Observations astronomiques

Fabricant de télescopes, je suis également un passionné d'observation. Au cours des années, j'ai fait quelques compte-rendus, parus dans les forums astro, Astrosurf ou Webastro. En voici quelques uns:

Nuit de fin Août:

Voici pour moi l’une des premières vraies grandes nuits avec mon premier Dobson 400, en pleine possession de tous ses moyens !

Ce serait une belle nuit, qu’il avait dit le Monsieur. Pour sûr que oui, ce serait une belle nuit ! On ferait tout pour cela ! C’est la deuxième nuit consécutive d’observation. Lundi a été une entrée en matière. Quelques objets grappillés à la va-vite. Aujourd’hui mardi 30 Août, c’est le grand jour. Presque la nouvelle lune, ou en tout cas, pas de lune avant la fin de la nuit. Et il y a un programme d’observation, Monsieur! Les cartes et les fiches sont prêtes, bien à l’abri dans leur plastique. La carriole a été chargée ; le dob en morceaux ; ne pas oublier le miroir, Monsieur! Surtout pas le miroir ! Il a été astiqué, le miroir, Monsieur, tout propre, tout brillant, si si, Monsieur, cela va claquer, vous allez voir!

En route pour la montagne, une vraie montagne à 600 m, au seuil du Morvan, Uchon, un Carnaval de rochers et la lande d’herbes sèches, là où les druides et les fous viennent jouer de la cornemuse au coucher de lune. La carriole peine dans la côte, si si, cela monte ici ! Une vraie route de montagne, au milieu des chênes et des sapins. On passe la Pierre qui Croule, on arrive au Carnaval. Dernières lueurs après le couchant. Beau ciel impeccable, limpide, immobile. On transporte le tout sur la lande, pas de vent aujourd’hui, pas la peine de s’abriter. Le miroir dans sa boite est quand même lourd…Ouch, 23 kg, du solide au moins ! Incassable ! Une belle galette de 8 cm d’épaisseur, elle a tenu le voyage à Venise pour se faire belle, un vrai miroir de Venise revenu béni de la Via Santa Lucia ! Amoureusement poli par l’ami Franck Grière de Nevers (ah ! Nevers… « oui ton nom à toi est Nevers, Nevers en France…il n’y a rien à Nevers »…qu’elle disait, Emmanuelle Rivat…Dire cela d’un ton monocorde, lentement…). Bon, bien positionner l’anneau de la base dans l’herbe, que cela soit bien stable, et puis, voila, on monte les tubes du serrurier, le plus difficile, c’est d’ajuster l’anneau de la cage secondaire dans les 8 tubes en même temps…En fait, il ne faut pas le faire en même temps, et on prend vite la main. On serre bien le tout, je ne veux pas de craquements dans les haubans ensuite qui viendraient gâcher mon plaisir…Attention, c’est le moment de grâce: on sort le miroir ! Toujours un frisson, on prend la chose à pleine main, une grande inspiration, muscles tendus et hop, on place tout cela sur les triangles d’alu, bien calé. Ca y est, tout est presque prêt, le miroir peut gentiment prendre tout son temps pour prendre sa température (c’est pas comme cela que l’on dit, non?). Le dob coulisse bien sur le téflon, tout est en équilibre, bien stable, ça roule !

Maintenant, c’est la collimation. On sort le beau laser en alu fait par un artisan ajusteur, une œuvre d’art d’ailleurs, c’est admirablement poli, usiné, précis, la mire est impeccable et il est parfaitement collimaté, cela ne bouge pas d’un poil. Quelques minutes et c’est fait, on vérifie sur la polaire avec le 5mm, c’est parfait, tout est concentrique, c’est un plaisir, plaisir du maniaque qui aime bien les belles choses impeccables…mais cela turbule beaucoup, il va falloir attendre…Je glisse le ventilateur sous le miroir, branche les fils et tourne moulin !

Et on attend, on attend le miroir qui prend son temps, on attend le silence, on attend les étoiles qui prennent leur temps aussi, qui ont tout leur temps d’ailleurs, on attend allongé dans les herbes, au milieu de la sarabande des grillons. Les chouettes commencent leur nuit, il fait chaud encore. Vénus et Jupiter se sont couchées, Véga, Altair, Deneb sont bien brillantes déjà, la voix lactée s’approche. Elle va être belle, aujourd’hui, ça va être une belle nuit, qu’il avait dit le Monsieur…

Bon, on va commencer. Albireo. J’aime bien commencer par Albiréo. C’est comme cela, les habitudes, cela ne se discute pas…Admirables comme chaque fois, l’orange et la bleue avec leurs aigrettes, éblouissantes déjà, malgré la nuit qui n’est pas encore vraiment noire. Et puis la double double de la Lyre. A 50x, on commence à distinguer deux formes de cacahouètes, à 150, ça y est, les deux doubles sont bien résolues, l’une verticale, l’autre horizontale. Etonnant, ce positionnement à angle droit, elles vont rester longtemps comme cela ?

Et hop, on redescend maintenant, vers le Sagittaire, qui ne va plus rester longtemps visible.

Assis par terre, à la zen, pour la Lagune. Le puit à lumière fonctionne à plein. Cela brille de partout, l’amas, bien sûr, mais la nébuleuse aussi. Très contrastée, même sans filtre. Voila bien le maelström sombre qui partage en S la nébuleuse. Il y a de la puissance dans cette bête. La Lagune, c’est le M42 de l’été disait quelqu’un, mais sans la grâce, plutôt la force, le désir brut, la bouche sanguine de l’ogre. Superbe au 35mm, sans et puis avec le filtre OIII. Plus puissante encore au Nagler 12, sans filtre. Très longue observation, cela commence bien, on va prendre son temps.

On bouge un peu, voilà la Trifide. Quelle couleur, alors ? Ben, pas vraiment de couleur…Ou bien, en effet, le trèfle, parce que plus lumineux, paraît froid, bleuâtre ou violet plutôt par contraste. On distingue très bien et en direct, les séparations sombres, comme des failles, cela paraît, plus qu’un trèfle, une belle fleur, une pensée, une violette ou je ne sais quelle corolle à la consistance veloutée…C’est évanescent, délicieux et léger. Très contrasté après la Lagune.

Et puis, on monte vers Oméga, ou plutôt celle que j’appelle le Cygne de Marienbad, ce prodigieux oiseau blanc en suspension comme sur un lac de Bavière, dans un bassin de Marienbad, l’Eté dernier… Et on s’arrête, très longtemps, 50x, 150x, avec filtre, sans filtre…Le centre très sombre vers la tête de l’oiseau, le corps cotonneux, on reprend du champs, la bête flotte immobile…

Et puis, voilà M16 et la Nébuleuse de l’Aigle. Pas facile celle la. On devine des choses, j’essaie le filtre, pas vraiment mieux…Bon, le 400, ce n’est pas encore Hubble, ou peut-être que je ne sais pas vraiment regarder ce qu’il faut…

Le ciel pourrait être plus noir. Belle voix lactée, on distingue bien les nodosités, l’Ecu de Sobiesky, la zone blanchâtre de la Nebuleuse America vers le Cygne, M13 bien visible à l’œil nu, mais le ciel à l’est et au nord est bien pollué par le halot lumineux des villes dans la vallée. Tant pis, on fait avec…

J’ai oublié M22, j’aime bien M22, un très bel amas globulaire en haut de la théière du Sagittaire, bien résolu, superbe. Et puis, M11, admirable dans l’Ecus. Le plus beau des amas ouvert, mais ce n’est déjà plus vraiment un amas ouvert, trop gros, trop d’étoiles. Toutes bien résolues, rassemblées en petits paquets, 7 ou 8, comme des grains de semoule, prêtes à être partagées, et puis, la belle orange bien brillante. En fait-elle partie, ou est-elle en avant-champ ? En fait, je vois, cela ressemble à une fleur en ombelle, comme une carotte sauvage, ces petits paquets de grains, et il y a toujours une petite tâche rouge sur le pourtour.

