(Sur l’air de Bambino)
Un peu barbus
Un peu artistes, un peu Bohêmes
Bien trop ventrus
Pour embarquer sur le Belem
Ils n’en peuvent plus
D’entendre le chant des sirènes
Quand vient le soir
Et qu'il y a du rhum à boire!
Ils tempêtent « Mille sabords!»
Un tonneau, deux tonneaux
Entre Molène et l'île dYeu
Un tonneau, deux tonneaux
Un peu trop loin des Açores
Un tonneau, deux tonneaux
Pour profiter du ciel bleu
A quatre pattes jusqu'à la cabine
Ils finissent le tonneau
Le premier de la série,
le deuxième est mieux rempli.
A quatre pattes jusqu'à la bassine
Ils regrettent aussitôt.
Allez cul sec! C’est bien mieux
On va border tant qu’on peut.
Trempés, bourrés sur le pont
Un tonneau, deux tonneaux
Ils ont l'air de vieux marins
Un tonneau, deux tonneaux
Prennent les quarts et tournent en rond
Un tonneau, deux tonneaux
Dans le noir jusqu'au matin
Un peu paumés
Les yeux vitreux et en chaussettes
Plus habitués
à tanguer dans une buvette
Que sous les voiles
de la plus petite goélette
Mais bon sang d'bois,
où sont la carte et le compas?
Perdus dans un temps pourri
Un tonneau, deux tonneaux
Au milieu de l'océan
Un tonneau, deux tonneaux
Ils se lamentent, "Ah mais si
Un tonneau, deux tonneaux
On avait fait les Glénans"
A quatre pattes jusqu'à la cabine
Ils finissent le tonneau
Le deuxième de la série,
le troisième est mieux rempli.
A quatre pattes jusqu'à la bassine
Ils regrettent aussitôt.
Allez cul sec! C’est bien mieux
On va border tant qu’on peut.
Pour sortir du mauvais temps
Un tonneau, deux tonneaux
Un tonneau ou deux ou trois
Un tonneau, deux tonneaux
De vieux rhum, rien d'étonnant
Un tonneau, deux tonneaux
Qu'on ne sache plus où l'on va
Enfin sortis
De la brume et de leur coma
Quelle surprise!
Ils touchent les côtes
Du Canada.