Du lac Myvatn à Husavik

J16 : Vendredi 12 juillet 2013

Neuf degrés et ciel nuageux à 99 % ! Nous sommes bien décidés à profiter immédiatement du 1 % restant.

A 7 h 50, nous démarrons le Dodge. Dix minutes plus tard, nous le garons au pied du Vindbelgjarfjall (altitude 529 mètres). Or il ne reste déjà plus que 0,5 % de ciel bleu et il y a 250 mètres de dénivelé à gravir ! A la course avec les nuages, nous ne sommes pas sûrs de gagner.

En effet, ils enveloppent rapidement la montagne et quand nous arrivons au sommet à 9 h 04, on n'y voit… rien, nada !

Seuls un tas de cailloux et un livre d'or en guise de repères !

Mais un proverbe islandais ne dit-il pas "Si le temps ne te plaît pas, attends cinq minutes…" alors on attend cinq minutes mais rien ne se passe, dix minutes, rien non plus.

J'en profite pour laisser mes impressions dans le livre d'or. Hervé s'occupe à photographier une fleur enveloppée de rosée.

Quinze minutes se sont maintenant écoulées et la vue est toujours aussi bouchée. Mais alors qu'on s'apprête à redescendre, tout à coup, à la vingtième minute, le miracle islandais se produit.

Tel un mirage, l'étendue du lac Myvatn nous apparaît… d'abord furtivement puis un peu plus nettement !

Mais rien ne dure jamais longtemps ici. Au cours de la descente, la pluie fait son retour et le temps d'arriver à la voiture, le ciel est durablement plombé. C'est un temps à rouler, alors roulons !

Cinquante kilomètres nous séparent de Husavik, au bord de la mer. Peut-être qu'il y fait meilleur !

Meilleur ? Je crois qu'il y fait encore plus mauvais. La pluie pénétrante nous refroidit jusqu'aux os. Seule solution : nous réfugier au café Gamli Baukur pour trouver un peu de chaleur.

Husavik est devenue ces dernières années la destination prisée des amateurs de cétacés. Plusieurs compagnies y organisent des sorties d'observation. Nous hésitons mais finalement le froid, la pluie et l'éventualité de ne pas en voir nous en dissuadent.

A la place de cette excursion, nous préférons continuer encore un peu plus au nord de Husavik, toujours avec l'espoir qu'il y fasse meilleur, mais aussi parce qu'on y trouve des falaises côtières riches en fossiles.

Quelques spécimens, mélanges de coquillages fossilisés et de lignite, retiennent notre attention.

Mais je suis transie de froid. Pour tenter de nous réchauffer, nous faisons quelques pas sur la plage de galets, tout en découvrant des œuvres de la nature, comme vernies par la pluie.

L'image de cette barque éventrée témoigne de la force des tempêtes ! Brrr, on en a froid dans le dos !

Seul un nouveau passage au café de Husavik (Skuld Cafe, cette fois) nous fera oublier provisoirement le mauvais temps. Néanmoins en ressortant, on a l'impression d'une légère amélioration, ce qui nous permet un petit tour dans le port.

Mais cette amélioration n'est que passagère, la pluie nous accompagne jusqu'à notre retour à Myvatn où… c'est le comble… il fait beau !

Nous passons alors la soirée sur les péninsules de Höfdi et Kalfaströnd où le soleil de cette fin d'après-midi donne une toute autre teinte au lac, ragaillardit les oiseaux et redonne le sourire aux touristes.

Cette journée aura donc mieux fini qu'elle n'a commencé ! Deuxième nuit à l'hôtel Gigur.

Distance parcourue dans la journée : 180 kilomètres.

J17 : Samedi 13 juillet 2013

Cette dernière matinée dans la région du lac Myvatn s'annonce plutôt bien. Il fait beau, avec 50 % de ciel bleu et 9 degrés.

Nous avons encore quelques heures à consacrer aux alentours, ce soir nous avons une réservation à Akureyri pour deux nuits.

Nous espérions monter au Hlidrafjall (771mètres) mais malheureusement la piste repérée ne permet pas de s'approcher de la montagne autant qu'on l'espérait. Or ce matin, nous n'avons ni le temps ni la motivation pour faire une longue marche d'approche avant l'ascension proprement dite.

Par conséquent, changement de plan afin de retourner du côté de Krafla que nous avions seulement entraperçu il y a deux jours. Aujourd'hui, nous comptons suivre à pied le parcours de Leirhnjukur (5 kilomètres, 1 h 30)

Le Krafla est un volcan central d'un diamètre de 20 kilomètres, caractérisé par un ensemble de fissures s'étendant sur un axe nord-sud et cachant une immense chambre magmatique. Il s'agit d'une zone active, la dernière éruption date de 1984. L'élévation actuelle du sol laisse entrevoir une éruption prochaine, le site est sous surveillance permanente.

Tous les ingrédients sont réunis pour donner l'impression d'être au commencement du monde.

Les merveilleuses couleurs des sources chaudes !

Les vapeurs odorantes des solfatares !

Des fissures béantes !

Des boursouflures brûlantes !

Un brasier rougeoyant !

Un âtre encore chaud !

Un chaudron fumant !

C'est véritablement un site fascinant et c'est sur ces impressions que se termine notre séjour à Myvatn. Le temps ne nous a guère gâtés, mais il a eu un avantage, celui d'éloigner les mouches qui rendent parfois toute sortie insupportable sans filet de protection. On a au moins échappé à ce fléau !

Il est 10 heures. Cap sur Akureyri mais pas sans un petit arrêt à Godafoss afin de mettre la chute des dieux dans la boîte.

Trois heures plus tard, nous arrivons dans le centre d'Akureyri qui, en dépit de ses 17 000 habitants seulement, est pourtant la deuxième plus grande ville du pays. Un petit tour dans la ville avec son église moderne, son centre pavé, ses maisons colorées et son café "Amour" !

Puis une petite balade dans la réserve naturelle de Krossanborgir au milieu des rochers de granit survolés par des mouettes qui poussent les mêmes piaillements que leurs congénères bretonnes.

Nous continuons encore 22 km plus au nord jusqu'à Hjalteyri pour qu'Hervé repère l'endroit où il a rendez-vous demain. Car si nous avons fait étape à Akureyri, c'est pour lui, parce qu'il a l'intention d'expérimenter la plongée en combinaison étanche dans les eaux froides de l'Eyjafjördur.

C'est dans une ancienne fabrique de harengs qu'Erlendur Bogason a installé son centre de plongée, Strytan Dive Center. Il est le découvreur d'un cône géant de 55 mètres s'élevant du fond de l'océan et crachant de l'eau bouillante, surnommé Strytan, ainsi que de nombreux autres sites répartis sur l'ensemble du fjord qu'il explore depuis plus de 20 ans. Il y a donc de quoi faire !

Après avoir mis au point avec lui les grandes lignes de la journée de demain, il est temps de rallier notre guesthouse située au sud de la ville, dans le hameau de Leifsstadir - Leifsstadir Guesthouse - dans une grande maison où nous avons réservé une chambre avec salle de bains privée, sans doute l'une des plus grandes chambres que nous ayons eue en Islande.

Pour le dîner, nous préférons sortir. A Akureyri, il y a l'embarras du choix mais en nous fiant au guide LP, nous choisissons Bautinn, un bon choix effectivement !

Après plusieurs journées bien arrosées, cette journée sans pluie a été bienvenue, c'est la cinquième depuis le début de notre séjour.

Distance parcourue dans la journée : 215 kilomètres.