Allez, c’est une belle nuit, aujourd’hui Monsieur ! Je vais trouver 6572 ! La Belle Emeraude ! Aujourd’hui, je la veux ! Cela fait assez longtemps que je la cherchais avec le C8 ! Cela avait été un enchantement de la voir au T83 des Côtes de Meuse. Un phare puissant vert bleu dans la nuit…Visualisation sur la carte, identification des jalons, triangulation, c’est plié, efficace. Positionnement au Rigel, balayage de la zone, ça y’est, la voila. En effet, superbe lueur fine et très verte, vert émeraude soutenu. Eh bien, je l’ai eue ! Magnifique la aussi au Nagler 12.

On continue vers l’Aigle. Voila les gros nuages sombres aux alentours d’Altaïr, B142 et 143.

Et puis, une nébuleuse planétaire sur la carte, ngc6781, sous Altair. Pareil, triangulation sur la carte, visée au viseur Rigel, la voila, une grosse boule bien verte. Mais elle reste assez floue, pas d’étoile centrale apparemment. Plus bas, 6778, une autre NP. Grise, ronde un peu allongée et assez étendue. Une étoile centrale ? Peut-être.

Plus bas, je cherche Little Gem, ngc6818, une NP aussi, et la Galaxie de Barnard, 6822. Même technique, triangulation, visée au Rigel, oculaire 35mm, et rien, rien…Soyons plus précis, on reprend. Cheminement d’étoiles. Manier le dobson est un plaisir. Souplesse du mouvement. Il obéit au doigt et à l’œil, presque. Le vrai « butter touch » comme ils disent. C’est suave, c’est même sensuel, en fait. S’enfoncer dans du beurre, la belle image !! Une souplesse extrême. On redécouvre l’observation. On ne se tord plus le dos, on peut s’asseoir pas terre dans l’herbe douce et sèche, ou sur la chaise astro légère, pliante en bois, c’est confortable. C’est le contact du bois, la chaleur du bois. C’est l’astronomie «soft », «écologique ». C’est la liberté. Il y a une dimension « féminine » là-dedans. Autant une monture équatoriale, c’est technique, il y a du métal, des manettes, des freins, des moteurs, c’est masculin (si si !), il faut de la maîtrise, de la concentration, ici, le dobson, c’est la douceur, la souplesse d’un doigt qui…bon, je délire ! ah la voila, la nébuleuse, the Little Gem ! Une grosse boule vert-bleu lumineuse, sans trop de détails. Mais pas de galaxie de Barnard à l’horizon ! Le ciel n’est pas très bon de ce coté, c’est bas, et il y a le halo de la ville, mais quand même !

Bon, suivante ! Le fantôme de Saturne, ngc7009 ! Ah qu’elle est belle celle-la ! Un vrai fantôme en effet ! Verte, bien lumineuse, un peu floue à 360x, mais on devine bien les extensions de part et d’autre, comme une mauvaise photo d’un Saturne verdâtre…Superbe…

Hélix ensuite, ngc7293 ! Un gros donought gris clair, le centre plus sombre, on devine l’étoile centrale. Mais le ciel est vraiment mauvais dans cette direction.

On remonte vers M15. Bel amas, bien brillant. Je cherche la nébuleuse planétaire qui se cache à l’intérieur. Rien. Le filtre OIII. Rien ou alors, je ne la distingue pas. 150x ? Rien. 360x ? Rien de rien…Tant pis, il parait que la nébuleuse est un objet pour observateur aguerri…Je ne suis pas encore assez aguerri, alors…Une prochaine fois, n’est-ce pas, Monsieur ?

Allez, au suivant !!

M27, Dumbell. Le premier objet que j’ai vu le jour de la première lumière de mon beau miroir, début Août. L’étoile centrale !! J’avais vu l’étoile centrale ! Jamais vue avec le C8, ici, bien présente, toute fine, mais bien présente, en contraste avec le léger flou de la nébuleuse, un peu verdâtre, très légèrement, les hanses bien visibles, plus du tout la forme en bilboquet habituelle, mais tout a fait comme sur les photos, presque ronde, ovale.

Et puis, l’Anneau de la Lyre. C’est l’un des tout premiers objets du ciel profond que j’ai découvert avec le C8. Cela avait été un choc, cet anneau de fumée dans le fond du ciel ! Ainsi, on pouvait voir des choses comme cela avec un télescope ! Mais alors, la vie était belle! Ici, c’est du sérieux, je cherche l’étoile centrale. 150x, 360x, rien…le ciel n’est pas assez bon, sûrement…Une illusion de couleur, comme un peu de rose rouge sur le pourtour de l’anneau. Peut-être…

Bon, voilà le Cygne, les Dentelles. Ah, les Dentelles…Bien visibles sans filtre même, et bien sûr admirables avec le filtre OIII. De la fumée d’un cigare qui partirait au loin, les volutes si fines. Evanescence profonde…On reste longtemps, longtemps…longtemps…On passe d’une branche à l’autre, à travers les réseaux de volutes blanchâtres…

Et puis, la Nébuleuse du Croissant, 6888 : A peine vue au C8, ici très visible dans sa totalité avec le OIII, le croissant jalonné par 3 ou 4 étoiles. C’est l’une de mes préférées désormais, discrète et légère, mais si belle…

Le miroir n’est peut-être pas encore en température, avec cette épaisseur, cela prend du temps. Cela turbule toujours beaucoup quand on défocalise, mais on a l’impression que les choses deviennent quand même encore plus fines, plus précises, plus « sharp ». Merci, mon beau miroir pour le spectacle ! Oui, c’est un beau miroir ! et merci, merci Monsieur Franck Grière pour les jours et les nuits passés à le polir, à le superpolir, à l’hyperpolir même !!! Et bonne chance pour ton nouveau projet MIRRO SPHERE! Je te souhaite plein de beaux et grands miroirs à polir avec amour!

Bon voilà La Blink Nebula, ngc6826, toujours dans le Cygne. Superbe, magnifique, admirable, je ne sais plus quoi choisir comme adjectif…Une boule bien nette, vert clair, qui supporte bien le grossissement, une belle étoile centrale. Elle ne clignote presque pas, avec ce diamètre.

On va voir M13, le vieux compagnon…Toujours au poste! Cela fourmille dans le Nagler 12, noyau bien résolu, le Y est bien défini sur le fond de l’amas. Prodigieux feu d’artifice, dont la forme changerait en fonction des déplacements de l’œil. Le Nagler 12 est parfait pour cela. Le hublot sur l’univers fonctionne à plein, on en a plein les mirettes…Et puis voilà la petite galaxie proche de l’amas. La aussi, je la devinais avec le C8, ici, elle est bien visible, blanchâtre. L’effet de rapprochement entre M13 et la galaxie si lointaine est saisissant…J’ai vu que l’on venait d’envoyer un message radio vers M13. On y décrit en bits quelques uns de nos atomes, on y donne des nombres premiers, une photo de papa et maman, etc, histoire de montrer aux gens là-bas que l’on sait des choses… Il va mettre 25000 ans pour arriver…

Et puis toujours plus loin !!!

Un petit tour vers la Polaire pour vérifier la collimation. Rien n’a bougé ! On continue.

