Croire ou savoir ?
"Il faut croire avant toute preuve, car il n'y a point de preuve pour qui ne croit rien."
Et encore : "Qu'est-ce qu'un auteur ? du noir sur du blanc, si vous n'osez pas croire."
Ces phrases sont du philosophe Alain (Propos sur la religion, p. 77-78).
Peut-on vivre sans croire, quand même notre savoir en dépend ?
Aussi, "y a-t-il moins de péril à savoir que l'on croit qu'à croire que l'on sait" (Régis Debray).
A présent, comment accéder davantage à ce savoir de nos croyances ?
A propos de foi et de croyances
"Les croyances, ce sont toujours celles des autres" (Régis Debray).
Oui, et en deux sens :
d'abord, parce que nos croyances nous les recevons de nos frères en humanité.
Ensuite parce que nous voyons les croyances des autres mieux que les nôtres, relisons la parabole de la paille et de la poutre dans l'Evangile. Nous appelons croyances chez les autres ce que nous prendrions en nous-mêmes comme savoir ou au moins conviction.
A force de voir le bien comme normal
"Non, le mal ne doit pas être. Mais le bien, lui, pourquoi irait-il de soi ? Chaque instant de nos vies en est rempli. Et souvent nous n'en voulons ressentir qu'une odeur de trop peu, d'insuffisance par rapport à nos désirs. A force de voir le bien comme normal, nous prenons le normal pour le bien, le seul bien, le bien suprême. Nos règles sont-elles Dieu ? Prétendraient-elles épuiser la bonté de ce qui est ?" (Conversation sur le mal, p.10)
Du temps pour le mal
Ce n'est pas parce qu'il y a du mal qu'il nous faut du temps pour en venir à bout. c'est au contraire parce que nous croyons qu'un temps s'ouvre devant nous que du mal nouveau peut sans cesse être reconnu, assumé et surmonté.
Dans le pire des cas
Dans le pire des cas le mal lui-même a disparu.
Disparu de notre perception, et d'autant plus dangereux !
Un mal sans souffrance ? C'est peut-être qu'il a vaincu...
Dieu existe-t-il ?
Peut-on prétendre que "Dieu" "existe" sans s'interroger sur le sens à donner à ces deux mots ?
Faut-il comprendre "Dieu" au premier degré ?
Pourquoi ne pourrait-on lire ce mot sans être dupe ?
N'est-ce pas cela la théologie ? C'est-à-dire tout le problème de l'interprétation du langage religieux.
Le mot "Dieu"
Il y a plus fondamental que le mot "Dieu". C'est le rôle qu'il joue ou qu'on lui fait jouer.
La Bible pointe cela en posant la question : "Qui ? Qui est-il ?"
Cette identité fonde tout.
Un autre monde
"il y a un autre monde mais il est en celui-ci." (Paul Eluard)
Et si notre monde était autre qu'il ne paraît ?
Pour se connaître
Il faut, dit-on, connaître les autres pour se connaître soi-même (François Jullien). Et quand l'autre est en nous-mêmes et que nous ne voulons pas le voir ?
La sagesse des sociétés
La sagesse des sociétés : l'institution. Car l'homme le plus sage peut déraper, dévier, se perdre et entraîner dans son errement aveugle tous ceux pour qui il sera un gourou. Le maître lui-même a besoin d'un maître.