Chapitre 2 - La ville des énigmes les plus simples

Traduction de "Country of Riddles" © Alla Nesterenko Illustrations © Polina Ben Sira (Bedrikovetsky)

Notre premier objectif est d'apprendre comment séparer les objets selon leurs caractéristiques. Notre voyage débute dans la Ville des Énigmes les plus Simples. Ses quatre rues s'appellent « Forme », « Couleur », « Taille », et « Substance » ; Écrivons ces noms sur le tableau, et au centre nous aurons le square central. Pour transformer un objet en énigme dans cette ville, nous devons décrire sa forme, couleur, taille (comparée à un autre objet) et la matière dont il est fait.

Exemple: « Rectangulaire, noir, plus petit que le mur mais plus grand que la fenêtre, en bois » - Tableau noir.

Mais avant de composer des énigmes, marchons dans les rues de la ville.

Rue « Forme »

Ex. 2.1

« Dans cette maison vivent des objets ronds et plats. Devinez qui habite la maison ? Lequel des groupes (équipes d'élèves) mettra le plus de résidents dans la maison ? ».

Les points peuvent être comptés par des pions.

Ex. 2.2

« Nous frappons à la porte suivante, et ils répondent, « Les objets vivant ici peuvent être trouvés dans votre salle de classe, et possèdent un rectangle dans leur forme. Mémorisez-les en gardant vos yeux fermés ». Attention - Tout le monde garde les yeux fermés et réfléchit pendant que je compte jusqu'à 10. Après cela, une personne que je toucherai répondra sans ouvrir ses yeux. »

Dans cette rue, nous apprendrons aussi à devenir familiers avec les formes simples: cylindre, cône, cube.

Ex. 2.3

« Regardez sur la table, il y a des indications sur les formes variées du Lego des enfants. Ce sont des maisons d'énigmes. Deux « oiseaux-jouets » volent.

L'un vole haut, et l'autre bas. Le premier oiseau regarde la maison d'en haut, et dit « Je vois 2 cercles et un carré ».

Le second regarde la façade de la maison et dit « Non, il y a un rectangle et un triangle ». Devinez qui a raison ».

Ce peut être alors la première fois que l'enfant comprend qu'un objet puisse être vu différemment selon différentes directions.

Rue «Couleur»

Discutez des différentes teintes de couleur, et de leurs noms.

Le professeur devrait montrer une toupie qui mélange les couleurs de l'arc en ciel en une seule, le blanc.

Rue «Taille»

Les enfants doivent devenir familiers avec des termes tels que « hauteur », « largeur », « hauteur », et apprendre à décrire des objets par comparaison. (par exemple, « plus large qu’une boîte de crayon mais plus étroit qu’une chaise »). Il serait bien de commencer par des objets qui ont des caractéristiques opposées (comme étroit-large, court-grand, etc.)

Ex. 2.4

« Résolvons une énigme : qu’est ce qui peut être d’abord grand puis petit ? (Un muffin, un bonbon, du sucre dans un thé,…).

« Et qu’est ce qui peut d’abord être petit puis ensuite grand ? » (Une personne, une bulle de savon, des pâtes- tout ce qui grandit - pousse.

Ici nous faisons les premiers pas dans le développement de l’imagination.

Ex. 2.5

«Nous avons un invité. Un petit gnome qui rêve de devenir un géant. Dans la rue « Taille » c’est possible, seule l’aide des enfants est requise. Pour le faire grandir nous devons dire à tout le monde qu’il peut faire quelque chose que seulement les grandes personnes peuvent faire. Faisons le croître progressivement. Nous commençons : « Le gnome est si grand qu’il peut s’asseoir au bureau du professeur ». Ensuite ? «Le gnome est en mesure d’atteindre le plafond » ; « Le gnome est en mesure de prendre un oiseau dans son nid », « …dégringole un bâtiment de neuf étages », « …boit un lac », « …passe d’une planète à une autre », « Le gnome voit notre Terre comme un petit globe… », etc. ».

