Les temps paléochrétiens à Dromon

1882 La Théopolis de F. ANDRE. (Note de synthèse sur l’Archive : Réalisée par Pascal GRIMAULT). Institut Galliléo.

 

(La photocopie de cette archive a été remise à Galliléo le 25 Avril 2009 par Marcel et Lucette PALOMBA).

 

 

En Septembre 1882, F. André publie un petit opuscule consacré au sanctuaire de Dromon. Il en est remercié par Monsieur VIGNE Evêque de Digne, qui reconnaît dans la chapelle « un des sanctuaires les plus antiques et les plus vénérés dédiés à la Bonne Mère en Provence.

J.HENRI, ancien évêque de Fréjus, et Chanoine de Saint Denis remercie également l’auteur pour ses intelligentes et laborieuses recherches. (Cet auteur a peut être laissé plus que ce petit opuscule ? PG).

A noter que l’auteur fait référence à certaines sources : A. Thierry ; Papon, Milin, Humbold.

Il indique que « on devrait écrire Dramon » et que par euphonie il fait le choix d’écrire Dromon. Toujours selon son propos Théopolis dont il mentionne des ruines fut une ville fondée par une colonie provençale, entre le IIIe et le IV Siècles.

Il indique que la troisième partie de son ouvrage est la reproduction intégrale d’un manuscrit qui paraît dater (selon lui) de la fin du XVII siècle. Ce document lui a été transmis par l’abbé Gabriel Fabre de Saint Geniez.

F.ANDRE indique que MILIN, dans Voyages dans le Midi a rencontré Monsieur Hippolyte Casimir Laborde et que ce dernier était le frère de sa Grand-mère.

Selon F.ANDRE le village de Saint Geniez a été bâti par les derniers survivants de l’ancienne Théopolis, à côté de Dramon.

Toujours selon lui, le site de la chapelle de Dromon est lié à l’histoire des martyrs chrétiens de la Basse Provence issus de Marseille, Aix, Arles, Toulon.

 

Dans la première partie l’auteur retrace l’arrivée des Phocéens sur le littoral Provençal territoire des Ségobriges.

Il indique : « Phocée était une ville très florissante prés de la Mysie, tout en fait dans le voisinage de l’ancienne Troie. Les lettres, les arts, les sciences, l’agriculture et le commerce y taient honorés, c’est là qu’Homère était né…, Homère, dans ses voyages, s’était arrêté longtemps parmi les Israélites. Il s’initia à leurs doctrines religieuses morales et littéraires… ».

F.ANDRE évoque le rayonnement économique et culturel de la Phocée antique.

Il évoque l’arrivée de deux saintes Marthe et Marie, et d’une autre Sainte Marie Magdeleine accompagnées de Lazare, dont il indique que son origine serait phocéenne.

Il souligne l’influence chrétienne d’une part de Sainte Marthe sur : Tarascon, Arles, Pertuis, Manosque et Sisteron, et d’autre part de Marie Magdeleine sur Toulon, Draguignan, et Digne. La Provence était fortement chrétienne au moment où commence la période de Théopolis.

« Au cours du troisième et du quatrième siècles, trois fléaux s’abattirent simultanément sur le monde civilisé : l’invasion étrangère (barbares germains, Goths, Vandales), la peste, et les persécutions (notamment sous l’empereur Déce). Une épidémie de peste a également ravagé la Provence pendant une quinzaine d’années pendant cette période. Les populations ont été poussées à chercher refuges dans les parties montagneuses.

Ainsi les communautés en fuite se seraient regroupées sous l’égide de Théophile, appuyé par Christophore ( né sur les terres de Tarascon, d’un père d’origine Grec ) et Polumétis ( dont le père était né à Athènes ) . Ces communautés de réfugiés seraient remontées par la vallée de la Durance, en empruntant la rive gauche moins exposée aux barbares. Au niveau de Oraison a        eu lieu un affrontement avec le Goths conduits par le chef Bellovic, et dont ressortent vainqueurs les chrétiens. Il est mentionné que les Barbares sont très nombreux dans les environs de Grenoble. Christophore prit le Vanson à son embouchure, le remonta, passant de la rive droite à la rive gauche et réciproquement, pendant qu’une autre partie de la communauté stationnait à Volonne, et que d’un autre côté Polumétis renonçait à trouver le long de la Bléonne une terre hospitalière. La colonie tout entière se dirigea vers Salignac et Villosc. Elle s’installa ensuite sur les plateaux : « L’église sortit rapidement de ses fondations. On l’éleva à côté d’un grand rocher qui porte encore le nom de Dromon…C’est à côté de l’église que furent bâties les maisons… on vit sortir de terre une petite ville charmante. On la nomma Théopolis. Les savants trouveront aux archives de Saint Victor à Marseille de nombreuses relations de Dromon et de Théopolis. Le nom de Théopolis indique clairement l’origine grecque de la colonie ». La communauté y développa une existence prospère. Toutefois les barbares s’étaient répandus dans les vallées, et ayant connaissance de la prospérité de Théopolis envisagèrent de l’assiéger. Les habitants de Théopolis ont alors fortifié les lieux, résistant à plusieurs tentatives d’assauts. Dans cette période un très important tremblement de terre causa d’immenses destructions aussi bien chez les assiégeants que chez les assiégés. Ce tremblement de terre « ouvrit quatre échancrures dans la ceinture de montagnes qui protégeait Théopolis. La première à Authon, ou l’on trouve encore une campagne qui s’appelle Théoux (Dépendance de Théopolis) ; la seconde à la Motte ; la troisième aux bords de la Durance, et la quatrième à Sisteron…

Selon F.ANDRE le défilé de la pierre écrite correspond à une faille tellurique résultante du séisme précédemment évoqué.

Dardanius, serait également venu trouver refuge en ces lieux où il aurait trouvé la communauté précédente très affaiblie.

D’après le chanoine Andrau, curé de Sisteron, le nom de Dardanius serait également le nom d’un des fondateurs de Troie, Dardanidae.

Les environs de la Pierre écrite, donc le territoire de Théopolis, étaient les biens dotaux de Nevia Galla, princesse Celte, épouse de Dardanius, née elle-même à Théopolis.

 

Les éléments de la troisième partie :

 

La nouvelle communauté refondée par Dardanius aurait succombé à un nouveau tremblement de terre.

Saint Geniez a été bâti par les colons survivant aux désastres dont nous avons parlé, et Chardavon a été, pendant très longtemps, le siège de la prévôté des chanoines qui vers le XVe Siècle, vint résider à la Baume les Sisteron.

De nombreux ossements humains ont été découverts à côté de la chapelle.