J3 trek, vers Syangboche (18 km), 04/08/13
Nous avons quitté la Kali Gandaki à Chele, en rive droite. Le sentier s'élève rapidement à flanc de falaise et nous sommes bien contents de ne plus voir de piste !
Nous cheminons à l'ombre,
toujours de concert avec les C., Siméon toujours à cheval et Marion en remorque derrière moi. Elle n'a plus de jambes et à défaut serre les dents, sur un rythme très lent.
Nous croisons plein de mules, dans une belle lumière.
Voilà Samar, et au-delà un col qui n'est pas fait pour rassurer Marion.
Puis nous sortons du village
et le sentier devenant moins escarpé, je me résous à donner un anti-nauséeux à Marion (craignant ses effets secondaires à type de vertige)
Shiba ne la quitte pas d'une semelle, prêt à la rattraper en cas de faux pas. Je sers de remorqueur...
Il fait toujours étonnamment chaud et l'ombre est bienvenue !
Marion finit par rendre tripes et boyaux peu après Samar. Elle est vidée dans tous les sens du terme...alors que se profile à l'horizon le col de Bhena La (3860 m)
Shiba décide de filer devant chercher le cheval de Siméon qui doit déjà être arrivé à Bhena, après le col. Arnaud et Fred restent avec Marion tandis que je continue à mon rythme (lent) car nous avons déjà perdu pas mal de temps alors que le temps semble se gâter.
Je croise le muletier qui descend à grandes enjambées et qui semble inquiet (je ne sais pas ce que Shiba a bien pu lui dire pour le convaincre de redescendre – en fait il n'avait pas terminé son dal bhat, carburant indispensable aux Népalais de la montagne, mélange de riz, lentilles, légumes et sauce épicée qu'ils ingurgitent en quantité phénoménale, en rapport avec l'énergie dépensée sur les sentiers d'altitude)
Je suis soulagée et prend enfin le temps d'apprécier les paysages qui m'entourent.
Ici la montagne capture l'humidité des nuages,
c'est plus vert qu'ailleurs et ça pousse en curieux îlots concentriques.
Partout des cascades révèlent la présence des glaciers, cachés dans les nuages.
Voilà Marion à cheval, ça va tout de suite mieux ! 800 roupies, soit 6 €, ce n'est pas cher payé pour tant d'efforts.
Une fois franchi le Bhena La, Bhena apparaît au bout d'un faux plat et plus loin la piste réapparaît avec 2 ou 3 jeeps qui attendent le client.
Petite pause dal bhat au lodge très rustique de Bhena.
La petite fille du lodge sait ce qu'elle veut !
Shiba négocie la fin de l'étape en jeep pour Marion et moi qui l'accompagne. 2000 roupies (soit 16 euros environ) pour 30 mn de jeep (ce qui nous évite le franchissement d'un autre col à presque 4000 m) La piste a tout de même du bon finalement ! Le muletier de Siméon rebrousse chemin pour rentrer chez lui avant la nuit. Siméon va terminer l'étape à pied, il va beaucoup mieux.
Voici la fine équipe au dernier col avant l'étape à Syangboche.
Voilà le petit hameau, tout au fond, c'est le Tibet.
A l'est des sommets de plus de 6000 m.
Le lodge est à droite à l'entrée du village.
Ombres et lumières.
Le Nilgiri et l'Annapurna se dévoilent.
Soirée très sympa, en musique avec Marie C. à la guitare.
Demain, nos routes se séparent : les C. ont un timing serré car ils reprennent l'avion vers la France le 13 août (nous c'est le 17) et la journée de retard causée par l'annulation du vol Pokhara-Jomsom les contraint à accélérer le rythme. Demain, puisque Siméon a retrouvé la forme, ils vont doubler l'étape jusqu'à Tsarang, de façon à pouvoir tout de même passer 2 jours à Lo Manthang, puis ils prendront une jeep pour redescendre fissa jusqu'à Syangboche, afin d'avoir un peu de marge au cas où le vol Jomsom-Pokhara serait lui aussi annulé.
Entre les contraintes de permis et les aléas météo et les possibles (voire très probables) annulations de vols en période de mousson, il faut prévoir de la marge...heureusement la piste permet de faire quelques ajustements, mais on ne vient pas jusqu'ici pour faire de la jeep hein !
De notre côté nous allons continuer sur un rythme plus tranquille, en espérant retrouver les C. après-demain à Lo Manthang.