La méthode (pourquoi la psychanalyse réserve les places les plus importantes à la parole et à la sexualité?)


En réalité la psychanalyse ne réserve pas de place de choix à quoique ce soit. Le patient est invité à parler de ce qu'il veut, il n'y a pas d'ordre préalablement convenu, que cela soit chemin qui semble mener nulle part ou pas. La psychanalyse n'est pas un pansexualisme, les psychanalystes ne voient pas le sexe partout, en revanche lorsqu'on écoute les patients on retrouve souvent la sexualité, le rapport sexuel, la différence avec l'autre sexe, comme ce qui est au cœur de ce qui les remue. On retrouve cela à bien des endroits dans la vie quotidienne, dans les symptômes, dans les fantasmes. Il y a un mythe très important dans l'antiquité qui est celui de d'Eros et de Psyché, un mythe qui dit beaucoup de choses, presque tout, des rapports qu'il y a entre l'amour et la pensée. Eh bien, les sujets font des symptômes avec la sexualité (Freud), mais ces personnes sont d'abord des êtres parlants (Lacan), c'est pourquoi on pourrait dire avec Freud et Lacan, que les hommes et les femmes fabriquent des symptômes avec la sexualité telle qu'ils la vivent et se la formulent. Ceci n'a l'air de rien comme découverte, mais les applications de ceci sont nombreuses et concernent les questions et les atermoiements du plus grand nombre.

La psychanalyse se base sur cette chose que ce qu'on dit sans le savoir, sans s'entendre, a des rapports avec ce dont on souffre. Un patient qui commence à parler, c'est là où ca commence à tourner au vinaigre avec la sexualité et cela arrive très tôt: une fois que ca commence à "bruisser" à ce sujet, il n'est pas du tout évident que ça aille mieux. Voici que cela va à l'encontre de ce mythe que la psychanalyse a promu malgré elle, parlez et ca ira mieux... Pourtant (c'est le paradoxe) le patient est invité à parler sans se censurer.