Les courses de natation en eau libre sont en général assez longues: de 5 à 25km. Le format olympique est le 10km. Ce sont donc des épreuves d'endurance lors desquelles il est primordial pour les athlètes de préserver leur forces afin d'être dans les meilleures conditions possibles dans les moments décisifs de la course. Prendre la vague de leur concurrent est un moyen bien connu des nageurs pour s'économiser pendant la course, mais comment profiter au maximum de ce phénomène, également appelé "drafting"?
Vue de drone d'une course en eau libre.
Expérience mise en place pour étudier le drafting.
Afin d'étudier ce phénomène de drafting, nous avons décidé de travailler sur des modèles réduits de nageurs. Ces modèles ont été conçu de manière à avoir le même coefficient de traînée que des nageurs humains.
Nos expériences consistent simplement à placer nos modèles dans un écoulement d'eau dont nous contrôlons la vitesse, dans différentes positions (l'un derrière l'autre, l'un à côté de l'autre…) et à faire varier la distance qui les sépare. Puis, pour chaque configuration étudiée, nous mesurons la force de traînée (également appelée force de résistance à l'avancement) subies par nos 2 modèles à l'aide de capteurs de force.
Ainsi, nous avons observé 2 configurations qui permettent à un nageur d'avoir une faible traînée (et donc fournir moins d'effort pour avancer):
lorsque les nageurs sont l'un derrière l'autre, si le nageur suiveur place sa tête au plus proche possible des pieds de son concurrent, il peut subir une traînée jusqu'à 50% plus faible que s'il nageait seul.
lorsque les nageurs sont côte à côte, si un nageur vient placer sa tête au niveau de la hanche de son concurrent, il peut subir une traînée jusqu'à 30% plus faible que s'il nageait seul.
De plus, lorsque les 2 nageurs sont côte à côte et que leurs tête sont au même niveau, ils subissent une traînée 20% supérieure que s'ils nageaient seuls, cette configuration est donc à éviter en course sous peine d'être rapidement épuisé.
La suite de notre travail consistera à étudier des configurations de peloton (groupe d'au moins 6 nageurs), afin de déterminer s'il existe des positions préférentielles lorsque les athlètes nagent en groupe.