Finalement, le gnome a peur de sa taille gigantesque et nous demande qu’on le rende minuscule. Je commence : « Le gnome est maintenant si petit qu’il peut s’insérer dans le trou d’une serrure ». Les enfants continuent : « Le gnome est si petit qu’il voit chaque flaque comme un océan », « …quand une miette de pain est tombée sur sa tête, il a commencé à pleurer car il pensait qu’il s’agissait d’une brique », « …vous ne pouvez le voir qu'au microscope ». Finalement ; « Le gnome est tellement petit qu’il ne peut plus rien faire ».

Une énigme pour vous, lecteurs, essayez de décrire un gnome encore plus petit.

Commentaire 1

Dans cet exercice il est important de signaler la graduation de la croissance, où il est possible que certains élèves veulent agrandir le gnome à la taille de l’Univers, alors que d’autres ne trouveront rien à faire.

Commentaire 2

Il faut aussi que la taille du gnome soit mise en évidence par ses actes. Parlant de sa taille à travers des comparaisons (grand comme un gratte-ciel) est plus facile que de trouver des choses appropriées que peut faire un géant.

Ex. 2.6

Notre gnome est déçu. Il ne peut devenir ni un géant ni un microbe. Il demande aux élèves de lui dessiner l'arbre le plus grand du Monde afin qu’il puisse y grimper et regarder autour de lui. De plus, près de cet arbre il peut, quand il en a envie, se sentir très petit.

«Dessinons un très grand arbre sur une feuille de papier normal ».

Rue «Substance»

Ici nous enseignons aux enfants la structure de la matière, en utilisant le modèle populaire TRIZ, la méthode des hommes miniatures. « Imaginez que chaque objet, chaque substance, chaque chose vivante et non-vivante qui nous entoure soit constitué de beaucoup de petites personnes. Ils se comportent très différemment. Les petites personnes de la matière solide (pierre, bois) se tiennent étroitement la main - si fort que vous ne pouvez affaiblir leur prise de main. C’est pourquoi les choses solides ne peuvent changer de forme. Le petit peuple des liquides ne se tient pas les mains - ils sont vraiment très près l’un de l’autre, glissant d'un pied sur l'autre. C’est pourquoi les liquides ne tiennent pas leur forme. Mais si vous remplissez un verre avec du liquide, vous ne pourrez pas en rajouter - les hommes miniatures restent si près l’un de l’autre qu’il n’y a pas d’espace entre eux. Il y a aussi le peuple du gaz. Ils sont stupides - ils se tiennent loin les uns des autres, toujours courant et revenant et se cognant les uns les autres. Dans un verre plein du peuple des gaz, vous pouvez en ajouter -rappelez-vous, il y a beaucoup d’espace entre eux. Si nous soufflons plus d’air dans le verre, le petit peuple va bouger et se rapprocher, c’est tout. »

Certains élèves viennent devant la classe et montrent comment les petits peuples du solide, liquide et gaz se comportent. Il est possible de l’introduire simplement. Les gens qui se tiennent la main et se plient facilement (tissu, papier).

Plus loin, dans la ville il y a des énigmes avec les hommes miniatures.

Ex. 2.7

« Devinez ce qui est dessiné ici : le peuple du solide est en dehors, à l’intérieur le peuple du solide et du liquide, et encore du solide au milieu (cela pourrait être une cerise, une plume, une pêche ou peut-être un lac, avec au milieu une grande île et des petites îles plus proches du rivage.) ».

Les élèves trouvent de nombreuses versions de solutions pour de telles énigmes.

Ex. 2.8

« Composez vos propres énigmes avec le peuple miniature et dessinez-le. (Autre version: un groupe d'élèves compose une énigme et la joue en prenant le rôle des hommes miniatures) ».

Après avoir exploré chaque rue de la ville, nous nous trouvons au square central où toutes les rues se rejoignent. Ici vivent des énigmes qui incluent à la fois les formes, couleurs, taille et substance à la fois. Nous pouvons maintenant composer des énigmes plus complexes.

