TEMOIGNAGE D'EPOQUE (Moto-Revue N° 1.159 du 31 octobre 1953)
Lecteur assidu de "Moto-Revue", je vous envoie pour votre rubrique "Ce qu'ils en pensent", mon opinion sur la 175 cmc Gima type 4SA, suspension arrière, bloc moteur AMC.
Ma machine ("Zoé"...) date de 1950 et son cadre porte le numéro 033. Kilométrage actuel : 54.800 km. Je dois dire tout de suite que je suis très content d'elle et qu'elle m'a donné toutes satisfactions.
Je vous parlerai d'abord des ennuis que j'ai eu, je pense que c'est vraiment peu en 54.800 km...
A 1.500 km, consommation d'huile excessive (1/2 l. aux1.000 km). Je n'ai pas eu le temps de m'en occuper et à 3.000 km, mon moteur ne consommait absolument plus d'huile. Mystère de la mécanique ...
A 4.000 km,ennuis d'éclairage, aussi, depuis, batterie et régulateur sont supprimés et mon éclairage est assuré par le volant magnétique. Ampoule 12 volts à l'avant et 24 volts à l'arrière. J'ai fait monter un avertisseur Cicca sur la roue AR, qui est très efficace à partir de 40 km/h.
A 30.000 km, je tombe en panne d'allumage, le fil reliant la bobine au condensateur s'étant coupé. J'en profite pour changer la bougie.
A 40.000 km, échange d'un pignon amortisseur, dégrippage de la suspension arrière (abus de graissage m'a dit mon mécanicien)., échange des deux pneus, de ma chaine et des garnitures de freins.
Depuis, rien à signaler, sauf la très bonne marche de ma Gima. Pourtant, je lui fais subir un traitement peu ordinaire : coup de chiffon trois ou quatre fois par an, je ne m'occupe que des niveaux d'essence, des vidanges d'huile et du gonflage des pneus.
Ma bonne "Zoé" a fait un peu de tout : de grands trajets, dont de nombreux Paris-Vichy en 4h30, du cross dont Pierre s/Haute, le Rocher Saint Vincent, la banne d'Ordanche en Auvergne.
Mon moteur n'a jamais chauffé et dois lui reconnaitre en toute sincérité une solidité, une nervosité et des reprises rarement égalées. Seul défaut, une vibration à 60 km/h en 4 ème, aussi je monte toujours la troisième à 70 km/h. A 54.800 km, je consomme 1 verre d'huile aux 1000 km, 3 litres d'essence aux 100 km sur sur route et, en ville 3 l 1/2.
Quant au cadre, une solidité, une tenue de route, une suspension et un freinage impeccable le caractérisent. J'ai dû faire poser deux tringles supplémentaires pour maintenir le bas du garde-boue AR qui vibrait.
En conclusion, je dirai que la 175 cmc Gima type 4SA est un excellente grande routière qui demande à être conduite sport et malgré son poids (et le mien 80 Kg), fait d'excellentes moyennes en toute sécurité : Gima et AMC font vraiment honneur à la construction française et sont à féliciter.
P.S : Je ne prends que du super-carburant, freine surtout avec l'avant. Une seule bûche avec ma Gima, sur gravillons, sans dégâts, ni pour la machine, ni pour ma combinaison "Macombynn". Seule, la peinture de mon casque fut rayée.
René DEPAILLAT
8 pl. de la Pte de Champerret, Paris-17 ème