Premiers jours en Islande : le Cercle d'or... sous la pluie

J0 : Mercredi 27 juin 2013


Notre vol Icelandair décolle à 22 h 35 à Roissy avec une arrivée prévue à minuit (heure locale) à Reykjavik.

Impatients de partir, nous sommes les premiers à faire la queue pour le check-in dès 19 heures en compagnie de deux professeures de français islandaises qui nous parlent avec enthousiasme de leur pays. "Vous verrez, nous dit l'une d'elle, vous aimerez l'Islande ! Même sous la pluie, vous aimerez… son air frais, ses grands espaces…"

Nous l'espérons de tout cœur !

Durant les trois heures trente de voyage, la climatisation souffle tantôt le froid tantôt le chaud, nous obligeant sans cesse à retirer puis à remettre une épaisseur de vêtement. Est-ce un avant-goût de ce que nous réserve l'Islande, une façon de nous habituer à la différence de température entre l'air frais extérieur et la chaleur des intérieurs islandais ?

A l'approche de l'île, les nuages se teintent de rose sous le soleil de minuit. Nous atterrissons finalement sous un ciel nuageux, mais pas plombé. Il ne pleut pas mais les flaques d'eau sur le tarmac témoignent d'averses sans doute récentes.

Déboussolés par tant de clarté, on se croirait plutôt le matin, prêts à prendre un bon petit déjeuner. Au lieu de cela, il est l'heure d'aller dormir… alors, hep taxi, en route vers la ville voisine de Keflavik et l'hôtel que nous avons réservé.

A l'accueil de l'hôtel… personne ! Au bout de cinq minutes, un réceptionniste décoiffé nous indique que nous ne figurons pas sur sa liste. Ah bon ?En étudiant avec attention notre voucher, il nous fait remarquer que c'est à l'hôtel voisin (hôtel Keflavik… tout court) que nous sommes attendus. Heureusement il n'y a qu'une centaine de mètres à parcourir à pied et que dehors il fait aussi clair qu'en plein jour (ou presque) !

Arrivés enfin à bon port, il ne reste qu'à trouver le sommeil, il est presque deux heures du matin et les rideaux n'occultent pas grand chose. Ce ne sera pas facile de le trouver !

J1 : Jeudi 28 juin 2013


Premier matin en Islande : il fait 8°C et … il pleut !

Alors autant s'attarder un peu au buffet du petit déjeuner : un buffet gargantuesque où – en plus des classiques – nous nous régalons de saumon fumé, de sandwichs hawaïens, de gâteaux à la crème et de ces fameux "Matarkistan", des barres céréalières islandaises pour lesquelles Hervé va nous faire écumer tous les supermarchés du pays pour en retrouver.

Bref, un petit déjeuner qui restera dans les annales !

A 9 heures, comme prévu, le loueur vient nous livrer notre 4 x 4. Surprise ! Sachant que nous souhaitions pouvoir ponctuellement y dormir, il nous a surclassés. Nous nous retrouvons par conséquent avec un Dodge Durango à la place du Grand Cherokee que nous avions réservé.

Tout automatique et bénéficiant d'un grand espace plat une fois les sièges rabattus, avec ses 11 000 km au compteur et sa carrosserie en parfait état, il pourrait être le véhicule idéal mais une consommation plus importante et une hauteur de garde au sol moindre ne plaident pas en sa faveur. De surcroît, il s'agit d'un 4 x 4 permanent ! Mais bon, on n'a guère d'autre choix alors autant l'adopter et faire avec !

Dans l'immédiat, c'est surtout de bons essuie-glaces dont nous avons besoin car il pleut toujours alors que nous nous dirigeons vers notre premier point d'intérêt de la journée : le champ géothermique de Krisuvik.

La randonnée prévue à cet endroit tombe à l'eau (!) mais s'il fallait attendre le beau temps en Islande, on ne ferait jamais rien. Alors c'est sur un petit pont de bois, sans nous salir les chaussures, que nous nous promenons au-dessus des marmites de boue colorées nimbées de vapeurs soufrées.

Puis de fil en aiguille nous quittons les planches pour grimper au sommet de la colline. Une bonne idée pour la vue…

Vue sur le lac Kleifarvatn

… mais pas pour nos godillots, bientôt alourdis par trois kilos de boue glaiseuse. Glissades assurées dans la descente. !

Heureusement, les Islandais ont tout prévu et sur le parking nous attend un ingénieux système de brosses. Notre véhicule encore tout propre nous en est reconnaissant !

C'est alors le moment d'expérimenter le système de climatisation du Dodge. Le trajet se poursuit, chauffage à fond pour tenter de sécher nos vestes ruisselantes.

Après une cinquantaine de kilomètres à travers des champs de lave à perte de vue, la rivière Ölfusa marque l'entrée dans une région plus agricole émaillée de fermes et de hameaux.

A Selfoss, la plus grande ville du sud de l'Islande (6500 habitants), nous finissons de sécher dans le supermarché Kronan tout en faisant nos courses et, dans l'Intersport voisin, nous investissons dans un surpantalon imperméable. Un achat de circonstance vu… qu'il pleut encore !

C'est donc toujours sous les gouttes que nous faisons le tour du lac de cratère Kerid avant de rejoindre deux sites majeurs de l'Islande, Geysir et Gullfoss qui, avec Thingvellir (que nous verrons plus tard au cours du voyage) sont regroupés sous le nom de "Cercle d'or".

Hum, "Cercle d'eau" serait sans doute plus approprié… ;-)

Cratère Kerid : les promeneurs sur les hauteurs donnent l'échelle

Que d'eau, que d'eau, que d'eau : elle tombe du ciel et elle jaillit de la terre aussi, comme à Geysir, la zone géothermique la plus visitée du pays. D'ailleurs, c'est de là que vient le terme de "geyser". Pourtant, la vedette du site n'est pas le Grand Geyser qui ne jaillit plus que 2 ou 3 fois par jour, mais le Strokkur, très régulier. En général, on n'attend pas plus de cinq minutes avant de le voir éructer.

Une bulle d'eau bleue gonfle, gonfle comme le lait sur le feu…

Puis explose sous forme d'une majestueuse colonne d'eau de 15 à 30 mètres pour le plus grand plaisir des touristes !

Encore de l'eau à Gullfoss, les plus célèbres et les plus spectaculaires chutes d'eau du pays sous la forme d'une double cascade, haute de 32 mètres, plongeant dans un étroit ravin, créant un véritable mur d'écume dans un vacarme assourdissant ! Impressionnant !

A gauche, sur l'avancée rocheuse, les spectateurs donnent l'échelle !

J'en ai plein l'dos de toute cette eau !

Bien rincés, nous n'aspirons qu'à une chose : vite, vite, nous mettre au sec dans notre hôtel à Fludir. Pourtant, à peine arrivés et malgré toute la pluie prise sur la tête tout au long de la journée, nous ne résistons pas à expérimenter le hot pot dans le jardin : un délicieux bain à 38 ° dans lequel nous oublions les contrariétés météorologiques tout en espérant que demain sera moins… humide !

Distance parcourue dans la journée : 220 km.