Présentation de l’auteur
Pour l’état civil, je me nomme MAMADOU CHERIF BA, né le 04 janvier 1973 à l’hôpital de Kaolack. Elle est en effet une région au centre du Sénégal, port sur le Saloum et chef lieu de la région avec une population supérieure à un million d’habitants répartis sur une superficie de 16 000 Km2. La région dispose de quelques infrastructures parmi lesquelles on peut citer’ sa centrale thermique ,son Aérodrome,quelques industies de transformation telles que la SNACOS,les Salins, et deux établissements scolaires:un lycée d’enseignement général et un lycée commercial . Le Sénégal est un état d’Afrique Occidentale d’une superficie de 196 712 Km2 avec une population d’environ 12millions d’habitants avec comme Capitale Dakar qui regroupe environ 3 millions d’habitants, sa monnaie est le CFA, sa fête nationale est célébrée le 04 Avril. Ancienne Capitale de l’AOF (Afrique Occidentale Française). Le Sénégal dispose de 04 universités : UCAD (Université Cheikh Anta diop de Dakar), UGBS (Université Gaston Berger de Saint Louis), l’Université de Thiès et l’Université de Bambey ainsi que plusieurs grandes Ecoles et Instituts.
Origines et croyances
Mes parents sont des peulhs originaires de la région du Fouta-Djalon, château d’eau de l’Afrique occidentale. Mon grand père paternel du nom de Modi Wouri timbi,fils de Modi Ibrahima de "Hansagharé" émigra de Pita, ville de l’Ouest de la Guinée et chef lieu de la préfecture du même nom (400 Km) aux environs de 1920 pour aller s’installer à Dohoun Wara village de la région de Gaoual, située à l’Ouest du Fouta-Djalon sur le fleuve Tomini,.C'est un richissime commerçant nanti d’un immense troupeau de bœufs et de vastes étendues de terre. Il trouva sur place entre autres des Peulhs et des Chourafa dont quelques uns étaient originaires du Maroc et d'autres de la ville de Tombouctou, ville aux 313 saints et 313 familles de Chérifs. En bon croyant, pratiquant et très généreux musulman, il entretint d’excellents rapports avec tout le monde et accorda une attention particulière à ses voisins, descendants du prophète (psl). C’est ainsi que ces derniers finirent par lui offrir une des leurs, en l’occurrence Zeynab Haïdara qui lui donna un garçon nommé Chérif Mahmoudou Talibe Bâ (mon père) et une fille Chérifa Fatoumata Binta.Sa mère décédée très jeune, mon père l'a connu à peine. Plus tard, mon grand père nouera des relations amicales très serrées avec toutes les familles religieuses établies dans le Fouta à savoir entre autres Zawiya, Koula et une relation particulière au Chérif de Sagalé.
Aussi Mody Woury épousa plus tard de nombreuses femmes car seulement à son décès il a laissé derrière lui quatre épouses nobles et quatre autres esclaves. Ce qui est tout à fait admis par la jurisprudence islamique.
Lorsqu’il quitta ce monde aux environs de 1950, il aura laissé à son fils aîné (mon père) la lourde tâche d’élever, éduquer ses nombreux frères alors qu’e les ressources se faisant maintenant rares et entretenir une harmonie familiale dans une contexte si difficile. C’est voyant cela que quelques jours avant son décès, que son père l’appela pour lui dire « Ecoute Talibé, je suis certes leur père biologique mais tu es leur père spirituel et le temps me donnera raison ». Ces paroles resteront gravées sur sa mémoire pendant toute sa vie.
Né aux environs de 1925, sept ans plus tard, son père l’envoya étudier dans un "dunal ou "dara"le Coran à "whomban", dans le Pita nord du Fouta Djalon comme c’était la coutume d’alors. Les onze années qu’il passera là-bas seront pour lui, beaucoup plus tard, une svéritable école de la vie au sens plein du terme. Il en sortira avec un esprit très aguerri et combattif d’une part et d’autre part avec un bonne mâtrise du Coran.Il n’aura pas la chance d'y étudier le « Figh », jurisprudence et les autres matières enseignées dans les « méjalis », écoles coraniques. Agé maintenant d’entre 19 et 20 ans, son père lui trouva sa première épouse. Quelques années après le décès de son père, il sera contraint à l’exil et voyageant entre la Sierra Léone, la Gambie et le Sénégal d’où il finira par s’installer d’abord à Saint Louis vers 1950 et ensuite à Kaolack. Il travailla en tant qu’aide infirmier aux côtés des médecins blancs. Il y restera jusqu’en 1974, date à laquelle il fut contraint de rentrer au bercail.
