3 Art rare

L'art de perdre des parties gagnées, comme tout autre, demande des sacrifices. Et, il faut dire, j'ai commencé à posséder cet art presque à la perfection, et mes victimes sont devenues les instituteurs d'échecs, à qui j'ai abimé pas mal de sang. Mais les épreuves les plus difficiles sont tombées sur la part de mon premier professeur - oncle Liénya. Quand je me suis mis pour la première fois avec lui à l'échiquier, et c'était un demi-siècle avant, alors déjà au troisième coup ai mis sous attaque ma dame.

-Le neveu va aller loin, - a dit oncle Liénya, en rangeant la dame prise dans la boîte.

Ses mots se sont révélés être des prophéties. Très bientôt (plus tôt, à qu'on pouvait s'attendre) je suis devenu un spécialiste visible dans cette sphère originale d'application de forces - la perte des parties proprement gagnées. Combien de méthodes raffinées j'ai pu trouver pour mater son propre roi!

Certains observateurs de tel jeu si particulier supposaient, que mes pertes sont quelque part programmées. D'autres psychologues connaisseurs marmonnaient quelque chose à propos du masochisme d'échecs. Je vous assure, c'est oiseux et des suppositions profondément injustes! Je n'avais aucun plaisir des défaites. Avec toutes les forces de ma nature passionnée je me voulais la victoire. Et quand même chaque fois dans la position, où ne pas gagner, semblait, déjà impossible, je trouvais avec une certaine constructivité diabolique le chemin ahurissant (avant tout pour moi-même) vers la catastrophe. Qu'est-ce que c'était? Mes capacités privées se manifestaient-elles ou c'était la puissance fatale du destin, mais le fait reste le fait: la déesses d'échecs Kaïssa se moquait beaucoup de moi.

Mais mon chemin artistique originale a commencé ce jour-là, quand oncle Liénya, en croyant sainement en ma destination, m'a amené dans un club d'échecs, et après ses demandes et convictions insistantes j'étais admis dans le tournoi des jeunes espoirs.

C'était ma première partie du tournoi, bien importante pour mon futur (et ce temps-ci j'avais sept ans), et, il faut reconnaitre, je me suis adressé chez elle avec toute responsabilité. Je me levais pas une seule fois de table et avant de faire mon coup je pesais délicieusement toutes les conséquences. En résultat sur l'échiquier est apparue une telle position.

J'espère, le lecteur sera d'accord avec moi, que la position des noirs, avec ceux que jouait mon partenaire (je, plutôt, ne dirais pas son nom, il est maintenant membre-journaliste), en parlant mollement, ne fait pas d'envies. Mais, en ne voulant pas risquer, j'ai voulu trouver ici le meilleur coup.

J'ai commencé l'analyse (déjà dans ces années j'étais pour la rareté un joueur basique) de la dame, qui avait en disposition quatre coups. En ayant vu le premier d'eux, j'ai découvert avec inquiétude non cachée, que le roi noir obtient mat.

Je me préparais déjà à terminer victorieusement la rencontre, mais ai vu tout à coup, que le coup de la dame sur la case voisine b2 mène aussi au mat, comme, aussi, ses déplacement sur b4 et c5. En bref, n'importe quel coup de la dame matait le roi ennemi!

La position a réveillé en moi un intérêt vivant, et j'ai voulu regarder, ce qui se passe avec les tours. Même si une d'elles, qui est sur f3, était incapable de bouger de place, au moins l'autre, sur d2, avait dix possibilités entières, et, comme j'étais sûr, à chaque fois le roi noir tombait dans la toile de mat.

La volonté de comprendre jusqu'à la fin cette position énigmatique m'a captivé entièrement. Et bientôt j'ai compris, que n'importe lequel des huit déplacements du cavalier mène aussi à la fin connue. Et quand je suis arrivé jusqu'aux fous, alors je m'étonnais de rien et voyais comme si c'était normal, que chacun des sept coups du fou b3 atteint le but. Et l'autre fou, e1, comme on a vu, matait avec les manœuvres de la tour.

A la fin des fins mon analyse est arrivé à un résultat fantastique: n'importe quel coup des blancs se terminait en mat. Le compte méticuleux (et à l'époque j'étais le meilleur mathématicien en CE2 "B") a montré, que dans ma disposition il y a 29 mats. C'était un véritable chef-d'œuvre!

La fin de ce duel est suffisamment triste. Pendant que je choisissais, avec quelle pièce je vais faire mat, sur ma pendule le petit drapeau s'est écroulé, et on m'a compté une défaite, la première dans la vie! Hélas, non pas la dernière.

Mes succès dans le domaine choisi ont remarquablement modifié la santé d'oncle Liénya. Le proches ont dit, que le vieux a commencé à divaguer. Je supportais beaucoup ma faute devant l'oncle et plutôt pour lui, que pour moi, du treizième essai ai devenu maître. L'oncle s'est réveillé légèrement, et un an après le jour est arrivé, quand enfin je pouvais le récompenser de tous ses maux supportés.

