[Premier sourire de l'enfant-chien] Août 2009 - Ancien temple d'Espenel
«L'enfant-chien n'a pas d'âge, depuis une caverne antérieure il a rêvé la flèche au curare, la marine en bois, la pendule nucléaire et les observatoires astronomiques des cinq continents. Vannier à la peau tannée, assis à l'ombre du rocher, il entrelace un jour unique, de l'espace et du vent, originant à mesure la trame de réalité paradoxale sur laquelle nous projetons nos destins croisés.
Pas de dispositif ni spectaculaire ni évènementiel. Mais la présentation d'une perspective singulière sur la mutation en cours. L'art contemporain et son langage sont là un alibi, un masque opératoire pour définir un lieu et une situation du Passage.»
Hypothèse 1 (installation centrale: relai de mémoire vive)
Pour se manifester en Acte une forme de vie a besoin d'une densité tellurique, d'un point d'ancrage, d'un squelette pour arrimer son éther, pour faire chair et sang.
La Mémoire est la matière opérative de cette prise de Terre, pieusement recueillie du vieux monde à l'agonie ou violement arrachée dans l'ordre des générations.
Le relai de Mémoire Vive installé ici a une fonction d'interface, d'articulation d'une «rencontre du troisième type», entre une forme de vie émergente et la mémoire tellurique, effective, du Pays Réel. Ce Pays Réel, celui du sang, comme on peut encore en voir les reliefs sous la planéïté pailletée de plus en plus compacte qui en réduit systématiquement la moindre aspérité.
Hypothèse 2 (cible au sanglier)
L'Acte engagé dans la première hypothèse introduit un élément de chaos explosif dans le jeu de la matière, générant un puissant champs d'énergie à effet boomerang. Le sanglier est ici un masque opératoire, il agit comme un paratonnerre. Sa fonction est d'absorber le mouvement de retour.
L'enjeu du travail déployé dans l'espace de l'ancien temple d'Espenel ne concerne qu'accessoirement ceux de l'art contemporain, c'est dans ce champs spectaculaire qu'il opère pourtant comme une nécessaire concession à l'Epoque.
En vérité Saint-Clou, Dard, Pointe-Noire, le sanglier est le visage grimé du clown, son expression blanche de lune.