Un lieu géologique exceptionnel

Note de synthèses sur l’environnement géologique de Saint Geniez de Dromon. Institut Galliléo- P.GRIMAULT- 27082009

 

Lorsqu’on arrive près de Dromon on est tout de suite frappé par la beauté, et l’étrangeté des reliefs.

Sans doute que les premiers habitants de ce lieu ont également été sensibles à la particularité de ce biotope : des rochers aux formes curieuses pouvant servir de forteresses naturelles, de lieux de culte, de caches, ou de tours de guet pour contrôler ce territoire retranché de la vallée de la Durance.

De l’eau en abondance grâce d’une part à l’existence de sources, et d’autre part la présence de torrents comme le Vançon. Ainsi ce lieu a pu constituer un territoire de chasse privilégié.

Autre richesses, plus particulièrement liées aux sols, la présence de gypse (l’albâtre a été travaillée jusqu’à une période récente), de minerais qui ont favorisé l’activité des métallurgistes, et aussi la présence de fossiles qui ont pu être au néolithique considérés comme des objets magiques.

La zone est réputée aussi pour être très propice à la chute de météorites, et certains chercheurs parlent même d’un couloir météoritique.

Les lieux sont également connus pour une activité sismique qui fut sans doute la cause de mouvements de population à l’époque de l’antiquité tardive.

La zone du rocher de Dromon recèle plusieurs failles, et « couloirs souterrains » qui mériteraient de faire des recherches spéléologiques approfondies.

 

La zone du rocher de Dromon, correspond donc à un territoire très riche d’un point de vue géologique.

Le texte qui suit extrait de l’ouvrage de Marc de Leeuw « Histoire de Saint Geniez de Dromon », nous renseigne précisément sur ces aspects.

 

« Le territoire de Saint-Geniez de Dromon appartient aux chaînes subalpines de Haug, comprenant du Trias (première période de l'ère secondaire caractérisée par trois types de dépôts : grès bigarrés, cal­caires coquilliers et marnes irisées), du Jurassique (ère secondaire marquée par le dépôt d'épaisses couches calcaires), du Crétacé (fin de l'ère secon­daire, période de formation de la Crau) et de la molasse rouge oligocène (grès tendre formé souvent dans les dépressions montagneuses). Cette zone est caractérisée par des chevauchements et par une structure imbriquée. Ces chaînes subalpines s'enfoncent sous la zone gapençaise, phénomène bien visible aux Traverses.

Mais la zone des chaînes subalpines qui comprend les plissements de molasse miocène est caractérisée par des accidents tectoniques de direction Est-Ouest. En témoignent Chardavon et Saint-Geniez jusqu'aux Traverses et la montagne de Mélan.

Les dépôts triasiques, quartzites, calcaires, cargneules (calcaires magné­siens caverneux et cloisonnés de la région alpestre) et gypses indiquent qu'ils se sont constitués dans des lagunes après le retrait de la mer triasique.

Plus tard, au Miocène, un affaissement se produit et la mer revient par le Sud-Ouest puis se retire définitivement. C'est avant le retour de la mer que se forment la montagne de Saint-Geniez et ensuite la montagne de Vaumuse et du Forest d'Abros.

Saint-Geniez appartient à la zone des Barres qui s'étend sur les pays de Castellane, Barrême, Digne, Barles, Turriers, La Motte-du-Caire et Siste­ron. Les « barres » de rochers sont des structures complexes : elles sont constituées de calcaires tithoniques qui présentent une face rocheuse abrupte, presque verticale, et un plan plus ou moins incliné.

Les dues qui traversent ces masses solides sont courtes et les vallées pro­fondes et bien évasées. Les sommets qui entourent Saint-Geniez sont la montagne de Gache (1 335 m) avec le Lauzas (1 312 m), le Gourras ou Baume Rousse qui part de 1 352 m à l'ouest, descend à 1 219 m au Pas de l'Échelle et remonte vers le Trainon (1 654 m).

Du Trainon, la crête descend vers la route d'Authon à 1 233 m. À l'est, au lieu-dit Briançon, territoire d'Authon, la colline de Saint-Michel est à 1 287 m et celle de Vachères à 1 313 m.

Ensuite la majestueuse Cluchette culmine à 1 708 m. Vers le sud, la col­line de Saint-Joseph atteint 1 364 m et la montagne d'Aigues-Champs (au sud de Chardavon) 1 348 m au Pas de la Vache ».