Pashupatinath, Bodnath, 30/07/13
Il y a 4 heures (en plus) de décalage horaire, si bien que pour une fois nous parvenons à faire la grasse matinée.
Pas de pluie pour le moment, environ 25°C mais une atmosphère très humide.
Il fait faim...
Après avoir retiré des roupies à un distributeur, nous dégotons une pharmacie car j'ai oublié de prendre un antinauséeux et Caroline craint d'être malade dans le bus qui doit nous mener après-demain à Pohkara. On achète une tablette de quelques comprimés de métoclopramide (Primpéran) pour 0,5 € en espérant qu'il ne s'agit pas d'un médicament contrefait...
Puis nous nous entassons dans un taxi qui pour quelques euros nous mène à Pashupatinath ("là où on tue les morts" comme dit Marion!)
Il s'agit d'un site religieux à la fois bouddhique et hindou situé sur les rives de la rivière Bagmati. C'est une rivière sacrée qui sert de lieu de crémation pour les Népalais. Les berges de la rivière sont aménagées en « ghats ». Le site d'incinération le plus en amont est réservé à la famille royale et plus on descend vers l'aval, plus on va les les sites réservés aux castes les plus basses (le système des castes est encore très présent au Népal).
Les Népalais aisés viennent parfois de très loin pour se faire incinérer ici.
C'est aussi un lieu de pèlerinage et il y a de très nombreux touristes asiatiques, visiblement très réceptifs aux temples, gravures, statues, dont le sens nous échappe le plus souvent, malgré les explications données par le guide qui s'est proposé à l'entrée du site (pas donnée, environ 8 €/pers)
Il nous mène aussitôt « vers le vif du sujet » : ça fume par là !
Je vous épargne les gros plans...
Plus en amont, les ghats des classes très supérieures.
Ce qui nous plaît, c'est que ces 2 religions semblent se pratiquer à la bonne franquette.
Il y a des animaux partout, tout le monde trouve ça normal. Ça « humanise » toutes ces sculptures effrayantes, cette profusion de temples.
Chacun fait sa petite affaire dans son coin :
ici des offrandes
là un jeune garçon récupère des pièces à l'aide d'un aimant
ici des hommes saints pratiquent des offrandes
là passent des élégantes
tiens voilà un mort, sans doute un riche homme d'affaire car il se dirige vers un ghat d'amont.
Notre guide connaît son affaire et sait que la crémation ne va pas commencer de suite (il faut d'abord purifier le mort en lui trempant les pieds dans la Bagmati et en lui versant de l'eau dans la bouche -heureusement qu'il est mort!)
Il nous emmène faire le tour du temple de Pashupatinath (1696), réservé aux Hindous.
Il a son coin pour nous faire entrevoir la tête du buffle sacré.
Le voilà ! Recto
et verso !
L'endroit est bien gardé !
Retour à la crémation : cérémonie sans chichis. Pas de musique (bonne idée les cérémonies funéraires sont déjà tellement tristes).
Le corps est placé sur un bûcher. Le fils aîné enflamme le corps par la bouche puis un professionnel met le feu un peu partout sous le bûcher, rajoute de l'herbe sèche et du bois et c'est parti pour 3 ou 4h.
Ensuite les os sont jetés dans la rivière sacrée (qui coule bien en cette saison mais ce n'est pas toujours le cas...)
Bon, nous ne sommes pas fans de bondieuseries, ni de l'art religieux, mais il faut reconnaître que la visite n'est pas inintéressante. Et puis il faut bien s'occuper le temps que les permis pour le Mustang soient établis.
Nous montons ensuite sur les hauteurs de Pashupatinath, très boisées,
et alors que l'orage menace faisons une petite pause dans le petit café du sommet. Bien joué, 2 minutes après il pleut des cordes ! Il y a ici encore des dizaines de temples...et de chiens.
Nous poursuivons la balade vers Bodnath, plus grand stupa d'Asie, bien verdi par les pluies de la mousson.
Nous ne sommes pas loin de l'aéroport.
Tout le monde déambule autour du stupa en tournant comme il se doit dans le sens des aiguilles d'une montre.
Moines modernes : smartphone et bichon...
Il est touchant de voir comme les Népalais prennent soin des animaux, domestiques ou non.