Aussi il était le président de l’association des guinéens vivant sur place. En tant que tel, il devait répondre aux multiples sollicitations de ses concitoyens qui arrivaient par vagues successives surtout pendant les années de plomb du régime de Sékou Touré. Face aux promesses non tenues de Sékou Touré, il finira par quitter Conakry et rentra à son village natal. Il y restera pendant quatre années, véritable calvaire et galère pour toute la famille qui l’avait rejoint. En 1978, il reviendra à Kaolack travailler à la clinique de Bongré du Docteur Bâ gynéco obstétricien jusqu’au Dimanche 14 septembre 1986 à 9 H du matin où il répondit à l’appel du seigneur. Il repose au cimetière de Médina Baye Niass, que son âme plaise à Dieu.
Quant à ma mère, elle est de Garaya, village situé en haute altitude, éloigné de dohoun-Wara. Ses parents sont de fervents croyants. C’est ainsi que ma grand-mère Djiba est enterrée à la mosquée de Missidi Peti.
Ceci étant dit, je passerais une bonne partie de la petite enfance en Guinée. Une enfance partagée entre les baignades dans les marigots de Kakony, jouer au football et suivre le troupeau à Garaya. C’est en 1980 que ma mère m’amènera ainsi que mon grand frère Abdourahmane à Kaolack pour la scolarisation. Nous avons été testés pendant les cours de vacances de la même année, l’enseignant conclut qu’on pouvait s’inscrire directement en 5ème dès l’ouverture des classes.
Etudes / Parcours
Je fis le cycle primaire à l’école Sam 1 à Kaolack. Ensuite ; après être reçu au concours d’entrée en sixième ; je suis orienté au collège moyen secondaire (CEM2) Valdiodio Ndiaye entre 1986 et 1990 ; date a laquelle je réussis à l’examen du BEFM (Brevet de Fin d’Etudes Moyennes) pour aller au lycée.
Vu que j’étais brillant et polyvalent, par exemple j’étais le meilleur élève de la région en 1988, entre autres, un problème de choix se posa à mon niveau. Pour certains membres de ma famille, je devais obligatoirement faire S1 ou S2, à l’époque appelée Série C ou D, conduisant à des études scientifiques, de médecine ou d’ingénierie, etc… Pour d’autres, analysant bien mes différents bulletins de notes, j’avais plus d’aptitudes à faire des études littéraires c'est-à-dire la série A, devenue Série L ; ce qui était vrai également, car j’excellais dans les matières littéraires comme le Français, les langues comme l’Anglais et l’Arabe, l’Histoire et la Géographie). Finalement, les derniers finiront par me convaincre de faire la Série L de 1991 à 1993 TA’A3 au lycée du même nom, date à laquelle j’obtins le Baccalauréat mais sans une mention. Ce qui fut une grosse déception pour moi, pour ma famille, mes professeurs, mes camarades de classe ; etc…
Mes notes semestrielles se situant entre 13/20 et 14/20, de la classe de seconde à la la classe de terminale, la logique aurait voulu que je réussisse avec une mention à l’examen du Baccalauréat. Récoltant des prix chaque année, j’ai été sélectionné par le collectif des professeurs pour représenter notre lycée sur cinq disciplines à savoir en philosophie où mes notes se situaient toujours entre 14/20 et 16/20, en Histoire avec des notes oscillant entre 18/20 et 20/20, au concours général. Certains professeurs et le bureau des archives sont toujours là bas pour les besoins des éventuels chercheurs. Malheureusement, cette année,en raison des grèves de certains lycées à Dakar, toujours privilégiés, le concours général n’a pas eu lieu. C’est à ce niveau que je voulais déjà régler l’équation de la bourse étrangère avant l’examen du Bac. Là mon rêve était d’aller poursuivre de longues études en philosophie ou en géographie pour la télédétection à l’étranger. A cette première déception en géographie viendra s’ajouter la seconde à savoir être reçu sans décrocher la mention. Et le comble sera lorsque après l’obtention d’un avis favorable de l’Université de Sherbrook du Quebec où j’avais expédié mes relevés de notes de la Seconde à la Terminale, par manque de moyens financiers, je ne pus m’y rendre.
Finalement, la seule opportunité qui me restait c'est d’aller à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD)ou simplement désister.