Commentaire 3

Lors de cette étape, l'enseignant doit avoir différents objets simples: un morceau de craie, un miroir, une boîte de crayons, un pot, etc. (Chaque objet ne peut pas être décrit sous la forme « forme-couleur-taille-substance »).

Ex. 2.9

« J'ai un objet, il vit dans cette maison et il ne veut pas dire grand chose à son propos. Essayez de poser des questions - peut-être va-t-il y répondre».

Les élèves comprennent rapidement que la chose la plus facile est de se balader dans les rues familières et de trouver la forme, la taille, la couleur et la substance de l'objet. Certains trouvent d'autres bonnes questions - à quoi sert cet objet? Où est-il? Et ainsi de suite.

Il y a une autre manière de prévenir le déraisonnable en traversant différentes versions. Avant de commencer le jeu je parle à l'une des élèves, et nous jouons une petite scène:

L'enseignant demande à la classe: « Pourquoi ne peut-elle résoudre cette énigme? Que devait-elle me demander en premier lieu? »

Ensuite nous commençons le jeu « dialogue avec IBM » ou « Oui-Non ».

Ex. 2.10

« Dans notre ville, vous avons un grand calculateur. Qui sait ce qu'est un ordinateur? Alors, IBM peut jouer aux énigmes, aussi, et il peut répondre à vos questions. Mais, contrairement aux êtres humains, cette machine ne peut dire que deux mots – « oui » et « non ». Si vous lui poser une question à laquelle il ne peut répondre par ces deux mots, la machine va faire un son comme : « T-t-t... (Je claque ma langue). Maintenant essayez de résoudre l'énigme de l'ordinateur. Posez vos questions. »

« Quelle forme a-t-il ? » (T-t-t...)

« Quelle couleur a-t-il? » (T-t-t...)

Finalement quelqu'un comprend: « Est-il rond? » - «oui!».

Commentaire 4

Au début, les élèves ne suivent pas les réponses des autres, donc il serait bon de que l'ordinateur arrête de temps en temps et bourdonne tranquillement pour indiquer aux élèves qu'ils doivent répéter ce qu'ils ont découvert de l'objet.

Quand le jeu est bien compris, la méthode de description d'objet devrait être changée.

Ex. 2.11

« L'ordinateur a une nouvelle énigme pour vous; l'objet de l'énigme est un des personnages d'un conte de fées ou d'un dessin animé. »

Sur le tableau noir il y a des questions qui vous montrent le chemin de la solution. Souvenez-vous que l'ordinateur ne peut répondre que par «oui» ou «non».

Les questions écrites sur le tableau noir: A quoi ressemble-t-il? Où vit-il? Comment se déplace-t-il? Que fait-il?

«Où vit-il?» (T-t-t-...)

«Vit-il dans une maison?» - Non!

Commentaire 5

Les élèves plus jeunes feront mieux le « oui-non » si vous leur donnez la clé des questions dont ils ont besoin pour trouver la solution.

Pour les enfants qui ne lisent pas, vous pouvez remplacer les questions par des symboles. Bien sûr, vous devez apprendre aux élèves à comprendre les symboles.

Commentaire 6

Dans l'exercice qui vient d'être décrit, les questions-clés, bien sûr, ne comprennent pas toutes les branches de la résolution systématique. Mais à notre avis, cela n'est pas nécessaire. Les bases ne doivent pas être trop complexes; les élèves peuvent ajouter leurs propres branches selon le contexte de l'énigme.

Commentaire 7

Pour les enseignants qui sont familiers avec les bases de l'invention, nous allons parler d'un autre effet du jeu « oui-non ». Poser des questions, mène effectivement les étudiants à une analyse morphologique d'un objet le long d'un axe donné par l'enseignant. (Les questions-clés sur le tableau sont l'axe d'une boite morphologique). Par conséquent, travailler avec « oui-non » nous amène logiquement à construire des tableaux morphologiques.

Chapitre 3 - La Ville des 5 sens