Les passantes

Am


F E7

Je veux dédier ce poème,

A7 D

À toutes les femmes qu'on aime,

Am G7 C E

Pendant quelques instants secrets,

F E7

À celles qu'on connaît à peine,

A7 D

Qu'un destin différent entraîne,

Am G7 Am

Et qu'on ne retrouve jamais.


F E7

À celle qu'on voit apparaître,

A7 D

Une seconde, à sa fenêtre,

Am G7 C E

Et qui, preste, s'évanouit,

F E7

Mais dont la svelte silhouette

A7 D

Est si gracieuse et fluette

Am G7 Am

Qu'on en demeure épanoui.


F E7

À la compagne de voyage,

A7 D

Dont les yeux, charmant paysage,

Am G7 C E

Font paraître court le chemin;

F E7

Qu'on est seul peut-être à comprendre,

A7 D

Et qu'on laisse pourtant descendre

Am G7 Am

Sans avoir effleuré la main.


F E7

À celles qui sont déjà prises,

A7 D

Et qui vivant des heures grises,

Am G7 C E

Près d'un être trop différent,

F E7

Vous ont, inutile folie,

A7 D

Laissé voir la mélancolie

Am G7 Am

D'un avenir désespérant.


F E7

Chères images aperçues,

A7 D

Espérances d'un jour déçues,

Am G7 C E

Vous serez dans l'oubli demain;

F E7

Pour peu que le bonheur survienne,

A7 D

Il est rare qu'on se souvienne,

Am G7 Am

Des épisodes du chemin.


F E7

Mais si l'on a manqué sa vie,

A7 D

On songe, avec un peu d'envie

Am G7 C E

À tous ces bonheurs entrevus,

F E7

Aux baisers qu'on n'osa pas prendre,

A7 D

Aux coeurs qui doivent vous attendre,

Am G7 Am

Aux yeux qu'on n'a jamais revus.


F E7

Alors, aux soirs de lassitude,

A7 D

Tout en peuplant sa solitude

Am G7 C E

Des fantômes du souvenir,

F E7

On pleure les lèvres absentes

A7 D

De toutes ces belles passantes

Am G7 Am

Que l'on n'a pas su retenir.