Présentation d'Agathe Bischoff-Morales
Responsable du Fonds Patrimonial
Médiathèques de Strasbourg
Responsable du Fonds Patrimonial
Médiathèques de Strasbourg
Le Flohr est incontestablement la perle du fonds patrimonial de la Ville de Strasbourg
Grand vaisseau du livre et de la culture, la médiathèque André Malraux de Strasbourg entraîne dans son sillage toute une armada de bibliothèques sur l’océan de l’Eurométropole.
En plein cœur du navire, se trouve une salle au sol doré : c’est là que l’on peut découvrir un véritable trésor engrangé dans les cales, à l’arrière du bâtiment : plus de 300 000 ouvrages, des milliers de manuscrits, d’incunables et de premiers imprimés (3 pages de la bible de Gutenberg), 40 000 alsatiques, des kilomètres de journaux
Mais comment ces ouvrages sont-ils arrivés là ?
L’histoire de la bibliothèque de la ville est un voyage périlleux: considérée au 19ème comme l’une des plus importantes bibliothèques d’Europe (« la plus belle, la plus riche, la plus curieuse du royaume après celle de paris »lisait-on dans les guides), l’illustre bibliothèque -située dans le chœur de l’ancienne église des dominicains de Strasbourg devenue Temple neuf- a intégralement brûlé dans la nuit du 24 au 25 août 1870, lors du siège de la ville par les Prussiens .
C’est à la volonté de la ville, à la générosité d’autres institutions (les Etats unis n’étaient pas en reste, et quelques Bostoniens célèbres font partie des généreux donateurs en 1872), au travail acharné de Rodolphe Reuss, nommé bibliothécaire, que l’on doit la résurrection de la bibliothèque
Après d’autres guerres, d’autres déménagements, le fonds ainsi reconstitué a amarré sur la presqu’île André Malraux
De ce fonds patrimonial, le manuscrit de Flohr -arrivé on ne sait comment dans nos collections- est incontestablement la perle, comme l’était avant 1870 le fameux manuscrit d’Herrade de Hohenbourg, l’Hortus deliciarum, disparu dans les flammes.
Et tout comme ce manuscrit médiéval, le Flohr inspire, suscite, vit, croît… grâce aux historiens et aux artistes !
Ne sont-ce pas là les véritables jardins des délices, ou florilège de l’écrit ?
Agathe Bischoff-Morales