Ursula Krimm

Was für ein Monstrum, dieser Berg mit tausend Gesichtern, immer in Bewegung, mal leicht, mal schwer, dann wieder nur eines, dann viele. Und den willst du malen? Wie denn? Eine Spalte? Eine Wand, die sich aufschichtet? Die Wolke da? Weißt du überhaupt, wie er sich anfühlt? Kalt, nasser Granit, oder ein warmer großer Stein, der von der Sonne schon den ganzen Morgen beschienen wurde, auf den du dich setzt und das Vesperbrot auspackst.

Auf einmal ein Knallen, als würde gleich ein Gewitter losbrechen, dabei ist der Himmel ganz blau! Eilig läufst du den Weg zurück, man sollte nie alleine ins Gebirge. Abenddämmerung, die grünen Wiesen werden langsam dunkler. Du biegst um einen Felsen und – da sind zwei Steinböcke, die gegeneinander anrennen, und ihre Hörner krachen zusammen. Sie drehen sich zu dir um, eine Sekunde, dann springen sie den Berg hinauf und sind verschwunden.

Stille.

Nur deine Schritte hört man, wenn sie kleine Steine lostreten.




Quel monstre, cette montagne aux mille visages, toujours en mouvement, parfois légère, parfois lourde, un seul visage et puis de nombreux visages. Et tu veux peindre celle-là ? Mais comment ? une fissure ? Un mur, qui se dresse devant toi ? Ce nuage là-bas ? Tu sais comment ça se présente au toucher ? Froid, du granit humide, ou une grande pierre chaude que le soleil a chauffée pendant toute la matinée et sur laquelle tu t’assois pour déballer ton casse-croute.

Tout d’un coup un fracas, comme s’il y avait un orage, pourtant le ciel est bleu ! Tu as hâte de rebrousser chemin, on ne doit jamais aller seul en montagne. Le crépuscule, les prés verts s’assombrissent. Tu tournes autour d’une falaise et – voilà deux bouquetins qui luttent et qui font craquer leurs cornes. Ils se tournent vers toi, une seconde, puis ils grimpent la montagne et disparaissent.

Silence.

On entend seulement tes pas, quand ils font tomber de petites pierres.