україн
«L'histoire de la minorité ukrainienne en Pologne remonte au milieu du XIVème siècle, lorsque le roi Casimir III le Grand annexe la Ruthénie Rouge dont la population était majoritairement ukrainienne (ruthène). En 1340, la Pologne annexe les terres de Przemysl et, les années suivantes, la domination polonaise s’étend plus à l'est, atteignant Kamieniec-Podolski en 1366. Après l’Union de Lublin, davantage de terres ukrainiennes furent intégrées au Royaume de Pologne, et les frontières polonaises allaient jusque Zaporijia et Poltava.
Après l'annexion de la Ruthénie Rouge, La Pologne, pour la première fois de son histoire a eu en charge des terres non polonaises. La superficie totale de ce territoire était d'environ 91.000 km², et la majeure partie de la population parlait le ruthène / ukrainien. La noblesse locale (szlachta) se polonisa peu à peu et se convertit au catholicisme romain.
Après la fin de la Première Guerre mondiale, la partie orientale de la Galice et la Volhynie, majoritairement peuplées d’Ukrainien redeviennent territoires polonais.
Tandis que la conscience nationale des Ukrainiens de Galicie était très forte, celle des Ukrainiens de Volhynie fut largement influencée par de fortes tendances Russophiles.
À partir du milieu des années trente, l’idéal d’une grande Pologne multi-ethnique de Piłsudski est dépassé par une politique de polonisation agressive, ouvertement antisémite, imposant par la violence la « pacification » des villages ukrainiens. Un grand nombre de colons polonais ont été encouragés par le gouvernement polonais à se réinstaller en Volhynie. Ce nombre a été estimé à 300.000 en Galice et Volhynie par des sources ukrainiennes et moins de 100.000 par des sources polonaises . Bien que la majorité de la population locale fut Ukrainienne, pratiquement tous les postes officiels étaient attribués à des Polonais.
Les Polonais ont supprimé le système éducatif ukrainien, réduisant le nombre d'écoles de langue ukrainienne de 440 à 8. L'enseignement supérieur est devenu inaccessible pour les Ukrainiens en Pologne. Dans les écoles secondaires de Volhynie seulement 344 Ukrainiens (14%) étaient inscrits contre 2599 Polonais en 1938.
Costumes ukrainiens de Volhynie
Les Ukrainiens ont été ouvertement victimes de discrimination par le système éducatif polonais et nombreux furent ceux qui ont été contraints de poursuivre des études supérieures à l’étranger.
En 1938-1939 un certain nombre de bibliothèques et salles de lecture ukrainiennes ont été incendiées et la population ukrainienne terrorisée par des groupes de jeunes patriotes polonais membres d’organisations paramilitaires locales (strzelcy) sous l’œil bienveillant des autorités.
En 1939, en vertu de l’accord secret Molotov-Ribbentrop, tandis que l’Allemagne envahit la moitié occidentale de la Pologne, l’Union soviétique met la main sur sa partie orientale. Ce territoire est incorporé, à la suite d’un référendum truqué, à la République Soviétique d’Ukraine. L’Union soviétique y mène une politique d’ukraïnisation, mais aussi de collectivisation forcée et de mise au pas idéologique, assortie d’une violente répression (déportations, emprisonnements, exécutions) qui touche dans l’ordre chronologique les anciennes élites politiques, économiques et intellectuelles polonaises, puis les nationalistes ukrainiens. Fin juin 1941, la région est conquise par la Wehrmacht (armée allemande).
Les nationalistes ukrainiens accueillent les troupes allemandes comme des libérateurs. Pourtant, loin de conférer l’indépendance à l’Ukraine, les nazis y développent très rapidement une politique d’élimination radicale des communistes, mais aussi de nettoyage ethnique et racial, secondés par des volontaires de l’OUN (Organisation des nationalistes ukrainiens), transformant ce territoire en zone d’essai très spécifique de mise à mort sur le terrain et de radicalisation (« brutalisation ») de la violence de guerre, avec une participation importante et volontaire de la population locale. Dès l’arrivée des Allemands, la population locale ukrainienne se « venge » des persécutions du NKVD par une série de pogroms sauvages, perpétrés contre la population civile juive (24 000 morts).
L'OUN et l’UPA (l’Armée d’insurrection ukrainienne), qui passe entre-temps de la collaboration à la résistance contre les Allemands tout en poursuivant sa lutte contre les Soviétiques et les Russes, profitent du chaos dans lequel se trouve plongée la région pour se débarrasser de la population polonaise (50 000 morts d’abord en Volhynie, puis en Galicie orientale), où la terreur imposée par la guérilla des « bandéristes » ukrainiens (partisans de Stepan Bandera, chef de l’OUN) indépendantistes ne sera contrôlée par l'Union soviétique qu’au début des années 1950. De son côté, Staline met en place dès la fin de la guerre une politique de déportation des populations : entre 1945 et 1956, 800 000 Polonais sont « rapatriés », dont 560 000 de Galicie, tandis qu’environ 600 000 Ukrainiens de l’autre côté de la frontière sont déportés vers l’Ukraine (la plupart vers la Galicie) ou dispersés au cours de l’ « Opération Vistule » (Akcja Wisła) dans les territoires que la Pologne a récupérés sur l’Allemagne.
Allemands -- Arméniens -- Biélorusses -- Bojkos -- Cachoubes -- Juifs -- Houtsoules -- Karaimes
Lemkos -- Lituaniens -- Russes -- Slovaques -- Tatars -- Tchèques -- Tsiganes -- Ukrainiens