont proposés en soutien à la pratique amateur et favorisant notamment la pratique d’instrument supplémentaire ou de double spécialité.
Ces nouveaux dispositifs seront soumis aux votes des élus au conseil du 7 juillet :
Dans le cas d’un élève pratiquant un instrument supplémentaire, une réduction de 50% sera appliquée sur le tarif par rapport au tarif acquitté pour le cycle comprenant le premier instrument.
Cette disposition s’appliquera également aux élèves en CHAM à dominante vocale (cursus gratuit) qui souhaiterait y ajouter la pratique instrumentale, et également pour les élèves en CHAM à dominante instrumentale (cursus gratuit comprenant la pratique d’un instrument) qui souhaiterait y ajouter un instrument supplémentaire.
Dans le cas d’un élève qui suivra une double spécialité (spécialité désignant la musique, la danse et le théâtre), la spécialité supplémentaire sera facturée à 50% du tarif de la première spécialité.
Dans le cas d’un élève inscrit dans une spécialité, il sera proposé la gratuité pour une option de type cours collectif dans une autre spécialité (par exemple un comédien qui souhaite suivre un cours de formation musicale, un danseur qui souhaite chanter dans un chœur, ou encore un enfant suivant l’éveil danse et l’initiation musique).
Dans le cas d’une double discipline dominante (par exemple danse classique et contemporaine, ou musiques actuelles et classique) le seul tarif du cycle sera appliqué.
Dans le cas d’adultes dont la pratique ne fait pas l’objet d’un enseignement, inscrits à l’Orchestre amateur ou au Chœur de chambre, il sera facturé une somme unique de 60 € pour les Nîmois et 90 € pour les non-Nîmois (dans le cas du chœur de chambre, le cours de formation musicale de cycle 1 de mise à niveau est inclus dans le tarif).
Enfin il est précisé que le tarif des cycles 1, 2 et 3 s’applique au parcours diplômant et au parcours personnalisé.
Une action est menée rue Stanislas-Clément devant le lieu de réunion du comité d'établissement ce mardi soir.
Les parents et les élèves du conservatoire de musique de Nîmes ne désarment pas face à la hausse des tarifs de la Ville. Après de multiples mobilisations depuis le 7 avril dernier, une cinquantaine de personnes a brandi, ce mardi en fin d'après-midi, des pancartes et s'est exprimée, bruyamment, avant le comité d'établissement du conservatoire, rue Stanislas-Clément.
Si aucun point évoquant la hausse des tarifs n'était à l'ordre du jour, les parents voulaient toutefois soumettre une question à ce sujet au président, l'adjoint à la culture Daniel-Jean Valade.
L'Association des parents d'élèves du conservatoire a déposé une demande de recours gracieux en annulation de la délibération du conseil municipal sur la nouvelle tarification. "Si nous n'avons pas de réponse dans deux mois, nous envisageons un référé au tribunal administratif et d'autres actions", a indiqué Yasmine, l'une des mères d'élèves.
Plus de 1 700 signataires pour la pétition en ligne, des manifestations (en musique) devant l'hôtel de ville : c'est peu dire que les parents d'élèves du conservatoire sont en colère à cause de la hausse, selon eux « délirante », des frais de scolarité. Votée en conseil municipal le 7 avril, la révision des tarifs intègre ceux-ci au Pass famille : ils sont désormais fonction du revenu des parents et du nombre d'enfants à charge. À 20 000 euros de revenu fiscal, calculent les auteurs de la pétition, une famille nîmoise « avec 2 enfants étudiant danse et piano pour l'un, saxophone pour l'autre, paiera 492 euros (32,40 euros cette année, + 1 418 %) et la même famille hors Nîmes paiera 1 965 euros (235,35 euros cette année, + 735 %) ».
Les parents d'élèves ont manifesté à Nîmes ce mercredi contre la mise en place de nouveaux tarifs au conservatoire.
Une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant la cathédrale de Nîmes mercredi 16 mai. Les manifestants protestent contre la nouvelle grille tarifaire du conservatoire de la ville.
En cause, la mise en place du Pass Famille qui va multiplier par dix les frais d'inscription de certaines familles (en fonction des revenus).
"Par exemple, c'était gratuit pour les familles non imposables. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas", explique Serge Dumont, le président de l'Association des parents d'élèves du conservatoire. Désormais les tarifs iront de 33 euros à 400 euros. "Ils ne sont plus dégressifs en fonction du nombre d'enfants et pour les non Nîmois, ils sont assez prohibitifs", poursuit Serge Dumont.
Prohibitif, c'est le cas pour Laure qui habite à Sauzet. Trois de ses enfants vont au conservatoire. Jusqu'à aujourd'hui, cela coûtait 200 euros par an pour les trois. Avec les nouveaux tarifs, ce sera plus de 1900 euros.
"Ce ne sera clairement pas finançable pour nous", regrette la mère de famille. Comme d'autres parents, elle envisage d'inscrire ses enfants dans un nouveau conservatoire, en l’occurrence celui d'Alès.
La mairie répond aux parents remontés contre la hausse des frais de scolarité annoncée.