M81 et 82 sont un peu basses. M82 est belle. Lumineuse et chaotique. On perçoit bien les marbrures sur la galaxie, en vision directe. On sent qu’il s’en passe, des cataclysmes, des ouragans, des explosions. Totalement différente de la vision avec le C8, ou il fallait deviner les choses.

M51 est vraiment très basse. Ce n’est plus du tout la belle que j’avais redécouverte début Août au Mont Beuvray à la première lumière du 400. Les deux bras spiralés étaient très bien visibles en vision directe, c’était prodigieux, cela continuait loin vers la petite galaxie. Aujourd’hui, c’est moins net, mais c’est normal. Vivement le retour au printemps prochain quand elle sera au zenith !

Voici l’Oeil de Chat, dans le Dragon, ngc6543, une NP encore. Toujours, les cartes triangulation, visée au Rigel, balayage au 35 mm, la voilà ! Ah, admirable ! A 150x, 360x, très verte aussi, nette, étoile centrale, forme allongée, un vrai œil de félin très finement dessiné…On devine que c’est compliqué, qu’il y a des formes à l’intérieur de l’ovale, cela bouge, un ovale, puis un cercle ou un ovale perpendiculaire qui apparaît comme en surimpression, tout cela étonnamment ciselé…

M76, the Little Dumbell, une NP aussi: Presque rectangulaire, pas beaucoup de changements par rapport au c8, je trouve, pour celle-ci…

Un détour par le Double Amas de Persée, histoire de se rincer l’œil. Oh qu’il est beau ! Une explosion de lumière ! Les deux amas sont bien dans le champ du 35mm, cela scintille, c’est Noël, Alléluia !!

Mais on continue.

On passe vers M31. Ah…la Grande Dame est magnifique, immense ! Je n’aime pas beaucoup M31 d’habitude, pas grand-chose à voir…Et ici, les zones sombres sont parfaitement visibles, présentes, bien nettes malgré le ciel pas génial dans cette direction, elles donnent tout son relief à la spirale.

NGC881 : Ah quelle est belle, une galaxie sur la tranche, si fine ! La bande sombre est parfaitement visible, tranchée. Mais le ciel n’est pas bon par ici, elle sera encore plus merveilleuse cet hiver!

On passe vers ngc281, une nébuleuse associée à un amas ouvert en plein dans le Cassiopée. Une tache faible, avec deux étoiles brillantes au centre.

Je cherche la nébuleuse de la Bulle, ngc7635 toujours dans le Cassiopée. Je trouve bien une tache grisâtre à coté de M52 mais rien de plus. Un peu fatigué peut-être.

Il se fait tard…Un tour vers Pégase malgré le halot lumineux. NGC 7331. Belle galaxie vue de ¾. Les formes des bras spiraux bien visibles. Je cherche le Quintette de Stephan qui doit être à proximité. Il n’est pas sur l’Atlas, et j’ai beau chercher en spiralant autour de 7331, rien…Je commence à fatiguer vraiment. Plus envie de chercher. Bon, cela sera aussi pour cet automne ou l’hiver. Par contre, je trouve facilement ngc7217, une jolie petite galaxie spirale vue de face et bien ronde.

Voilà Mars, mais elle est encore assez basse. Cela turbule. Mais on devine quelques détails quand même. Pour plus tard aussi…

Ah, les doigts commencent à être moins précis, j’ai renversé un oculaire sur la tablette. Cela devient dangereux, un oculaire, quelque chose qui tomberait sur le miroir…Je n’arrive plus à rien. Et puis il faut tout démonter et ranger et il y a 20km de routes de campagne.

Il y en avait encore à voir pourtant ! ngc40, la NP rouge parait-il, ou bien la Blue Snow Ball ou bien la NP ngc7008, très belle il semble et puis toutes les autres galaxies de Pegase... Tant pis, cela sera pour une autre nuit. Tiens, une chouette tourne autour du dob, et me plonge presque dessus ! Non, pas le miroir !!! Allez, on range ! Le miroir d’abord. Contraction musculaire, concentration, visualisation, hop, voilà, le miroir est dans sa boîte en sécurité ! Tout est dans la carriole, on va essayer de ne pas écraser de lapin sur la route en redescendant.

Ouf, belle promenade et tous ces diamants verts pleins les mirettes... Eh bien, bonne nuit, les petits !!! Oui, Monsieur, vous l’aviez bien dit, ce serait une bien belle nuit!

Aout . Uchon, Saône et Loire.

Ah ma bonne dame, avec ce qu’ils racontent à la télé, le réchauffement climatique, la dégringolade des banquises, et même que le Gulf Stream va disparaître, qu’ils disent, eh bien, on ne voit même plus les étoiles ! Si si ! Quel mois d’Août ! Que d’eau, que d’eau ! Ah les belles vacances en Ecosse ! On s’y croirait… Ah, pour sûr, la vie d’un astronome dit amateur en vacances est une succession d’espoirs et de frustrations. Ces longues journées passées à espérer tout l’après-midi une trouée dans les cumuli (un cumulus, des cumuli), la belle éclaircie de fin de journée, on y va ? on y va ? et puis, les siri (un sirus, des siri…) qui s’imposent ensuite. Frustration, Sisyphe…Ah ma bonne dame…

Et puis, le miracle, alléluia ! Une conjonction inattendue, inespérée ! La nouvelle lune, une nuit bien noire, et pas un nuage ! Pas un nuage, pas même un sirus, pas même une traînée d’avion à l’horizon ! Inespéré…

Vite vite, on rassemble le matériel, le dobson en morceaux empilé dans la voiture, les tubes du serrurier liés en fagots, l’anneau de la cage secondaire sur le siège avant, ne pas oublier le miroir, svp ! (400 mm, 22 kg ! ouf !), le café et le chocolat, et puis, le Classeur ! oui, le Classeur, amoureusement préparé, bichonné pendant toutes ces journées d’attentes et d’espérance, le Grand Programme de l’Eté, les cartes imprimées, sous pochette plastique, et apprises par coeur, la sélection des Messiers et les 110 Best NGC de la Société Royale du Canada, avec mire telrad, la liste des belles nébuleuses du Cygne, et de l’Aigle, et puis aussi les dessins de Bruno Salque! A nous, les belles nébuleuses bleues, vertes, rouges, les beaux dessins du Monsieur, qui nous ont fait saliver pendant toutes ces journées d’Août! (ah celui la, comment il a fait pour les voir, lui ? )

Uchon, jolie montagnette des abords du Morvan, son carnaval de pierres druidiques, sa lande, ses genêts. Altitude 700m. On y voit la lumière zodiacale en hiver, même si le bord Nord et Est est mangé par les lumières de la vallée du Creusot. Magnitude 6 ou 6,5 les bonnes nuits.

Et cela va être une belle nuit, oui ! On monte le dobson, sur l’herbe, au milieu des fougères. Endroit abrité, bien isolé. Aucune lumière alentour. On ne risque pas de me déranger. La base d’abord, le plus délicat. Il faut qu’elle soit bien stable dans l’herbe et le sol tourmenté, ce n’est pas évident. On règle les pieds, c’est bon. Le Dobson 400 est monté, c’est rapide, les tubes fixés, les nouvelles attaches type vélo, fabrication maison en alu font merveille. Vraiment pratique et la fixation est très rigide. Le beau miroir est plutôt poussiéreux, mais tant pis. Collimation au laser. Quelques réglages, on peaufine sur la polaire déjà bien visible. Le miroir très épais n’est pas encore à température, cela turbule beaucoup, mais voila qui devrait aller…Je ne suis pas un Grand Maître de la collimation. A 600 fois, la polaire à l’air d’être bien au centre des cercles défocalisés. Les étoiles ne font pas de queues d’hirondelles, c’est le principal…

Allons-y, c’est parti pour le grand voyage !