Après des conseils et pressions de toute part, je fis mon entrée mais sans aucune motivation car le désespoir s’était déjà installé au fond de moi. Le comble et la mort dans l’âme survient lorsque enfin notre première année à la faculté de droit sera invalidée (1993-1994) suite aux multiples perturbations universitaires que je quitterai volontairement d'ailleurs en 1997 pour aller travailler en Gambie dans les affaires où une partie de ma famille s'était installée.
Aujourd’hui, j’ai construit une ecole coranique ou sur un terrain de 450 M2 que j’ai acheté au mois de Juillet 2008 et mes disciples y étudient en paix et loin de tout bruit, dans le quartier de Ebo Town à 5 minutes de la rmaison familiale, louange à Dieu !
En montant cette école coranique avec des moyens personnels, je me suis fixé quelques objectifs à atteindre. A défaut, de pouvoir unifier les deux enseignements dans le seul système, il n’y a qu’un choix qui s’offre pour sauver l’enseignement religieux, c’est le parallélisme qui fonctionne bien avec le principe du double flux : morning&afternoon. Tout le monde y gagne. D’abord les enfants étudient les deux science non pas contraires comme on veut le faire croire mais compatibles et complémentaires : pour bien comprendre l’un, il faut nécessairement faire appel à l’autre, et vice versa. C’est une expérience vécue lorsque je ferais mes investigations scientifiques qui n’auraient jamais été fructueuses si je n’étais pas à cheval sur les deux ; des blocages et des limites surviendraient de toute part.
Ensuite, l’enseignant de l’école anglaise ou française et le maître coranique se retrouve chacun avec un effectif à la limite de l’acceptable.
Enfin, il permet de sédentariser les enfants. Restant dans leurs familles respectives, c’est un élan de lutte très efficace contre la mendicité et toutes ses conséquences fâcheuses pour toute société. Ainsi, par exemple, aucun élève parmi la centaine qui étudient dans mon école ne mendie. C’était mon deuxième objectif : étudier le livre sans pour autant mendier. L’internat coûte très cher et les moyens font toujours défaut aux parents.
Ainsi, il y a l’objectif d’avoir des élèves qui assimilent le coran,qui par la mémorisation effective et intégrale du texte qui est très difficile, surtout quand on étudie les deux. Quant à moi j'ai parachevé cet exercice lorsque je faisais la classe de première au lycée, tout en étudiant les livres de figh et d’Adab (morale islamique) au « Dara » de Mam Cheikh Kâ à Gawane. C'est l'occasion ici de rendre hommage à mon maître coranique Modou Mahmoune Kâ, son fils qui m’a beaucoup apporté et qui dirige l’école jusqu’à présent. Que Dieu exauce ses prières et réalise ses vœux. Pour d’autres, il s’agit de les amener à une lecture rapide et maîtrisée du livre. Pour d’autres enfin, il faut tout simplement leur donner les fondamentaux. Mais tout ceci est basé sur les aptitudes de l’élève. Rien n’est défini à priori. Ainsi par rapport à cette planification qui est dans une phase avancée,de l'expérimentation, l’un de mes disciples a été lauréat au BFEM et est sponsorisé par deux banques. Il fait la série scientifique au Gambia High School,deux autres sont sélectionnés pour les olympiades en maths . C’est le cas aussi pour mes deux fils Khadija 12 ans, l’aînée et Abdel Majid 10 ans 3ème année et tant d’autres qui font en parallèle les deux écoles.
Les cours démarrent de 8 H à 13 H 00 avec une pause de 30 à mn 11 H., l’après midi, c’est de 16 H 00 à 18 H 40 du Samedi au Mercredi et un cours particulièrement dispensé entre la prière de Maghrib et Isha (environ de 50 mn). Mon objectif est de faire de cette école un établissement coranique scientifique (ECS) dans le moyen terme si Dieu le veut bien. Car pour moi, le Coran est un livre scientifique authentique auquel on peut se référer si l'on a bien assimilé contrairement aux dires des autres. Seulement, il faut nécessairement faire appel aux matières scientifiques (mathématiques, physique, astrophysique, biologie etc…) pour cerner le sens et la portée profonde de certains versets. Sans quoi, on serait amené à penser qu’il est caduc et plein de contradictions ou qu’il a simplement une vocation socio- religieuse.
Aussi est-il dans mes rêves de réaliser le modèle Gambien dans les pays de la sous région en vue de faire émerger une nouvelle génération de scientifiques si les moyens sont disponibles.Que Dieu réalise nos vœux