L'ultime voyage,

le piège malgache

Les exploits de Mme Pfeiffer sont connus aux Etats-Unis et en Europe avant son retour. La presse en parle avant la publication de son récit. En 1855, elle est au sommet de la gloire. Elle est malade et pourrait se contenter de vivre sur sa réputation, elle veut cependant repartir. Elle rêve toujours d'Afrique, mais Madagascar, avec sa flore et sa faune particulières la tente. Certains, à Berlin ,à Londres, et à Paris essayent de la dissuader, car la situation politique dans cette île n'est pas favorable.

Les Lieux



La préparation de son nouveau voyage entraîne Ida Pfeiffer sur les routes d'Europe, à la rencontre de scientifiques et d'explorateurs.

Partie le 21 mai 1856, à la recherche de soutiens et de conseils, elle se rend à Linz, Salzbourg, Munich, Berlin, Hambourg, Amsterdam,Londres, Paris, retourne à Londres puis Rotterdam


Elle séjourne à Paris du 2 au 12 août, ce sera l'unique séjour de la voyageuse autrichienne en France

Le 31 août 1856, elle embarque à Rotterdam, pour Le Cap, où elle pense trouver, à défaut d'aller à Madagascar, une opportunité pour un retour en Indonésie.

Ida semble avoir abandonné le projet d'un voyage à Madagascar quand, à son arrivée au Cap, elle fait la connaissance du Français Joseph Lambert.

Il a déjà séjourné dans la Grand Île, il envisage d'y retrourner dès qu'il aura l'autorisation de la reine RANAVALONA;

il propose à Ida de l'accompagner. En attendant, il lui offre l'hospitalité chez lui et chez ses amis à l"Ile Maurice.

Ida ne met le pied sur le sol malgache qu'au mois de mai 1857, après un long séjour à Maurice. Un séjour compliqué par les rivalités politiques entre Français et Anglais.



Elle arrive seule à Toamasina (Tamatave) et doit encore attendre Lambert. Mais tout est parfaitement organisé pour le voyage d'une dizaine de jours qui doit conduire le Français, son invitée et son escorte jusqu'à la capitale Antanananrivo


Mme pfeiffer, qui loge chez Jean Laborde découvre rapidement que Lambert et Laborde font partie d'un complot, impliquant quelques notables malgaches et le prince lui-même, visant à installer le Prince Rakotondradrama (Rakoko) sur le trône en remplacement de sa mère.

Un projet qu'elle ne désaprouve pas, en raison de la personnalité de la Reine.

Après de multiples péripéties, le complot est dévoilé, Ida Pfeiffer et les français sont chassés de la capitale le 18 juillet 1856.

C'est le début d'un long et pénible retour vers la côte, en passant par les régions les plus malsaines de l'île. Joseph Lambert et Ida Pfeiffer , malades, ne sont de retour à Maurice qu'au mois de septembre 1857.

Survivante, très malade, mais berçant encore des rêves de voyages en Australie, Ida Pfeiffer est incapable de rentrer en Europe. Elle ne peut quitter Maurice qu'en mars 1858. Passant par Londres, Hambourg, où elle est hospitalisée, et Berlin, elle arrive à Vienne pour y mourir le 27 septembre 1858.

Les Rencontres

Pendant son séjour à Munich, elle est présentée au roi Max, (Maximilien de Bavière), pendant un spectacle donné à l’occasion de la fête des artistes. Elle pose pour le photographe et peintre munichois Franz Hanfstaengl qui réalise deux portraits de la voyageuse.

Quelques mois après son dernier séjour dans la capitale de la Prusse, elle est de retour ,au début du mois de juin, chez le professeur Weiss à Berlin.

Invitée par Carl Ritter, elle assiste à une séance de la Société de géographie de Berlin, dont elle est membre depuis le mois de mars.

Alexander Von Humboldt lui remet une lettre de recommandation en français pour son prochain voyage.

De passage à Londres, elle sollicite et obtient une rencontre avec Heinrich Barth, explorateur allemand de l’Afrique qui a atteint Tombouctou en 1853.

Elle rejoint Paris où elle se présente à la Société de géographie, avec une lettre de recommandation de Carl Ritter pour Edme François Jomard, ancien membre de l’expédition d’Égypte.

Invitée par Victor Adolphe Malte-Brun, géographe et cartographe français, fils de Conrad Malte-Brun, un des fondateurs de la Société de géographie, elle assiste à une séance de cette Société, qui l’admet comme membre.

L’entomologiste américain installé à Paris, James Thomson abrège un séjour en Allemagne pour la rencontrer.

Ida Pfeiffer profite de son passage en France pour signer un contrat avec Louis Hachette, patron de la plus importante maison d’édition au monde.

Joseph Lambert lui permet d'accomplir son souhait de visiter Madagascar. Il l’entraîne à son insu dans un complot visant à destituer la reine Ranavalona Ière pour installer son fils, le prince Rakotondradama (futur Radama II), au pouvoir.

C'est un autre membre français du complot, l'entrepreneur Jean Laborde, qui la reçoit chez lui, à Antananarivo.

Elle y fait la connaissance du prince Rakotondradama. La reine Ranavalona Ière la reçoit, lui demande de jouer du piano, avant de la chasser avec Lambert, Laborde et d'autres Européens après la découverte du complot.

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