Jupiter d’abord. Bof…Déjà bien basse et le miroir pas encore près ne donne pas le meilleur de lui-même. En Juillet, il y avait eu quelques beaux débuts de nuits, où la planète était ciselée, les bandes bien dessinées et très contrastées, la grande tâche rouge (un bel œil plutôt blanchâtre en fait) bien visible, et l’ombre d’un satellite, spectacle toujours admirable…Ce soir, c’est râpé…

En attendant la nuit noire, quelques étoiles doubles. Albiréo bien sur, toujours magnifique ce contraste des couleurs si vives, l’orange et le bleu, puis ensuite, la double du Dauphin, superbe, beaucoup plus rapprochées, légèrement vert, vert d’eau pour l’une, orangée pour l’autre, et puis, la double double de la Lyre, les deux couples bien séparés, et à angle droit, à 300X au Nagler 12, on les a encore ensemble à l’oculaire, hmmm, j’aime bien…

Bon, je ne suis pas un grand maître des doubles…Un peu de tourisme, c’est tout, pour apprécier les contrastes de couleurs…Il faudrait que je potasse un peu plus cela…

Allez, on va commencer le grand tour ! Le ciel est bon en effet.

Rapidement, M3, amas globulaire, bas à l’ouest, mais le ciel n’est pas encore bien noir par là-bas. C’est quand même pas mal…Et puis, M4, à côté d’Antarès sur l’horizon, pas mal, pas mal non plus…

Mais je l’avoue, c’est ma très grand faute, je ne suis pas très « amas globulaires »…A part M13, M22, M15, les grands classiques, j’avoue que j’ai tendance à trouver qu’ils se ressemblent tous, mais bon, c’est une question de goûts, et l’année prochaine, cela sera peut-être différent…

Donc, un œil sur M22, le beau globulaire du Sagittaire, superbe, éclatant, malgré sa situation très basse, on passe sur M28, autre globulaire voisin, beaucoup plus petit et concentré, et puis, une visite à M54, sous la théière. Plutôt brillant, concentré, et puis c’est une curiosité…Il parait que c’est un amas extra galactique, dans une petite galaxie que la notre aurait phagocytée…A plus de 80 000 années lumière de chez nous, disent les livres.

Bon, allez, les grands classiques !

M8 ! La Lagune bien visible à l’œil nu. La grande, la belle, l’énorme gueule diamantée, ciselée, évanescente, le grand canal central, et puis des détails en bas, dans la nébuleuse, comme un canal très fin et sombre. A tous les grossissements, c’est superbe.

On monte, voila M20. Le dobson se pilote comme une bicyclette, c’est doux, cela glisse, léger, silencieux, rapide, on est libre…Le pied commence…M20…Ah, qu’elle est belle ! La Trifide, comme une rose, une églantine sauvage, les canaux bien sombres, bien dessinés, les pétales comme des voiles évanescents. Pas besoin de filtre, c’est même mieux sans filtre, je trouve. Mais pas de couleurs…Je suis mauvais pour voir les couleurs, pas de chance…Peut-être quelque chose de bleuâtre pour le trèfle et comme du marron pour l’autre nébuleuse. Mais rien d’évident. Tant pis, je resterai en noir et blanc.

Plus haut, plus haut ! Voila Oméga, M17, comme un cygne qui flotte dans les étoiles. Magnifique. Au Nagler 12, c’est le plus impressionnant. Avec filtre OIII. C’est floconneux, blanchâtre, très lumineux. La nébuleuse est en fait très étendue, vers le bas aussi, plus diffuse.

Plus haut toujours. M11, l’un des rares amas ouverts que j’apprécie, parce qu’il est plutôt concentré. Superbe. Un scintillement de diamants, en paquets, et la belle étoile orangée sur un bord.

Direction l’Aigle et ses nébuleuses.

Ngc 6781 tout d’abord. Facile à trouver. Un large disque grisâtre, plus dense sur les bords.

Ngc 6778 ensuite. Ah elle est belle celle-là ! Bien verte, un disque ténu enveloppant deux formes rondes et brillantes. Une nébuleuse double ? Tout à fait étrange ! Et exactement comme sur le dessin de Monsieur Salques !

Je cherche ngc6772. Je ne la trouve pas…Tant pis. On continue !

Un détour vers l’Emeraude, Ngc 6572 dans Ophiuchus. Assez facile à trouver. Dire qu’avec un C8, j’avais mis si longtemps à la voir. Mais il est vrai que je n’avais pas la couleur. Ici, au 35mm, avec le « poste TV couleur », elle est bien identifiable, belle lueur à l’aspect stellaire, bleu-vert, émeraude en effet. A plus fort grossissement, 150, puis 300X, c’est une belle boule vert intense, moins bleue peut-être.

On fait des zigzags.

M15, bel amas globulaire lui aussi, visible à l’œil nu. J’essaierais bien de trouver Pease 1, la nébuleuse dans l’amas, mais je n’ai pas de carte précise. Une autre fois.

Tout prêt de M15, Ngc 7094, une NP. Pas facile à trouver. Il faut faire du saut d’étoile. Je la devine au 35mm. A peine perceptible au 12mm. Très ténue, gris un peu bleutée peut-être. Annulaire.

On se dirige vers le Capricorne et le Verseau.

Hélix, Ngc 7293, NP : Une grande forme ronde blanchâtre, énorme, fantomatique. Mais trop basse dans le ciel polluée, pas d’étoile centrale visible.

Ah, la Nébuleuse Saturne, Ngc 7009 ! Belle couleur verte, les deux extensions fines de part et d’autre sont bien visibles en vision directe. Cela ressemble en effet à Saturne les jours de ciel bien pourri ! Forme ovale, aux bords flous, et puis, au centre, une structure plus allongée, plus intense. Pas vu d’étoile centrale. Cela ressemble bien au dessin de Bruno Salque, la centrale exceptée.

Little Gem, Ngc 6818, en direction du Sagittaire. Une boule vert vif, intense. On croit deviner une étoile centrale…

On remonte vers le Cygne et ses nébuleuses. Oui, j’aime bien les nébuleuses. Elles sont chacune différentes, par leur forme et il y a leur couleur. Les vertes, les bleues, les vert-bleu, les bleu-vert, les émeraudes, les blanchâtres, les grisâtres, les pointillistes, les allongées, les irrégulières…C’est à chaque fois une découverte, et souvent un petit challenge pour les trouver.

Tout d’abord, Ngc 7026, NP, proche de Déneb. Ah oui, une belle encore ! Verte, bien brillante, petite, très proche d’une étoile. Et la aussi, comme pour 6778, une structure complexe, deux formes brillantes dans un disque ténu, mais plus allongées, comme les deux lobes d’un grain de café. La encore, c’est comme sur le dessin de Monsieur Salque !

Ngc7027, NP ensuite, toute proche. Une forme étrange. Verte, brillante, allongée, peut-être rectangulaire, une partie plus brillante, plus intense. Une sorte de M76 en plus petit. Et c’est pareil, une très grande ressemblance avec le dessin de Bruno Salque !

Ngc 6884, NP : En forme de disque.

Ngc 7048, une NP proche de 7026 : un grand disque grisâtre et (je me répète), comme chez Bruno Salque…

Et puis, Ngc 7008, NP, loin entre le Cygne et Céphée. Pas facile à positionner. Mais, ah ! j’aime bien ! Une large tache grise allongée, irrégulière, cotonneuse, une partie plus accentuée. A voir, celle la !

