TÉMOIGNAGE D'ORIGINE (Moto-Revue N° 1329 du 23 février 1957)
Répondant avec quelque retard au vœu formulé par Mr Froget, je vous envoie mes impressions sur la 250 cmc Gima à moteur AMC 250.
Ce moteur est un 250 ACT presque carré (68x68,5), puissance 15 CV à 6.000 t/m. Le carburateur monté par Gima est, ainsi que vous le laissiez prévoir dans votre relation d’essai (MR N° 1183), un Dell Orto.
La machine est très bien présentée : ligne élégante, émail grenat de bonne qualité, selle double. Venons-en maintenant aux défauts et qualités que 13.000 km de route en terrains variés m’ont permis de noter :
Points faibles : d’une manière générale, les pièces fabriquées par Gima ou AMC sont solides ; mais certaines pièces d’autre provenance et montées d’origine sur la moto sont de loin moins satisfaisantes. Voici, pour me justifier, la liste des pièces défectueuses :
Pièces fabriquées par les AMC : 1 culbuteur, 1 soupape, 2 segments, 1 patte d’embrayage, remplacé à 11.000 km lors de la révision annuelle.
Pièces fabriquées par Gima : 1 garde-boue AR fendu, vers 3.000 km, par les vibrations du moteur et échangé sous couvert de la garantie. C’est tout.
Pièces d’origines diverses :
Qualités : excellente tenue de route, même sur très mauvais revêtement. Tenue en virage très bonne. Suspensions arrières bonnes en solo, excellente à deux. Après 13.000 km de route les amortisseurs à huile fonctionnent parfaitement.
Performances : 119 km/h compteur, position couchée, sur route droite et plate, par jour sans vent. Sur longs parcours (notamment une étape de plus de 500 km comportant la traversée d’une partie du Massif Central, et par un jour exceptionnellement chaud du mois d’août), une vitesse compteur de 90-95 km/h peut-être soutenue sans que le moteur donne trace de fatigue. Il est nécessaire de tirer assez sur les intermédiaires pour avoir de bonnes reprises (notons en passant l’apparition de vibrations à certains régimes sur les intermédiaires).
Aptitudes en montagne : la 250 Gima essayée dans les Pyrénées sur des pentes très sévères, et dépassant parfois 15%, s’est parfaitement comportée, en solo comme avec passager. En duo (2x70 kg) trajet de Bagnères de Bigorre au sommet du Tourmalet en seconde à 55 km/h (sauf dans les virages).
Très nombreuses furent les voitures doublées. Mêmes résultats sur le trajet Cauterets-Pont d’Espagne (évidemment, des virages en épingles obligèrent parfois à passer en première). Après les impressions en montée, les impressions en descente : d’abord il faut insister sur l’excellent frein moteur en 2ème vitesse, et en cas de besoin, les freins proprement dits (2 moyeux-freins de 170 mm, en alliage léger) sont d’une extrême efficacité, tout en restant progressifs.
Quelques détails pour conclure :
Voilà donc une machine capable de donner à son possesseur de grandes satisfactions.
M. J. PIQUANT
Ecole Normale d’Instituteurs, Blois
Article LVM N° 321 septembre 2002