Jeudi 26 Juillet
Ciel partiellement couvert ce matin...
Nous refaisons le plein d’eau dans un torrent d’eau claire puis démarrons de cet endroit la rando vers le Techik Kol, un lac d’altitude situé au-dessus de la source chaude.
On tâtonne un peu avant de trouver cette antique passerelle pour traverser le torrent.
En contrebas, on aperçoit les « cyclistes courageux » qui quittent le camp,
les cyclistes « fainéants » accompagnés d’un véhicule d’assistance qui roupillent encore (mea culpa, cycliste et fainéant c’est antinomique !)
et les cavaliers russes (avec la Lada Verte) qui se lèvent tranquillement.
La montée (en partie sur une ancienne piste ce qui gâche un peu le paysage) se fait tranquillement.
Curiosité géologique : un lac se déverse dans un autre via un torrent au bon débit et voilà ! Pas d’issue visible à ce lac pour l’empêcher de déborder !
Voilà le lac
et la passerelle de l’ancienne piste (piste en partie effondrée) est toujours présente.
En redescendant nous croisons les cyclistes « fainéants » russes (à pied sauf un) et les cavaliers russes (à cheval) qui je pense vont continuer vers l’ouest par cette ancienne piste.
Fred et les filles redescendent tout schuss tandis que je prends mon temps. Ils veulent se baigner avant que tout ce petit monde ne redescende. Finalement les filles devront patienter un peu le temps que des hommes musulmans et surtout tous nus finissent d’infuser. Fred se joint à eux mais l’eau à 43°C ne lui permet pas de tremper bien longtemps.
Je m’abstiens, pas fan du béton, de la promiscuité et de l’eau brûlante. On a pu se laver tous les jours, puisque nous avons toujours campé au bord de l’eau, quitte à faire chauffer un peu d’eau sur le réchaud.
Mes troupes bien ramollies par leur baignade, nous reprenons la piste vers le col de Tosor.
A l’est de la source chaude, elle devient bien moins roulante car elle flirte avec le lit d’une rivière et traverse aussi plusieurs pierriers.
Nous hésitons un peu lors d’un gué pas mal creusé par le courant et recevons l’aide bienvenue d’un kirghize qui habite la yourte juste au-dessus qui nous conseille un passage un peu en aval. Sympa !
Plus loin pas de gué difficile, l’eau est claire et il n’y a pas plus de 30 cm.
Un peu plus haut dans la vallée nous sommes intrigués par la présence de formes humanoïdes perchées sur des piquets, mi figures chamanoïdes mi épouvantails….
Il s’agit en fait d’une originale opération markéting orchestrée par cette petite famille kirghize pour capter l’attention des touristes, à la fois amusés et étonnés de croiser cette petite boutique volante dans ce coin perdu ! Ils ont bien mérité qu’on leur achète qq babioles !
La yourte fait aussi restaurant mais nous déclinons la proposition car on n’avance vraiment pas vite sur cette mauvaise piste !
Les vallées glaciaires perpendiculaires à la nôtre se succèdent, très austères avec ce temps.
Bien nous en a pris car les choses se corsent encore dans la montée vers le col.
Nous dépassons qq cyclistes russes à l’agonie puis les copains plus fringants qui les attendent au col en se caillant. Il est situé à 3893 m au niveau d’un glacier. Il pleuviote, il y a du vent, on les plaint d’autant plus que le bivouac est impossible encore avant plusieurs km.
Nous passons enfin sous les nuages et apercevons le lac Issyk Kul (162 X 80 km, 668 m de profondeur) et les montagnes sur sa rive nord.
La descente, jolie, nous semble toutefois interminable (le lac est à 1600 m) après cette longue journée.
J’ai repéré une presqu’île au nord-est de Tosor qui semble propice au bivouac : il s’agit en fait d’un « camping » sans aucun aménagement, il faut juste payer l‘équivalent de qq euro à la yourte située au début de la piste. Le coin semble connu puisque pour une fois nous ne sommes pas seuls mais l’endroit est assez grand pour que chacun garde sa tranquillité. Il y a qq cyclistes et des Russes et des Kazakhs venus pour pêcher et faire du windsurf.
On se pose côté lagune avec la vue sur les montagnes de la rive sud.
Bel orage de fin de journée qui passera à côté finalement.