Le croissant ! Ngc 6888. Difficile à identifier sans filtre. Belle avec le filtre OIII, étendue, intense pour la partie entre les deux premières étoiles, plus faible pour la suite du croissant, et des extensions vers le centre.

Les Dentelles, bien sur ! Ngc 6990-6995. Visibles sans filtre, bien plus belles avec l’OIII. Une merveille…On se ballade dans les torsades, évanescentes, de la pointe de 6990, si fines, les méandres, les filaments cotonneux de 6995, intenses.

Et puis, bien sur, Ngc 6826, la plus belle NP du Cygne, la Blink Nebula. Vert tendre, vert kiwi. Très brillante. Pas de Blink avec ce diamètre. La centrale est très brillante. Par contre, la, je ne vois pas ce que voit Bruno Salques. Je ne vois pas deux disques, l’un plus intense que l’autre. Seulement un disque très intense et la centrale brillante, rien autour. Y a-t-il autour de ce disque intense, un pourtour plus ténu que je ne peux pas voir au 400 ? ou bien, est-ce à l’intérieur du disque brillant qu’il y aurait une démarcation que je ne sais pas voir ?

Ah et puis, une galaxie ! Ngc 6946, aux confins du Cygne, large galaxie vue de face, plutôt ténue.

J’ai oublié de passer voir M27 ! Et pourtant ! Enorme, verdâtre. Plus du tout le maigre trognon de pomme comme au C8. Elle a enflé, deux hanses bien visibles, des extensions, des boursouflures à l’intérieur, et puis, de nombreuses étoiles en surimpression, et la centrale, bien sur.

Un grand classique encore, M57, qu’il faut saluer. Superbe, superbe ! L’anneau de fumée que les indiens des westerns ont laissé là en souvenir…On grossit, le centre se grise, on devine quelque chose au centre. L’étoile centrale ? Je veux la voir ! Je veux la voir ! On devine des choses aussi autour de l’anneau. Etrange, mais les bords de la nébuleuses se mettent à scintiller, comme s’ils étaient composés d’étoiles. Illusion. Pas de galaxie voisine, comme sur les photos…

Allons vers Hercules ! M13 bien sur ! On le faisait attendre celui-la ! Il commençait à s’impatienter ! Admirable, merveilleux, les superlatifs me manquent. L’Y bien visible, cela poudroie, cela scintille, cela explose. La petite galaxie bien visible à côté, on arrive avec le Nagler 12 à presque mettre les deux dans le même champ.

On salue au passage M92, amas globulaire, plus concentré, que j’aime bien, lui aussi.

Et puis, plus bas dans Hercules, Ngc 6210, une belle NP vert bleu, intense elle aussi. On croit deviner une étoile centrale. Pas évident…

Plus loin, toujours plus loin, le Dragon et l’Oeil de Chat, Ngc 6543, NP ! Belle ! Belle ! Vert intense, ovale allongé, elle porte bien son nom ! On devine des structures internes, vert plus intense. Ce n’est pas si net que sur le dessin de Bruno Salque, mais cela y ressemble !

Une galaxie proche, dans le Dragon, Ngc 6503, belle, assez grande, allongée de ¾ semble t’il.

Il y a pas mal de galaxies par ici, dans le Dragon. Il faudra revenir.

Un détour vers M51, déjà basse à l’Ouest. Elle n’est pas très belle ce soir, elle est trop basse, mais on voit bien encore les deux bras, en vision directe. Vite, un bonjour aussi à M81, 82, beau cigare tourmenté, mais ce n’est vraiment pas la saison. On reviendra.

Oh la la, on fatigue !! Un peu de café, du chocolat, une cigarette, on s’arrête à admirer la voûte du ciel avec les yeux (avec l’œil à l’oculaire, on ne l’avait quasiment pas encore vraiment vue ce soir !). La Voie Lactée est bien dessinée, bien présente. Il y a des grumeaux, la nébuleuse America est bien visible. Cela fourmille dans le Cygne. Andromède, la galaxie bien visible monte au Nord Est. Il y a une quinzaine d’étoile dans Pégase. Pas mauvais…Magnitude 6 ou 6,5 ? Tout est silence. Un chien aboie dans une ferme voisine.

On repart. Cela va mieux.

Toujours la même technique de pointage, le goto dans la tête !! Tout à la main ! Les cartes pré imprimées avec mire telrad, les cartes Coelix préparées pour la sélection des Best 110 NGC de la Société Royale du Canada sont parfaites (http://www.astrosurf.com/mmorin/finest_ngc.html ). On dégrossit au telrad, 9 fois sur 10 l’objet est dans le champ du 35 mm. Quand le ciel est à magnitude 6, c’est vraiment facile pour se repérer. Sinon, un peu de balayage, et on trouve. Sinon, si j’ai une carte plus précise, par saut d’étoile. En cas de nécessité, l’atlas de Taki-san, magnitudes 6,5 imprimé en A3, (http://www.asahi-net.or.jp/%7Ezs3t-tk/atlas/atlas.htm ) et magnitude 8,5, (http://www.asahi-net.or.jp/%7Ezs3t-tk/atlas_85/atlas_85.htm ) placées deux à deux dans un grand classeur plastique souple A3. Si je ne trouve pas l’objet rapidement, je passe, je reviendrai plus tard. Il ne faut surtout pas s’énerver. Patience, persévérance, précision…Les qualités de l’astronome amateur sont infinies…

Par contre, j’en ai assez de toujours changer d’oculaire. Je n’ai pas beaucoup d’oculaires, mais passer du 35 pour viser, au 12 Nagler pour les observations courantes, puis une Barlow sur le 12 pour mieux voir notamment les NP…Je ne sais jamais où mettre les oculaires, la table de rangement est toujours trop loin. Je les mets dans les poches, c’est dangereux, ils peuvent tomber…Il faut que je me construise un porte oculaire supportant 3 oculaires, un peu comme les systèmes rotatifs pour les filtres. Etonnant, je n’ai pas vu cela dans les bricolages sur internet. Cela serait quand même bien pratique. Tel qu’il est équilibré, le dobson devrait pouvoir supporter 3 oculaires en même temps.

La Grand Roue a bien tourné déjà. Le ciel d’été est déjà en train de basculer vers l’ouest, le ciel d’automne pointe vers l’est. C’est beau l’astronomie, cela permet d’anticiper le temps, de voir l’automne et l’hiver à la fin de l’été, 15jours d’avance pour une heure de nuit. La machine à avancer le temps…

Un petit tour sur la polaire pour vérifier la collimation. Rien n’a bougé, c’est parfait. On continue.

Allez ! Ngc 40, dans Céphée. Beau disque plus intense sur les bords. Mais pas vraiment rouge, comme je m’y attendais. Grisâtre. Mais décidément, je ne suis pas sensible à la couleur rouge. Pourtant, j’aime bien le rouge ! L’étoile centrale est bien brillante. Cela ressemble bien au dessin de Monsieur Salque.

Un détour par M76, dans Cassiopée. Bien Belle ! Verte, allongée, rectangulaire, en deux parties, plus brillantes

Et puis, toujours dans Cassiopée, Ngc 281, Nébuleuse par émission. Ah, j’aime bien ! Pas grand-chose sans filtre, mais superbe avec un filtre OIII ! Etendue, ténue, autour d’un amas.

7635, NP. Une forme nébuleuse en triangle, autour de 2 étoiles. Pas vu de bulle, il faudra revenir.

