Marcel Remy
L’auteur, Marcel Remy, nait à Bois-de-Breux en 1865. La famille va habiter Liége en 1874. Il est mort à Berlin en 1906, probablement des suites d’une méningite.
Il a été critique musical dans des journaux liégeois en 1891 il part tenter sa chance à Paris où il finit par collaborer au Temps. En 1897, le Temps l’envoie à Berlin comme correspondant politique. Il essaie de rentrer à l’Académie Militaire, mais cela lui est refusé, car étranger.
Sa situation a dû être précaire, car il a cherché un emploi auprès de la Compagnie des Wagons-Lit.
C’est entre 1901 et 1906 que ses contes sont publiés dans Le Journal de Liége. Une première réédition partielle, en brochures séparées est faite par l’Imprimerie Bénard à Liége sous le titre générique Les ceux de chez nous.
C’est son ami Maurice Kunel qui regroupe en un seul livre les douze textes des brochures ainsi que quatre textes supplémentaires également parus dans le Journal de Liége. Il contient également cinq autres textes regroupés sous le nom de Petite morale en action et qui ouvre le livre. C’est sur cette édition de 1925 de l’imprimerie Bénard à Liége qu’est basé ce livre électronique.
Les Ceux de Chez nous (1925)
Les ceux de chez nous raconte la vie d’un hameau de la périphérie Liégeoise. Le narrateur, un jeune enfant de six ou sept ans, nous raconte, avec la candeur de son âge et l’ignorance des affaires des « grands », les souvenirs d’enfance de Marcel Remy.
La famille de notre jeune héros fait partie d’une classe moyenne émergente. Son père est notaire à Liége, son parrain fermier. Il va à l’école primaire, il commence à savoir lire et écrire ce qui n’est pas le cas de tout le monde. En Belgique, l’enseignement ne sera obligatoire, pour les enfants, qu’en 1914.
Tout se passe dans une zone de deux, trois kilomètres de côté dans l’ancienne commune de Bois-de-Breux aujourd’hui absorbée par la commune de Liége. Il y a, là, la maison natale de Marcel Remy, un peu plus loin, celle de la tante Dolphine, et à un kilomètre la ferme du Tombay près de Péville à Liége ou habite le parrain.
Nous devons être vers la fin des années 1870. Le chemin de fer passe dans le village et s’y arrête depuis 1872. Les déplacements se font encore pour l’essentiel à pied. Liége la grande ville n’est qu’à une petite heure de marche, ce qui n’est pas trop loin, mais on ne s’y rend que pour les grandes occasions.
La vie y suit son cours et Marcel Remy nous raconte les grands événements. On tue le cochon. On fait sa première communion. On va à la ville pour acheter un beau manteau, se faire arracher une dent. La fête foraine vient au village. On va à un combat de coqs, mais c’est un peu louche. Et on se méfie des Prussiens, ces étrangers.
Voilà bien de quoi occuper toute une vie d’un gamin de sept ans.
Écris dans un mélange de français et de wallon liégeois ce livre peut être difficile d'accès pour les gens qui ne parle pas le wallon. Afin de le rendre accessible à tous les lecteurs je vous le propose ici avec une traduction de tous les dialogues, accompagné d'un lexique et de quelques notes sur la culture belgo-liégeoise.
Ce petit livre est toujours réédité et vous pourrez le trouver chez Noir Dessin, éditeur spécialisé en « Agayons Liégeois ».
Une très jolie adaptation en bande dessinée a été réalisée par François Walthéry et Jean-François de Marchin toujours chez Noir Dessin