Marie-Lison
Voici la triste chanson, braves gens d'la côte
Qu'on chantait cette saison, chez Marie-Lison.
A l'auberge des Jolis Flots, il n'vient plus grand'monde
Sont partis les matelots du vieux caboulot.
Pleurez pas, Marie-Lison, fermez pas la porte
Quand s'en ira ce goudron, ils vous reviendront.
Ce goudron n's'en ira pas, et même s'il se taille
Tu sais trop bien mon p'tit gars qu'il en reviendra.
N'vois-tu pas sur l'océan ces marins étranges
Sur leur sales bateaux géants, qu'arment des truands.
Ces gens-là se moquent de nous, se fichent des mouettes
Pourvu qu'ils gagnent plein de sous, se moquent de tout.
A l'auberge des Jolis Flots, il n'vient plus personne
Sont partis les matelots, chercher du boulot.
Sur la plage il y avait une mer étrange
Couverte de goudron épais, un monde crevait.