Le ravage d'un incendie

Tableau "St.Martin" du peintre Paul-Alexandre Brunet (1807 - 1867) dans l’église Saint Martin de Conas

Commanditaire: Marie de Pézenas

Restauration du tableau de Roos Campman

Après l'incendie ravageur dans l'église de Conas, en 2011

Saint Martin, après l'incendie, en 2011

Paul-Alexandre Brunet, né à Moscou d'un père Piscénois, il vient vivre dans cette ville en 1927 à l'âge de 20 ans, auprès de sa famille. En tant qu'artiste peintre du XIXe siècle (1807-1867), il a réalisé entre autres quelques tableaux que l'on peut encore admirer à la collégiale Saint Jean (œuvre à la gloire de Saint Jacques), à l'église Sainte-Ursule (œuvre à la gloire de Saint-Vincent-de-Paul) et à l'église de Conas (œuvre à la gloire de Saint-Martin) jusqu'au moment qu'un incendie le ravage...

1. Gravement abîmé par l'incendie qui a eu lieu dans l’église St.Martin de Conas en 2011, le tableau intéressant de St.Martin est sur le point de succomber aux dommages subis lors de cet événement triste.

La peinture représente St.Martin sur son cheval qui, lors d'une patrouille près d'Amiens, offre une moitié de son manteau à un vieil homme en habit de pauvre. Nous reconnaissons dans le mendiant les traits de Sénateur Jean Combescure (1819-1900), docteur en médecine à Pézenas et ensuite sénateur de la Troisième République.

Saint Martin, après restauration, en 2013

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Paul Alexandre Brunet

L'oeuvre a été peinte dans un style cohérent, typique pour les peintures religieuses de l’époque du XIX siècle, par le peintre Paul-Alexandre Brunet. Les couleurs appliquées par l'artiste sont vives et à la fois harmonieuses : des rouges et des bleus des habits de St.Martin et le blanc du cheval, contrastant avec des verts-gris, les ocre-bruns et les sienne-brulés du paysage.

4. FORMULATION DU PROJET DE CONSERVATION ET RESTAURATION

2. TECHNIQUE : peinture à l'huile sur toile, sur un châssis en bois

DIMENSIONS : 260 x 200 cm

SIGNATURE : non signé ou signature disparue

DATE : non daté ou datation disparue

AUTEUR : Paul-Alexandre Brunet (1807- 1867)

EPOQUE : moitié du XIXe siècle (hypothèse)

EMPLACEMENT : L’église Saint Martin de Conas

3. DIAGNOSTIC

En synthétisant les observations du constat d’état il est important de noter que l’état désastreux de l'oeuvre ont été causé par deux événements différents : l'incendie et une dégradation par présence des micro-organismes.

L'incendie a non seulement brûlé les bords et d'autres parties de la toile (la toile n'assure plus sa tension régulière) mais aussi elle a brûlé le châssis qui s'est ensuite cassé en morceaux. Nous constatons que le système de support (toile + châssis) ne peut plus du tout jouer correctement son rôle de maintien. La planéité de l'oeuvre, qui est primordiale pour sa conservation, est en danger immédiat. Il est donc souhaitable de rétablir, le plus rapidement possible, la planéité pour garantir une consolidation de cette toile gravement endommagée et affaiblie, et pour garantir une meilleure adhésion de la préparation à la toile.

Nous notons aussi que le taux élevé d'humidité dans l’église et les dégâts des eaux sont les deuxièmes responsables des dégradations causées au tableau : la toile de lin se présente raide, suite au vieillissement, et au développement des micro-organismes. Les ruptures cohésives et adhésives des matériaux constitutifs menacent l’adhérence de la préparation à l'encollage.

Il est urgent de traiter, d'une manière mécanique (grattage) et chimique (biocide), l'infestation des matériaux par les micro-organismes.

Sur le plan esthétique la planéité retrouvée permettra une meilleure lisibilité. Cette intervention, suivie par une retouche illusionniste, conduit à retrouver l'aspect véritable du tableau.

L'intervention de conservation :

La gravité de ces deux problèmes expliqués ci-dessus, nous fait opter pour des interventions profondes. Une restauration minimale n'étant pas une réponse adaptée, il faut préconiser un rentoilage pour consolider durablement la toile et ainsi assurer une bonne planéité et adhérence.

Les conditions climatiques du futur endroit où le tableau sera exposée exigent un adhésif spécifique de rentoilage. Le choix de l’adhésif doit répondre à des critères de stabilité et de conservation dans le milieu humide de l'église et être sans risques pour l'œuvre. L'adhésif cire-résine (cire microcristalline mélangée à de la résine damar) correspond aux qualités recherchées. Il respecte l'esthétique de l'œuvre et redonne de la profondeur aux couleurs en mettant en valeur les contrastes.

Apres ces interventions le tableau doit être remonté sur un châssis neuf à clés.

L'Intervention de restauration :

La deuxième phase consiste à dégager la couche picturale des crases et salissures. Un nettoyage permet une lecture aisée de l’œuvre.

La dernière phase, d'ordre esthétique, consiste à restituer la lisibilité de l'oeuvre de manière illusionniste. La réintégration chromatique des lacunes et des usures contribue à améliorer cette lecture. Un vernis final protege la peinture tout en redonnant saturation au couleurs.

Un autre tableau de Brunet, celui qui représente Marie Madeleine au pied de la croix où se tient le Christ, attent une restauration.... Un appel aux mécènes a été alors lancé pour pouvoir réaliser une restauration identique à celui de saint Martin.

ROOS CAMPMAN – Restauration de Tableaux Béziers - T 06 99 84 77 79 – E rooscampman@gmail.com

Atelier : Vitrail Architecture – 7, impasse de la Juliane - 34500 BEZIERS

Numéro Siret : 803 990 563 00014 - Code APE : 9003A