Jean 8:51

Amen, amen, je vous dis:

si quelqu'un conserve (garde, observe, veille sur) ma parole,

il ne verra absolument pas (en aucun cas) la mort, pour l'éternité


"parole": gr. logos

Le concept moderne qui se rapproche le plus du logos est le concept d'information. Tout est information, de l'ADN aux composantes de la lumière qui voyage dans l'espace. Pour qu'une chose existe, elle doit être "informée", à savoir créée sur la base de plans préétablis. Rien n'existe, ne subsiste sans logos: Jean 1:3 dit que "Tout par lui existe, rien sans lui ne subsiste". Le logos est le Fils, Dieu est le Père, et le Saint-Esprit est le mouvement du Fils vers le Père, du logos vers Dieu (d'après Jean Séraphim)


"l'éternité": gr. aiônos, fr. éon

C'est plus qu'une notion de temps: c'est la puissance en plénitude émanant de Dieu et par laquelle s'exerce son action (Google)

=> vie éternelle = être dans la plénitude de Dieu.


Jésus et ses interlocuteurs ne se situent pas au même niveau de lecture. (Antoine Nouis)


Le Sauveur qui devait mourir parlait à des hommes qui devaient mourir eux-mêmes - que signifient donc ces paroles: "Celui qui gardera ma parole ne verra point la mort ?" C'est qu'il avait en vue une autre mort dont il était venu nous délivrer, la mort éternelle [...]. Voilà la seule vraie mort, l'autre n'est qu'un passage. (Augustin)


Le langage de Jésus bouscule... et il arrive qu'il nous bouscule nous aussi. Bien souvent nous réduisons la parole de Dieu à son premier sens, au premier degré, et lorsque l'Esprit Saint vient nous souffler qu'il faut aller plus loin, nous fermons vite nos oreilles tant cela nous perturbe, nous dérange. [...] En cela nous sommes bien semblables aux juifs du temps de Jésus. Nous croyons tout savoir de Dieu et de la manière dont il faut vivre avec lui. Mais Dieu est Dieu. Qui donc, pourrait tout connaitre de lui ? Alors n'ayons pas peur de nous laisser bousculer par la parole de Dieu car c'est cela "demeurer dans sa parole". Il nous faut nous laisser envahir par elle, et bousculer par elle, car c'est grâce à elle, que nous marcherons vers la vie éternelle que Jésus nous offre. Puissions nous ne jamais oublier que notre "vie éternelle" ne commence pas à notre mort, mais qu'elle est déjà commencée, c'est dès maintenant, dès ici-bas qu'il faut la préparer en intégrant la parole de Dieu dans toute notre vie. (Myriam de Gemma - Polynésie)


Jésus proclame une de ces vérités profondes qui renferment des trésors de consolation et d'espérance. Garder sa parole, c'est y demeurer, en faire l'élément de sa vie intérieure, la pratiquer dans toute sa conduite. Quiconque vit de cette parole, possède la vie éternelle  - il ne verra jamais la mort. [...] Aux yeux de Jésus la mort du corps n'est pas la mort mais un sommeil, le passage à la plénitude de la vie. La mort vraie, complète, est celle de l'âme, sa séparation d'avec Dieu, or une telle mort est devenue impossible pour celui qui possède en Dieu la vie éternelle. (Bible Annotée)


Celui qui conserve la parole de Jésus, c'est-à-dire [celui] qui en fait, dans la durée et dans l'obéissance, le point de référence de sa vie, est déjà au-delà du jugement: il n'est plus exposé à la mort, c'est-à-dire à la séparation d'avec Dieu, mais il a déjà reçu la vie en plénitude. (Jean Zumstein)


Celui qui garde la parole sait qu'il demeure en Christ jusque dans sa mort. De ce fait, la mort change de registre: elle n'est plus l'état de séparation total mais devient un état de plus grande communion. [...] Celui qui a la vie éternelle ne vient pas en jugement, il est passé de la mort à la vie (Jean 5:24). (Antoine Nouis)


Ces paroles: "Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort", doivent être entendues dans ce sens: Si quelqu'un garde fidèlement ma lumière, il ne verra point les ténèbres. Le mot "éternellement" doit être entendu dans cette signification usuelle: Celui qui gardera éternellement ma parole, ne verra pas éternellement la mort. On ne voit jamais en effet la mort tant qu'on garde la parole de Jésus, mais lorsqu'on se relâche dans l'observance de ses commandements et dans la vigilance sur soi-même, on cesse de garder sa parole, alors on voit la mort qu'on ne trouve nulle part ailleurs qu'en soi-même. Ainsi instruits par le Sauveur, nous pouvons répondre au prophète qui nous demande (Ps 89:48): "Quel est l'homme qui vivra et ne verra pas la mort ?" C'est celui qui aura gardé la parole de Jésus-Christ. (Origène)