C’est sur ces quais que je suis né,
Sur cette rive, tourne la barrique
Tout près d’un navire négrier
Des quais d’Bordeaux et roule le tonneau
C’est sur ces quais que j’ai trimé
Pousse le baril et tourne la barrique
A charger des bateaux anglais
De vin de Bordeaux et roule le tonneau
Ils étaient beaux ces longs courriers
Mais ils ne sauront jamais rien du fleuve
Ils étaient fiers ces mariniers
Lorsqu’ils remontaient sur le mascaret
C’est sur ces quais qu’on a dansé
Avec les filles, tourne la barrique
On gueulait des chants de virées
A coup de bordeaux et roule le tonneau
C’est sur ces quais que j’ai rêvé
D’un beau navire, roule la barrique
Puis un matin j’ai embarqué
Quitté Bordeaux sur un fameux bateau
Ils étaient beaux ces longs courriers
Mais ils ne sauront jamais rien du fleuve
Ils étaient fiers ces mariniers
Lorsqu’ils remontaient sur le mascaret
Sur toutes les mers j’ai bourlingué
De l’Atlantique jusqu’au Pacifique
Entre les calmes et les grands frais
J’étais matelot sur la Marie-Margot
Sur bien des quais je suis allé
Dans tous les bouges des cotes d’Amérique
De Trinidad aux Féroé
Valparaiso et retour a Bordeaux
Ils étaient beaux ces longs courriers
Mais ils ne sauront jamais rien du fleuve
Ils étaient fiers ces mariniers
Lorsqu’ils remontaient sur le mascaret
C’est sur ce quai que je suis né,
Sur cette rive au milieu des barriques
J’ai chargé les bateaux anglais
Et bu l’Bordeaux jusqu’au fond du tonneau
Et sur ces quais je m’éteindrai
Froid comme ma pipe tout contre une barrique
Bien enroulé dans un hunier
Adieu Bordeaux, tes filles et tes bateaux
Ils étaient beaux ces longs courriers
Mais ils ne sauront jamais rien du fleuve
Ils étaient fiers ces mariniers
Lorsqu’ils remontaient sur le mascaret