Il y a plein d’amas globulaires et ouverts par ici, mais ce sera pour une autre fois.

Allez, on va vers Pégase qui monte bien haut maintenant!

La galaxie 7331, d’abord, et ses satellites. Belle galaxie vue de 3/4, on devine des choses à l’intérieur. Les satellites sont bien visibles, 3 au moins.

Et puis, le Graal !! Le Quintet de Stephane (ou Stefane, ou Stephan, je ne sais plus, moi !) Elles sont bien identifiées, à la bonne place. 4 galaxies bien visibles dont 2 ponctuelles et deux formes floues. Heureux de l’avoir si bien vue !

Je cherche Jones 1, une NP. Pas trouvée…

Et puis, Ngc 7479, une galaxie spirale barrée. On voit bien la belle forme en virgule de l’un des bras. La encore, merci Monsieur Salque, le dessin est bien ressemblant !

Je reviendrai pour les autres galaxies de Pegase. On va voir ailleurs.

Vers Andromède, la Blue Snow Ball, Ngc 7762 . Boule vert bleu. En forme de donut, disque assombri au centre.

Ouf ! Ouf !! Fatigue, fatigue !! Allez, M31, pour la gloire ! Ah superbe ! Brillante, étendue, deux belles bandes d’absorption. Fine.

Et Ngc 891, galaxie vue sur la tranche. Très fine, belle bande d’absorption. J’aime bien !!

Et puis, Persée est plus haut maintenant.

Voici Ngc 1491, NP. Intéressante ! Triangulaire, grande, grisâtre avec une étoile sur une des pointes. Merci, Monsieur Salque, la encore, votre dessin est très ressemblant !

L’humidité a tout envahi. Cela dégouline de partout. Les oculaires commencent à en prendre un coup. Etrangement, pas une goutte sur le miroir, pourtant non protégé et exposé à tous les vents. Je n’ai jamais compris cela, pourquoi le miroir ne prend jamais rien, alors que la rosée se dépose partout, sur les vitres de la voiture, sur les pages du classeur. Une question de température, je suppose, et parce que le miroir est épais.

Enfin, pour terminer et pour s’en mettre plein les mirettes pour le reste de la nuit, le Double Amas de Persée, et puis, tiens ! les Pleïades ! Les Pleïades avec un 400, il faut le faire…Et pourtant, c’est merveilleux ! Les étoiles vraiment bleues, et toutes ces nébulosités bleuâtres et bien lumineuse autour…Hmmm… on va s’endormir dessus, il est 5h30. L’heure de rentrer.

Il faut tout démonter, rassembler dans le noir, enfourner chaque chose dans la voiture, ne pas oublier le miroir ! Et redescendre la route en lacets, 30 minutes, il va falloir faire attention aux écureuils, aux chevreuils, renards, et lapins qui traverseront sûrement la route! Retour à la maison, le bon lit, mais au fait, et 6905, et 6803, je les ai oubliées ! Et 6946, je l’ai vue ? 6946 ? Dites moi, j’en ai oublié plein encore ! Ah ! Après ces jours de frustration, la boulimie n’est pas achevée…et toutes ces Bella Donna au ciel! Mile e tre ! Mile e tre, qu’il chantait, le Bel Homme…rien qu’en Italie, en plus ! Il va falloir revenir, les choyer toutes ces Belles ! Je n’ai fait que passer trop vite, leur envoyer un baiser. Il va falloir les approcher une à une, leur parler d’amour, les griser…Ah, mais voila qu’il va pleuvoir demain !

Meilleurs souvenirs astro:

Ah, les bons souvenirs, mes enfants...Ils sont déjà anciens, et pourtant...

Eh bien...

- Hale-Bopp en 1997, cette belle et longue virgule évanescente que nous allions admirer chaque soir de ce beau printemps, avec les enfants sur une colline de Tokyo, au dessus du chaos des immeubles et des fils électriques (j'avais acheté mes première jumelles, chez Big Camera, à Shinjuku),

- L'éclipse de soleil de 99 vue à Chantilly, dans le parc plein de monde, à travers les nuages, et cette ombre qui s'est soudain abattue sur la forêt, et comme une angoisse du fonds des âges, le murmure qui a parcouru la foule, "qui est-ce qui avait éteint la lumière"?

- La première fois, en 2001, où mon fils et moi, nous avons mis l'oeil dans le C8 que l'on venait d'acheter...C'était au pied du Mont Fuji, au Japon encore, à Noël, dans le jardin d'une auberge traditionnelle, après un long bain chaud... La première chose que l'on a vue, et la seule en fait, on n'y connaissait pas grand chose, on n'avait pas compris comment marchait les moteurs de l'engin, c'est la Reine de la nuit, la Nébuleuse d'Orion...Ah que c'était magique! Surtout que je croyais avoir vu la Tête de Cheval... Et puis, ensuite, on a pointé le sommet du Mont Fuji, grand masse toute sombre, et on a découvert la coupole de l'observatoire! Miroir, mon beau miroir, reflet de reflet, conscience de conscience...

- La première Saturne, quelques jours plus tard, toujours à Tokyo, en pleine ville, on voulait voir ce que c'était que cette étoile bien brillante, eh bien, c'était Saturne!! Incroyable! On pouvait voir, vraiment VOIR les anneaux, nous étions bluffés, et puis, on a regardé un peu plus loin une autre étoile, et cette fois ci, c'était Jupiter, avec tous ses satellites!! Alors la, on n'en pouvait plus, on a appelé les voisins, et puis tout le quartier y est passé!! Après, tout le monde nous saluait dans la rue, "les honorables étrangers qui regardaient les étoiles"...

Et puis, et puis...

- Cette nuit d'été dans le Morvan, c'était encore le début, où un monsieur inconnu, qui observait lui aussi au même endroit, nous a montré les deux galaxies de la Grande Ourse, M81 et 82 dans sa lunette, et l'anneau de fumée, tout la haut, au zénith et puis M27, le trognon de pomme, toute verdâtre...C'est la où j'ai compris que l'on pouvait vraiment voir plein de choses avec un télescope. Je lui avais demandé si on pouvait aussi voir la Nébuleuse du Crabe, mais la, il m'a regardé drôlement...Il m'a dit qu'il fallait attendre un peu...

- Et plus tard, cette nuit d'hiver dans le Morvan, avec la brume partout dans les vallées, le ciel d'un noir d'encre, la lumière zodiacale si apparente, et l'amas de galaxies d'Abell 426, dans Persée, entre-appercues dans le C8 (j'avais fait quelques progrès...), je les avais vue! je les avais vues!!

- Plus tard encore, la "vraie" première lumière et aussi première sortie publique du Dobson 400, à la Nuit des Etoiles sur le Mont Beuvray en 2005. Les spirales de M51 en vision plus que directe, les dentelles sans filtre, le croissant c'était pareil, M8 transfigurée, et tous ces gens si gentils qui se pressaient et faisaient la queue pour voir dans ce gros machin vraiment bizarre qui ressemblait à un truc de Léonard de Vinci, et mon fils tout fier qui expliquait si sérieusement tout ce que l'on pouvait voir. Je ne savais pas qu'il en savait tant...

- Et cette nuit d'été de l'année dernière où, encore dans le Morvan, deux inconnus sont venues admirer mon engin, c'était en fait deux astronomes du VLT, des vrais de vrais, des pros de chez les pros, qui ont passé la nuit avec moi, à admirer les choses du ciel, dans MON télescope, des types à qui j'ai montré le Quintet de Stephan et qui était tout étonnés... Des types qui aussi pointaient la Boule de neige bleue, 7662, comme ça, sans même jeter un oeil à une carte...je vous dis, des vrais de vrais...