La municipalité nîmoise reste campée sur ses positions à propos de l’augmentation des tarifs du conservatoire de musique, danse et art dramatique de Nîmes malgré la mobilisation de l’Apec, association des parents d’élèves (notre édition du 6 mai). Cette dernière a intensifié sa distribution de tracts, lancé une pétition signée par un millier de personnes et écrit un courrier aux élus de l’Agglo.
La mairie estime que les exemples fournis dans cette missive ne concernent qu’une petite partie des usagers : “Moins de 8 % des inscrits pratiquent deux instruments et moins de 5 % deux activités. Les tarifs du conservatoire sont très largement inférieurs à ceux pratiqués dans les écoles de musique privées de Nîmes.” Dans son argumentaire, la Ville n’emploie à aucun moment les termes d’augmentation de tarifs, mais plutôt celui “d’une réflexion tarifaire” ou “de nouveaux frais de scolarité qui sont à hauteur des prestations proposées et du succès que connaît ce conservatoire”.
La municipalité rappelle aussi que les tarifs du conservatoire, qui compte 1 115 élèves dont 236 non Nîmois, sont situés parmi les plus bas de France “et n’ont pas évolué depuis dix ans. Ils sont réévalués à compter de l’ouverture des inscriptions 2018 (Ndrl, en ligne en juin) et se situent désormais dans la moyenne nationale”.
La mairie rappelle ses nouveaux tarifs avec 15 € de frais de gestion par dossier pour les Nîmois et résidents non nîmois. Pour le cours collectif hors cursus, le tarif plafond des habitants de Nîmes s’élève à 230 € (33 € pour le prix plancher) et à 460 € pour ceux venant des autres communes de l’Agglo. Pour les élèves des cycles 1, 2, 3, le tarif plafond est de 430 € (61 € pour le plancher) pour les Nîmois et de 645 € pour ceux de l’Agglo. La location d’instruments coûtera 70 € par an. Des exemples de tarifs sont donnés aussi pour ceux qui détiendront un Pass Famille mis en place par la municipalité qui s’appuie sur le revenu fiscal de référence.
Ainsi, un foyer avec un Smic et deux enfants déboursera par an 49,27 € pour un cours collectif et 92,11 € pour les cycles “soit 78,58 % de réduction”. Pour un foyer aux revenus de 3 000 € par mois et deux enfants, le coût sera de 125,99 € (cours collectif) et de 235,55 € (cycles) par an “soit 45,22 % de réduction”. La commune indique enfin qu’elle finance le conservatoire à hauteur de 3,5 M€ par an pour 80 000 € de recettes. “Ces mesures tarifaires excluent ceux qui n’habitent pas à Nîmes”, indique de son côté cette mère d’élève du conservatoire concernée.
La Ville demande aux parents de l’Agglo de demander à leur mairie une aide pour l’accès au conservatoire. Pas de quoi calmer les familles mobilisées.
L’augmentation des frais de scolarité inquiète les parents d’élèves. Mardi 16 avril, une pétition a été lancée.
En haut de la pétition, le titre donne le ton : “NON à l’augmentation délirante des tarifs du conservatoire de Nîmes”. Lancé mardi 17 avril par l’association des Parents d’élèves du conservatoire (Apec), le texte qui sonne comme un cri du cœur cherche à atteindre les 500 signatures.
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Parmi ses arguments, la pétition coup-de-poing évoque des hausses exorbitantes décidées par le conseil municipal : des tarifs multipliés par 10 pour certains foyers, des augmentations de 1 000 %
Un choc pour de nombreuses familles dont les enfants fréquentent ce conservatoire. Premières victimes de cette hausse appliquée à la rentrée prochaine : les foyers non-Nîmois. Beaucoup, venus des communes de l’agglomération, payaient déjà deux fois plus chers que les Nîmois pour s’inscrire au conservatoire à rayonnement départemental (CRD) de Nîmes. Pour eux, la note sera encore plus salée.
Serge Dumont, président de l’Apec de Nîmes, s’agace d’une décision selon lui unilatérale : “À la mairie, avec leurs calculs bien choisis, ils prétendent que c’est pour se remettre au niveau des tarifs des autres conservatoires. Mais à ce rythme-là, le CRD va devenir plus cher que les écoles privées.”
Habitant à Uzès, Serge Dumont payait jusqu’ici 180 euros pour la scolarité de sa fille, qui finit son cursus en violoncelle. Dès la rentrée, il paiera 645 euros. “Pour un même niveau de revenus, une famille nîmoise avec trois enfants pourrait payer 1 935 euros à la rentrée (ce qui est déjà cher), et une famille non-nîmoise 2 880. Aucun conservatoire ne fait comme Nîmes. Bientôt, il sera moins cher de prendre des cours particuliers !”, s’insurge-t-il.
Une situation d’autant plus insupportable pour l’association de parents d’élèves que le conservatoire serait de plus en plus “délabré”. “Il y a des fils électriques qui pendent du plafond, des fuites, des pannes d’électricité”, déplore Serge Dumont. Un déménagement est prévu mais les familles l’attendent depuis des années. “À côté de ça, ils nous imposent à la rentrée des tarifs exorbitants.”
