1962-26 mars
Avertissement : Je laisse volontairement cette page telle qu'elle était lors de sa construction, je croyais à l'époque être objectif et honnête en citant les différentes sources afin que le lecteur pût se forger une opinion. Mais voilà, fallait-il que cela opportune certains qui ont sans doute censuré le site en désactivant les liens. Nous en étions là du temps de cette guerre innommable et bien cela continue. Le webmaster Roger LOUIS.
" Il est de notre devoir de tout dévoiler pour qu'enfin la vérité triomphe"
Je ne porterai pas de commentaires sur cet épisode tragique qu'a connu le régiment au cours d'une action de maintien de l'ordre à Alger pour laquelle il n'était ni préparé ni destiné à cet usage. Je laisse néanmoins librement s'exprimer les témoins de ce drame ou, avec leur autorisation, permettre d'accéder aux différents sites dans lesquels les témoignages ont été divulgués.
Bref rappel de ce fut le 4e RT en Algérie par francine Dessaigne et Marie-Jeanne Rey auteurs de " Un crime sans assassin " , puis la perte du moral de ce régiment à partir de mars 1962 (cessez-le-feu) par son ancien chef de corps, le colonel GOUBARD :
Extrait de "La guerre d'Algérie - "Les feux du désespoir" d' Yves Courrière, écrivain-journaliste : et son Résumé
Cependant comme le contexte nous échappe, je souhaite éclairer le lecteur et les acteurs, témoins de la tragédie du texte ci - inclus qui me semble être sincère et évacué de toutes haines qui déformeraient les faits.
Quelques chiffres qui se passent de commentaires sur la réalité des exactions commises depuis le Cessez-le-feu. (accès au site non autorisé).
La fusillade du 26 mars 1962 à la rue d’Isly documentaire diffusé le 18 septembre 2008 sur Fr3 :
Une lecture partiale :
France 3 diffusera demain à 23h25 un documentaire de 52 minutes intitulé Le massacre de la rue d’Isly. Le réalisateur Christophe Weber, conseillé par l’historien Jean-Jacques Jordi, revient à partir d’images d’archives et de témoignages sur la fusillade qui s’est déroulée à la rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 avec une lecture partiale et partielle.
Paris (France) : De notre bureau
Le choix des images d’archives et des témoins renforce ce sentiment de parti pris. La ligne directrice de ce documentaire est : Le 4e Régiment des tirailleurs algériens (RTA), appelé en renfort des forces de police pour boucler Bab El Oued aux mains de l’OAS, a commis un massacre le 26 mars en tirant sur la foule des manifestants. De mentionner que le 4e RTA compte dans ses rangs des « indigènes », et au final de suggérer qu’il a été instrumentalisé. L’auteur du documentaire donne quasi exclusivement la parole à ceux qui alimentent cette thèse, partisans de l’Algérie française et anciens dirigeants de l’OAS.
« C’étaient de bons combattants, des hommes frustes, courageux, obéissants », « qui avaient le respect de l’officier », dit un ancien sous-officier du 4e RTA. « Ce qui se passe à Evian trouble les engagés algériens, des évasions se produisent. Quid de l’immersion de telles troupes en milieu urbain dans une situation urbaine, d’affrontement intercommunautaire ? Comment faire face à une population européenne radicalisée ? », avance l’auteur du documentaire. Le réalisateur fait état de la note 965 datée du 21 mars 1962 par laquelle le général Ailleret commandant le 4e RT autorise l’utilisation des forces indigènes sous réserve de ne pas les mettre en contact avec la foule. « Le 18 mars 1962, les accords d’Evian sont signés, le 19 mars, l’accord du cessez-le-feu. Pas pour l’OAS et ceux qui la soutiennent ; pour eux, on signe l’abandon de l’Algérie française. Pour ces partisans, il faut réagir, se battre par tous les moyens. L’OAS a fait de Bab El Oued son sanctuaire. »
« Dans la matinée du 23 mars tout bascule, une patrouille de l’armée tombe dans une véritable embuscade en plein Bab El Oued. Les autorités affirment que les soldats refusant d’être désarmés ont été mitraillés par un commando de l’OAS. Parmi les soldats, 7 morts, 11 blessés, pour la plupart appelés du contingent. Pour le pouvoir et l’armée, cela équivaut à une véritable déclaration de guerre, une de plus. Bab El Oued se transforme immédiatement en champ de bataille. Pour les forces de l’ordre, l’heure est aux règlements de comptes. L’armée est demandée en appui des forces de l’ordre. Le 23 mars, une unité du 4e RT arrive à Maison carrée. » Le 4e RT participe au bouclage de Bab El Oued. « Bab El Oued est totalement verrouillé par l’armée. L’OAS est en train de perdre… L’OAS a échoué à transformer Bab El Oued en citadelle. » Et encore : « Rue d’Isly des hommes du 4e RT sont placés en première ligne. Les ordres sont de faire barrage, ne laisser personne passer par tous les moyens, y compris par le feu », dit un ancien sous-officier. « 14h30, plusieurs unités RT sont sur place. Des informations contradictoires circulent. A certains endroits, les barrages ont cédé, le gros de la manifestation se rassemble près de la Grande Poste. Pour la bloquer, il n’y a que quelques soldats », dit le commentateur. « Les militaires étaient débordés, les manifestants passent. La foule se rapproche. Un appel radio est passé pour dire que les militaires sont débordés », reprend le sous-officier. Le barrage qui donnait accès à la rue d’Isly était commandé par le jeune sous-lieutenant, Ouchène Daoud.
