Enver Isufi
Böcklin, 2010-2014
mixed media, 130x70x130 cm
mixed media, 130x70x130 cm
Das Bild von Arnold Böcklin Landschaft in den Pontinischen Sümpfen erinnerte mich stark an die heimatliche Landschaft meiner Eltern.
Mein Vater stammt aus dem Kosovo und meine Mutter aus Serbien. Beide Landschaften sind geprägt von Bergen, starken knochigen Pflanzen und Bäumen. Besonders im Kosovo ist die Erde sehr mineralreich und trocken, im Sommer sogar sehr staubig.
Die Menschen dort waren noch sehr bäuerlich, wie mein Vater erzählte. Noch in meinem Alter sei er mit dem Pferd durch die hügeligen Wege der Bergdörfer geritten. Überall waren grasende Schafe und Kühe, unter einem im Tal Flüsse und über einem nur der weite Himmel.
2018
Grafit auf Papier, 100x70 cm
In diesem Moment spüre ich das Blatt und den Stift mit meiner gesamten Präsenz, liebkose es durch meine wiederholenden Striche und gebe ihm das, was es braucht, Vibrationen, um eins zu werden mit mir, um eine Präsenz zu werden neben mir, eine weitere körperliche Präsenz, die auch mich spüren kann. Für mich ist es eine intensive körperliche Erfahrung, die mir manchmal den Atem raubt, die aber auch meinen Brustkorb öffnet, meine Poren öffnet und mich mit meinem gesamten Körper spüren lässt.
Enver Isufi
Böcklin, 2010-2014
Technique mixte, 130 x 70 x 130 cm
Le tableau Dans les marais pontins d’Arnold Böcklin me rappelait beaucoup les paysages des pays d’origine de mes parents. Mon père est originaire du Kosovo et ma mère de Serbie. Montagnes, végétations fortes et arbres anguleux marquent ces paysages. Notamment au Kosovo où la terre est très riche en minéraux, sèche, voire poussiéreuse en été. Mon père racontait que les gens là-bas vivaient encore dans une tradition très paysanne. Quand il avait mon âge, c’est encore à cheval que mon père parcourait les chemins vallonnés des villages de montagne. Partout, des moutons et des vaches broutaient. En dessous, dans la vallée, des rivières. Au-dessus, seulement un vaste ciel.
Mit geschlossenen Augen sehen I, 2018
Graphite sur papier, 100 x 70 cm
A cet instant, je ressens dans tout mon être, de toute ma présence, la feuille et le crayon. Je caresse la feuille avec mes traits répétés et lui donne ce dont elle a besoin, des vibrations, pour qu’elle ne fasse plus qu’un avec moi, pour qu’elle fasse acte de présence près de moi. Une autre présence physique que je peux ressentir. C’est pour moi une forte expérience corporelle qui me coupe parfois le souffle, mais qui ouvre également ma poitrine, mes pores et qui me fait ressentir et éprouver avec tout mon corps.