Les parents d’élèves du conservatoire de Nîmes craignent surtout un déclassement du conservatoire au niveau régional, et une baisse de 30 % des réinscriptions à la rentrée par rapport aux années précédentes. “Le calcul est simple », soupire Serge Dumont. Il y a environ 30 % d’élèves non-nîmois au Conservatoire.”
Estelle Couderc-Doat a encouragé ses deux fils à jouer d’un instrument, du cor pour l’un, du violon pour l’autre. Présidente de l’Apec Occitanie, elle a le sentiment que la pratique musicale est devenue anecdotique dans l’éducation des enfants. En début de cursus, les cours d’instrument durent environ une demi-heure par semaine. Un service minimum selon elle, qui ne devrait pas coûter aussi cher, surtout en premier cycle. “Chaque collectivité fait comme elle veut, regrette-t-elle. S’ils veulent augmenter, ils augmentent. La musique ne doit pas devenir un luxe, il devrait même y avoir une prise en charge !”
Au Conservatoire de Montpellier, où elle a inscrit ses enfants, les tarifs n’ont pas augmenté de manière aussi spectaculaire. Mais l’explosion des frais d’inscription à Nîmes pourrait selon elle inciter les élèves à quitter un établissement dont la formation est pourtant “prestigieuse”.
L'état de délabrement des locaux empire. Les parents d'élèves se montrent désabusés.
Ce n’est pas nouveau : les locaux du conservatoire s’abîment ! La petite musique devient de plus en plus stridente. Depuis 1957, selon les archives Midi Libre, parents d’élèves, élèves et même enseignants demandent des locaux adaptés pour l’école nationale de danse, de musique et art dramatique de Nîmes. Dire qu’en 2014 ils s’impatientent est un euphémisme !
Depuis le mois de septembre et la reprise des cours sur les différents sites (1), les plaintes se multiplient à nouveau : cours coupés pour cause de panne d’électricité, fuites au plafond, étais pour soutenir un escalier cassé, manque d’insonorisation. "Les locaux sont plus que vétustes et ne sont plus du tout adaptés", déclare la présidente de l’association des parents d’élèves du conservatoire (Apec), Annick Vaxelaire.
"Les petits travaux, c’est comme si on mettait du scotch"
Selon nos informations, la Ville a dépensé en dix ans 650 000 € en frais de rénovation. Depuis quinze ans, Annick Vaxelaire dit n’avoir vu aucune franche amélioration : "Les travaux, c’est du rafistolage", dit-elle. Rejointe sur ce point par un enseignant : "Ce sont des petits travaux de mises en sécurité, c’est comme si on mettait du scotch, mais au quotidien, c’est très malcommode de travailler. On peut même dire que le site de l’Évêché est insalubre." Emmanuelle, une élève n’en revient pas : "Ce sont des conditions de travail lamentables !"
Pourtant réputé pour la qualité de son enseignement, avec soixante professeurs qualifiés (des cadres A pour une majorité), le conservatoire, outre le fait qu’il est disséminé en plusieurs sites, cumule les handicaps. "Il n’y a pas d’auditorium ni de salle assez grande pour recevoir l’orchestre", poursuivent des parents, Monique De Vesa et Jean-Louis Battin. Résultat : "Il a fallu séparer en deux le groupe de l’orchestre et certains élèves n’ont pas cours une partie de l’année, confirme un professeur. C’est désarmant. On a le sentiment que nous ne pouvons pas apporter un enseignement de qualité. Cela nuit à l’apprentissage."
Joint par téléphone, le directeur Lionel Duffau nommé en 2006 dit être soumis à un "droit de réserve" et refuse de s’exprimer sur ce point. Mais déjà en 2008, dans les colonnes de Midi Libre, il avouait à demi-mot l’accablante situation : "Les locaux sont anciens, pas toujours adaptés... C’est une grosse difficulté de travailler." De son côté, l’adjoint délégué à la culture Daniel-Jean Valade reste injoignable.
Avec près de 1 200 inscrits, le conservatoire qui accueille des enfants dès l’âge de 5 ans reste néanmoins un bel instrument, qui séduit encore. Véronique, ancienne élève : "C’est un des conservatoires les moins chers que je connaisse et accessible à tous. Il y a des professeurs extraordinaires, qui font un excellent travail. J’y ai passé quatre années fantastiques."
Les membres de l’Apec "désabusés" ne disent pas le contraire et soulignent également les avancées pédagogiques de ces dernières années. Mais pour eux, l’un ne va pas sans l’autre. Ce nouveau conservatoire qu’on leur promet depuis des années a des allures d’Arlésienne. Peut-être plus pour longtemps. Visiblement, la bonne nouvelle pourrait vraiment ne plus tarder avec un transfert vers l'université des Carmes (lire par ailleurs).
(1) : la Prévôté, l'Evêché et le site de Fernand-Pelloutier pour les principaux, mais aussi la Smac pour les musiques actuelles et une classe de l'école Berlioz pour les cours de danse.