L'objectif de la tâche 3.1 est de développer des outils qui permettent d'évaluer des gammes de vitesse, des fréquences de nage et de coordination propres à chaque nageur et paranageur.
L'un de ces outils est le test du 10x25m progressif, développé en collaboration avec Mathias Mercadal, entraîneur de natation à l'INSEP. Ce test consiste à réaliser 10 fois un 25 mètres, dans la nage de spécialité du nageur, avec comme seule consigne de nager de plus en plus vite à chaque passage. Ainsi, le 1er 25 mètres nagé est très lent, et le 10ème se fait à vitesse maximale. Un temps de récupération est prévu entre chaque passage afin de s'affranchir des effets de fatigue.
Afin de récupérer des données sur la fréquence de nage et la coordination, les nageurs sont équipés de 5 centrales inertielles très légères et quasi-imperceptibles. Elles sont placées sur les avant-bras, les jambes et le sacrum du nageur. Une caméra est utilisée pour filmer chaque essai.
Nageur équipé des centrales inertielles pour le test.
Exemple de résultats fréquences/vitesse obtenus pour un test de 10x25m.
La figure de droite présente l'évolution de la vitesse en fonction de la fréquence de nage pour une nageuse ayant réalisé le test du 10x25m. Deux principaux régimes de nage se distinguent:
A basse fréquence: la nageuse augmente sa vitesse en augmentant sa force de propulsion, sa fréquence de nage change peu lors des premiers passages, augmentant légèrement de 25 à 30 cycles par minute.
A haute fréquence, un régime de force maximale: la nageuse déploie sa force maximale à chaque passage, et doit donc augmenter fortement sa fréquence de nage pour aller plus vite: celle ci passe de 35 à 55 cycles par minute entre le 6ème et le 10ème 25 mètres.
La courbe rouge représente la vitesse théorique maximale que la nageuse pourrait atteindre en utilisant sa force maximale de propulsion de manière parfaitement efficace. Ainsi, l'écart entre cette courbe et les résultats obtenus aux hautes fréquences dénote une perte d'efficacité lorsque la fréquence de nage augmente trop.
Evolution de l'indice de coordination en fonction de la vitesse de nage.
Ce test permet également d'évaluer la coordination de la nageuse. Par exemple, sur la figure ci-dessus, nous distinguons 3 régimes de coordination:
Pour les passages 1 à 5 (faibles vitesses), l'indice de coordination (noté IdC) est négatif. Cela signifie que l'athlète se laisse glisser entre deux actions propulsives.
Pour les passages 6 et 7, l'indice de coordination est quasi-nul, cela montre une continuité des actions propulsives.
Pour les passages 8 à 10 (les plus rapides), l'indice de coordination est positif, il y a alors chevauchement d'actions propulsives.