Et puis, ...

- Cette Saturne qui avait rendez vous avec la lune, vue dans une petite lunette dans le Bois de Boulogne, entre deux nuages. Ah quelle était bien petite celle la, toute verdâtre et blafarde, mais quelle magie...

- Et aussi, les couleurs dans M42!! Dans un des premiers 600 dans lequel j'ai observé... Moi qui n'arrivait pas à voir les couleurs, même dans le 400...Eh bien, là, ça y était! C'était comme un vitrail de Chartes! Du bleu au centre, l'arc en ciel sur la longue barre, et puis, le rouge sombre sur l'aile...J'en suis encore baba...J'en ai rêvé cette nuit...

Voila voila, les bons souvenirs, cela ne s'arrête jamais...

40 objets du ciel d'automne:

Octobre est une bien bonne période pour nous autres astrams. On peut encore profiter des belles choses de l'été, tout en découvrant les merveilles de l'hiver. J'aime bien ces périodes intermédiaires.

25 Octobre. Mont Beuvray, Morvan, Bourgogne. C'est près de chez moi, c'est déjà un peu haut, 800 m, il y a une belle clairière, et le ciel y est l'un des plus noirs que j'ai eu l'occasion d'apprécier. Lieu chargé d'histoire ici. Bibracte, les Eduens, César... Un de nos «*Grands Hommes*» s'essaya même à même y attraper l'éternité, il n'y a pas si longtemps. J'y suis venu le mois dernier déjà, avec la Société Astro de Bourgogne, qui avait bien voulu m'accueillir. On y avait titillé quelques sympathiques amas de galaxies, dans Pégase et Persée. Une bien belle soirée! Cette fois ci, c'est seul. La conjonction d'une nouvelle lune et d'un beau ciel dégagé n'est pas à négliger. C'est si rare...miraculeux, même!

Le Dobson 400, focale 1800, est monté. On démarre. Ce qui est important avec un dobson, c'est la base! Il faut que la base soit bien implantée dans le sol. Surtout si c'est herbeux. Il ne faut pas que la base bouge, sinon, c'est toute la stabilité de l'engin qui est remise en question. Et rien de plus irritant qu'un engin qui tangue... Pas facile sur l'herbe, c'est mieux sur du goudron, mais je n'aime pas observer sur du goudron...

Parfois, il m'arrive de passer une soirée sur 3 ou 4 objets, pas plus. A les contempler longuement, m'en imprégner, les dessiner. Aujourd'hui, ce sera une soirée butinage. Je veux tout voir et revoir!! Les grands classiques, et les autres aussi!

La Voie Lactée est bien dessinée, prégnante même. Les zones sombres au zenith vers le Cygne bien visibles. Ciel stable. Pas de vent. Il ne fait pas trop froid.

Vers l'Ouest, on commence par les grandes beautés de l'été, M13 bien sur, pour commencer, alors que le ciel n'est pas tout à fait noir. Toujours aussi magique, un fourmillement, une explosion. Le V est bien visible, dès que l'on se concentre dessus. La petite galaxie voisine est bien présente.

Salutations à M92, plus discret.

Vite, une Nébuleuse Planétaire ! J'adore les nébuleuses planétaires bien colorées. Ngc6210 dans Hercules, est une bien belle petite boule ronde, bleu vert, plus bleue que verte. Pas vraiment de détails.

Une autre NP, alors! 6543, l'Oeil de Chat dans le Dragon. J'adore ce vert prairie, fluorescent, et puis, quand on grossit, 150, 300x, les détails qui surgissent, une sorte de spirale, ou d'ellipse deux ellipses plutôt, peut-être...Très très belle, l'un des objets que je ne manque pas d'aller voir à chacune de mes sorties, d'autant plus qu'elle est circompolaire.

Bon, un passage sur M57. L'anneau est bien toujours la. Étoile centrale devinée. Pas évidente. Ah oui, quelqu'un m'a dit l'autre jour qu'il voyait la Lyre bleutée. Pour moi, c'est un léger gris tirant en effet vers le bleu peut être. Mais moi , ce qui m'étonne, c'est l'irisation à la circonférence extérieure, tirant vers le rouge. Est-ce bien ce que je vois, où le souvenir des photos, qui se juxtapose à l'image que je perçois ?

La double Epsilon de la Lyre: Les doubles doubles sont bien séparées, chacune dans une direction perpendiculaire. Le ciel est bien stable.

Une autre NP! L'Emeraude, 6572, dans Ophiucus. Je l'aime beaucoup aussi, celle-la! Petite, très concentrée, vert émeraude, vraiment très intense. La première fois que je l'ai cherchée, c'était avec un C8. Pas facile à trouver avec ce diamètre la, elle est quasi stellaire et la couleur n'est pas évidente avec un 200. Ici, avec le 400, je la trouve du premier coup.

Ah, le pointage à la main, avec un bon Telrad ou Rigel , un petit oculaire 35mm pour affiner la recherche, et une bonne carte! Les cartes de M. Taki, magnitude 6, sont parfaites, téléchargeables gratuitement ici: http://www.asahi-net.or.jp/~zs3t-tk/index.htm . 2 fois 6 cartes, découpées en fuseaux, hémisphère nord et sud. Imprimées format A3, sous pochettes plastifiées.

J'ai dessiné sur ces cartes les constellations, qui ne sont pas sur les impressions initiales, et surligné en vert fluorescent les objets à voir. La plupart sont déjà indiquées, beaucoup de ngc, et du catalogue Caldwell notamment. Cela en fait pas mal. J'en ai rajouté quelques -unes à la main, et à chaque observation, j'en rajoute...Cela donne tout de suite une image d'ensemble de ce que l'on peut observer pendant une nuit et la précision est tout à fait suffisante. La nuit, en observation, il faut surtout quelque chose de simple. Pas la peine de s'embarrasser d'un grand atlas relié. Et pour une recherche plus précise, il y a les cartes magnitude 8,5 toujours de M. Taki avec une multitude d'autres objets. Cela fait maintenant plus de 3 ans que j'observe avec ce 400 et avec cette technique. Je commence à bien connaître. On se sent bien quand on commence à maîtriser quelque chose. Mais je pense qu'avec ces cartes, telles que je l'ai personnalisées cet été, un débutant irait bien plus vite.

La recherche manuelle, c''est si rapide, si pratique. Sincèrement, y a t'il encore, de nos jours, des gens pour utiliser un goto ? Vraiment ? Je croyais les temps électroniques bien révolus...L'autre jour, un bon monsieur se lamentait: son goto ne marchait pas, il ne savait pas quoi observer. On lui suggéra de pointer la Lyre. Mais où était la Lyre? s'enquit-il...

Vite, on passe sur Albireo, pour attaquer le Cygne.

Le Croissant! Ngc6888. Il faut un filtre pour le trouver. Cela fourmille d'étoiles par ici. Et de larges zones bien sombres. Mais elle est bien la, la belle nébuleuse floconneuse. Enorme. Les pourtours bien dessinés, oblongue. A contempler longtemps, pour s'imprégner de son évanescence.

On saute sur les Dentelles. Ah les Dentelles !...On s'y perd, on s'y frotte, on hume leur parfum, on se love dans les entrelacs. Je les ai dessiné cet été. C'est très pédagogique le dessin, cela permet de bien comprendre les détails, de les mémoriser. Maintenant, je voyage beaucoup mieux dans les Dentelles, dans les détails, je les reconnais, les retrouve. L'un des intérêts du dessin.