Dans ce championnat de la capitale on attendait la participation de beaucoup de grands maîtres connus, le champion du monde Tigran Petrossian compris. Peut être, pour cela, en jouant dans la demi-finale, j'ai changé à mon titre et faillis être en tête de tableau du tournoi. La victoire dans le dernier tour sur le maître Anatoly Kremenetsky me sortait dans la finale du championnat, dont la seule participation pouvait justifier tous les efforts de mon instituteur.

Ce jour-là mémorable oncle Liénya est venu personnellement dans La maison du joueur d'échecs au boulevard de Gogol. En s'étant disposé pas loin de la petite table, il était prêt à la première nécessité de m'appeler à la prudence.

De l'ouverture j'ai pu sortir avec une prépondérance remarquable, et bientôt j'ai obtenu une position gagnée. A la fin de fins, sur l'échiquier la prochaine position est obtenue, qui s'est imprimée pour toujours dans ma mémoire.

Mon pion de bord se préparait de rentrer en mouvement, et il semblait, que rien ne peut l'arrêter. Mais plus je m'approfondissais dans la position, plus précisément je voyais, que le gain est raté.

L'oncle rayonnait, et moi je m'assombrissais. "Pauvre vieux, de quoi est-il joyeux?" - pensai-je, en souriant intérieurement. Mon Dieu, comme je me détestais! Et il y en avait de quoi. D'un façon invisible a disparu, s'évapora, se dissous dans l'air déjà la victoire favorablement souriante.

"Jusqu'à quel point la position est bizarre", - m'écroulais-je. N'importe quel coup mène à la nulle. Avec le recul du fou le pion se perd, mais si il fonce en avant, alors le fou meurt. L'humilité évangélique condescendît sur moi. "Tu ne partiras pas du destin", - respirai-je et peu fort proposai la nulle, qui, évidemment, était immédiatement acceptée par le partenaire.

Hélas, je n'ai pas utilisé la chance de combattre le champion du monde et de laisser mon nom dans l'histoire des échecs.

Quand nous sommes sortis dehors, j'essayais de toutes mes forces de calmer l'homme proche, qui a sacrifié pour moi de ses meilleures années. Je le convainquais de l'imperfection de l'être, de la fluctuation de la création du monde, appelais de trouver l'oubli dans la nature, dans les dames, enfin, dans l'amour (à cause de mes pertes infinies oncle Liénya n'a pas réussi sa vie privée). En s'étant déjà presque calmé, l'oncle m'a demandé:

-Mais pourquoi tu as quand même proposé nulle?

-Tu comprends, quel malheur, - expliquais-je avec la tendresse et l'attention soulignés, - il me restais plus du tout de coups. Juge toi-même: si le fou bouge, alors les noirs font échec avec le cavalier et mangent le pion h5, et après 1. h6 Ce5+ il capturent le fou et mettent la dame en premier. Triste, mais tout ce qui peut arriver dans les échecs!

-Oui, mais pourquoi tu n'as pas déplacé le roi? - prononça l'oncle avec la voix tremblante.

Je me suis figé. Je me suis arrêté au carrefour. Les autobus, les trolleybus et les taxis fonçaient sur moi, en klaxonnant avec menaces. Mais qu'est-ce que pouvait m'ôter le transport de ville? La vie? Elle n'avait plus pour moi aucune valeur. Roi maudit! J'ai proprement oublié son existence. Je me sentais un homme, qui es devenu un jouet dans les mains du destin.

Pendant ce temps oncle Liénya dictait les variantes, qui menaient au but immédiatement. Dix coups après - 1. Rf5 Rd6 2. h6 Ce5 3. h7 Cf7 (3...Cxf3 4. h8D d1D 5. Dd8+) 4. Rf6 Ch8 5. Rg7 Re7 6. Rxh8 Rf8 7. Fh5 d1D 8. Fxd1 Rf7 9. Fb3+ Rf8 10. Fa2 mon roi sortait en liberté, le pion se transformait en dame, et je tombais dans la chère finale.

Dans le rapport du tournoi se mentionnait le résultat de ce duel dramatique. Mais rien d'énigmatique n'est arrivé. Juste dans le moment critique je suis retourné vers ma première base, ai devenu fidèle à moi-même.

Je n'ai plus vu depuis oncle Liénya. Il est parti dans la ville d'Actubinsk, où il est professeur dans l'école pour enfants arriérés et, sur ce qu'on entend, écrit un livre, dans laquelle prouve la justesse de Boris Godounov, qui a infligé les représailles sur le petit tsarévitch Dmitri.

Moi, je ne cacherais pas, je suis fier de cette partie, comme de la perle la plus claire dans ma collection. Me réchauffe aussi la reconnaissance du champion du monde, dont j'ai débarrassé la rencontre avec moi dans la finale.