Toujours dans le Cygne, et pour alterner les plaisirs, la Blink, Ngc 6826. Pas très clignotante au 400, mais une belle couleur verte, plutôt prairie. Etoile centrale, couronne extérieure. Une des belles de l'été, celle la...

Avec le temps, j'ai réduit le nombre de mes oculaires; Un petit 35 mm pas cher comme chercheur, un Nagler 12 type 4 (que je préfère au 13 type 6, pourtant plus léger), et un Nagler 7. C'est le Nagler 12 que j'utilise le plus, 150 x c'est parfait. Pour les NP, le Nagler 7 permet de monter à 300 fois, c'est suffisant.

Redescente sur M27. Oui, je sais, c'est en zigzags. Heureusement! Cela s'appelle butiner...M27 énorme, verdâtre, les anses très bien dessinées. Etoile centrale, d'autres en juxtapositions.

Vite, la Double Gamma du Dauphin, assez étroite, j'aime beaucoup les couleurs, jaune pour l'une, vert pale (bleu?) pour l'autre.

On saute sur M15. Bel amas globulaire.

On descend sur La Nébuleuse Saturne, 7009, dans le Verseau. Très belle et étrange NP, bien verte, avec ces deux excroissances à droite et à gauche, une étoile centrale devinée, et une enveloppe comme un peu cabossée.

Plus à l'Est, Voici Helix, 7293 toujours dans le Verseau. Difficile à repérer, il faut le filtre. Une large pastille blanchâtre, au premier abord. Puis, le centre s'assombrit, on perçoit bien la circonférence, pas totalement circulaire, il y a des choses qui s'échappent sur un coté. Des étoiles en avant plan. Pas l'impression d'avoir vu la centrale.

Il y du brouillard dans les vallées tout autour. Cela atténue la lumière des villages et surtout de la ville D'Autun, en bas de la montagne. Cela permet de descendre assez bas sans être embêté par la pollution lumineuse, notamment à l'Est. C'est la première fois que je vois Hélix si bien.

Allez, direction Pégase. Le Quintet de Stephan!! Pour cela, il faut repérer ngc 7331, assez facile, avec ses galaxies satellites. Puis remonter lentement, bien regarder, et hop, le voila: 3 petites tâches rondes bien vues, bien évidentes, très serrées, une autre moins visible, et un peu plus loin à gauche, une 5ième, plus faible encore. J'aime beaucoup ces galaxies...

Un peu plus bas, toujours dans Pégase, 7332 et 7339: Deux galaxies sur la tranches, proches dans l'oculaire, et perpendiculaires. L'effet est très intéressant.

Plus bas encore, dans les pattes de Pégase, 7479. Une galaxie barrée vue de face. On perçoit bien la barre centrale, qui s'incurve en bas, un peu moins précisément en haut.

Changement de direction, Céphée, et Ngc 40. Une jolie NP, bien ronde, avec étoile centrale, un peu rougeâtre, celle la. Cela change.

Retour sur Andromède: ngc 7662, NP, la Boule de Neige sale. Bleu vert, plus bleu que vert. En forme de donuts, ou de couronne. Une des autres merveilles du ciel...

Salutations à M31. Les deux bandes sombres sont parfaitement visibles. Dommage que je n'ai pas un oculaire ultra grand champ...

Visite à M76. Verdâtre. Jolie.

Redescente sur l'amas M34, puis sur ngc891. Une merveille de merveille, cette galaxie vue sur la tranche, avec sa bande d'absorption...Plus «*charnue*» que 4565, l'autre belle galaxie sur la tranche du Printemps.

Visite à 404, galaxie en forme de boule ronde (ou spirale vue de face ?), toute proche d'une grosse étoile, Beta andromède.

Il y a aussi Gamma Andromède. Une fausse double du plus bel effet: Une grosse étoile jaune, et tout proche, une étoile plus bleutée; Cela ressemble à Albireo, en plus rapproché. Par contre, impossible de dédoubler l*'étoile bleutée, légèrement oblongue.

Tout proche, vers le Triangle, c'est un foisonnement de galaxies: ngc 752, puis toutes celles d'Abell 262, cela fourmille à l'oculaire. Des petites tâches floues, un peu partout, il suffit de se baisser pour les ramasser...

Un peu plus loin, entre Pégase et M33, bien visible, on devine les spirales, pas facile quand même, voici d'autres fourmillements: ngc 410,403,380,420, et puis aussi, 536,529,528,513,499...J'adore explorer ces champs de galaxies lointaines. On y voit pas grand chose, mais c'est le plaisir de la découverte.

Un saut sur M 74, galaxie des Poissons.

Puis ngc 246 dans la Baleine. Ah, un objet étrange! Je ne l'avais jamais encore observé. Une nébuleuse large, arrondie, mais pas vraiment circulaire, plusieurs étoiles lumineuses en avant plan, et des sortes de zones sombres à l'intérieur, circulaires peut-être. Vraiment étrange. Il faudra que j'y revienne.

On passe par la galaxie M77, et puis un grand saut vers le Double Amas de Persée, histoire de s'en mettre plein les yeux.

Puis redescente sur Abell 426, un autre amas de galaxies, avec 1275 en vedette. La encore, plusieurs galaxies concentrées à l'oculaire. Évanescentes. Bien lointaines...

Je cherche 1499, la Nébuleuse Californie, mais apparememnt ce n'est pas un objet pour le visuel. Trop large, pas assez lumineuse. On devine seulement une grand zone sombre, ou plutôt, grise sans étoiles.

Ah, ngc 1491! Une nébuleuse à la forme intéressante! Triangulaire, assez étendue, flanquée d'une étoile, avec une sorte de zone sombre au milieu, autour de cette étoile.

Et puis enfin, 1501, NP bien ronde, avec étoile centrale, dans la Girafe.

Ouf!! Voilà presque 4 heures de ballade, une quarantaine d'objets pointés et observés.

Cela a été la grande revue, avec même quelques objets que je ne connaissais pas encore, ngc 246, 1491, 1501, Abell 262...

Bon, il en manque. Je n'ai pas fait la grande tournée des NP de l'Aigle, 6781,6803,6778,6772,6852, ni du Cygne, 7027, 7048,7086, 7008,7026,6884. Mais il faudrait y passer une soirée. Il manque aussi 281 et 7635 dans le Cassiopée. Pas mal de galaxies dans Pégase. Il faudrait attendre encore, le Taureau qui monte, et puis, il y aura Orion...

Mais il est une heure du matin, et me voilà soudain déjà épuisé. C'est tôt, je sais, mais j'ai oublié mon casse croûte, chocolat, café, etc. Un peu de whisky bien tourbeux, resté dans le coffre de la voiture, m'a redonné un peu de tonus, mais voila, les effets secondaires arrivent. (Not for the fainthearted, qu'ils disaient sur l'étiquette...).

Et voilà que les fantômes de nos ancêtres les Eduens, ceux qui ont construit la ville qui repose ici sous l'herbe, vont venir me chatouiller si je ne leur laisse pas place. Il vaut mieux tout replier et rentrer faire doSinon, je risque de me planter dans un ravin...Les chiens des fermes dans la vallée aboient quand je replie le dobson, les tubes qui sonnent l'un contre l'autre. Le plus difficile dans l'astro, c'est la fin de la soirée, quand il faut rentrer, tout ranger dans le noir sans rien oublier, se concentrer alors que l'on fatigue. Un peu de concentration encore pour reprendre la route. Et vite, sous la couette, et se repasser le grand caléidoscope, toutes ces taches floues, ces anneaux de fumée, ces fluorescences verdâtres ou bleuâtres, ces explosions de joyaux...