Le commentateur relève que le soir même le général de Gaulle intervient à la télévision sans prononcer un mot sur la fusillade. Deux jours plus tard, le nouveau haut commissaire en Algérie, Christian Fouchet, déplore « les victimes innocentes poussées à la mort par des assassins. Les responsables de ce massacre sont désignés : l’OAS. A la population européenne d’Algérie d’en tirer les leçons. Ceux qui vous guident vers la mort savent qu’ils n’ont qu’une chose à faire pour sauver leur vie, c’est de s’appuyer sur votre sacrifice, se trompent, car leur partie est perdue, elle est archiperdue ».
Le commentateur : « Quelles que soient les responsabilités, pour les autorités politiques, le massacre du 26 mars 1962 est doublement utile : l’OAS va continuer à se déliter tout en menant des combats d’arrière-garde aussi sanglants que dérisoires et surtout cette tuerie démontre aux pieds- noirs que l’armée n’est plus là pour les protéger. Pour les Français d’Algérie, c’est l’état de choc. Le drame a un retentissement immédiat, c’est le signal de l’exode. Après les cercueils de la rue d’Isly, c’est la valise. » « …La thèse de la provocation armée provenant d’un ou plusieurs mystérieux tireurs, d’une riposte, puis d’un dérapage prévaut. Il n’est pas question d’un possible calcul qui aurait amené cette unité au bon endroit, au bon moment. » Il reste une intime conviction : « L’unité rendue responsable de ce bain de sang comme ceux qui ne croyaient ce jour-là que manifester ont été instrumentalisés. »
Le journaliste-écrivain Yves Courrière, dont le témoignage aurait certainement apporté un éclairage d’un intérêt certain au documentaire de Christian Weber, écrit pages 572 à 581 du quatrième tome, intitulé Les feux du désespoir, de La Guerre d’Algérie (éd. Fayard, 1971) : « Les responsabilités de ce drame atroce sont partagées. Il est certes criminel d’avoir jeté des tirailleurs musulmans dans la fournaise d’Alger, compte tenu de l’attitude européenne des semaines précédentes. Et de les avoir placés aux “premières loges”. Il n’est pas moins criminel d’avoir poussé la population européenne à manifester, en ayant placé des armes automatiques sur les lieux où l’affrontement était inévitable. Même si ces armes n’ont pas tiré les premières. Ce qui n’est ni certain ni prouvé. Les organisateurs de la manifestation avaient voulu l’épreuve de force. En lançant délibérément la foule contre les barrages militaires, ils couraient le risque de les voir balayés et de pouvoir gagner Bab El Oued, victorieux. Ils couraient également celui de voir la troupe réagir et, sachant la présence de leurs partisans armés dans les immeubles avoisinants, de provoquer le drame. Ils avaient acculé l’armée “à prendre ses responsabilités”, espérant jusqu’au bout la voir basculer. Ils étaient fixés. Plus de cinquante morts innocents payaient leur aveuglement. » ( document résumé extrait du blog du 09/11/2008. )
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Quelques images du net
Difficile de choisir parmi les nombreux résumés parus sur le net qui sont la réflexion des ouvrages ou des journaux évoquant le sujet. Si j'ai pris le texte ci-dessus, c'est qu'il engage une polémique d'emblée sur le documentaire du réalisateur Weber. Les témoins-acteurs disent au contraire qu'il est le plus plausible.
Au procès du Petit Clamart, témoignage du lieutenant Ouchène qui commandait les deux sections de la 6ème Compagnie du Lieutenant Técher et sous commandement, pour cette mission de barrage de la rue d'Isly, du capitaine Gilet commandant la CA (compagnie d'appui).
Article du net :
-Témoignage du lieutenant Latournerie : " Le 26 mars j'étais sous le commandement du capitaine Ducretet commandant de notre 2° compagnie. Je ne commandais que deux sections la mienne et celle de l'aspirant RICHARTE. Le capitaine Ducretet était avec deux autres sections de la compagnie situées plus au nord."
-Le lieutenant Latournerie a pour second l'aspirant Richarte qui témoigne aussi pour madame Dessaigne.
-Témoignage du lieutenant Techer, alors commandant la 6e Compagnie du 4e RT :
"L'on a beaucoup écrit et dit sur cette malheureuse aventure, parfois bien mal.
Que l’on n’attende pas de moi un historique de la guerre d’Algérie ni un récit exhaustif de ce qui s’est passé le 26 mars 1962 Rue d’Isly à Alger. Je n’ai pas été chargé de l’enquête et je n’ai pas une connaissance complète du dossier (certaines pièces sont toujours interdites d’accès). Il s'agit tout simplement d'évoquer une situation que tout conduisait, inévitablement, à l'explosion.
Sous mes ordres, la 6ème Compagnie du 4ème Régiment de Tirailleurs ( Héritier du glorieux 4 ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens) a été intimement impliquée au cœur de cette tragédie qui l’a si profondément marquée qu'elle l'a détruite.
Je ne dis que ce que je sais, sans haine, mais avec rancœur contre ceux qui ont permis que cela se produise. Beaucoup ont disparu et ne peuvent plus témoigner, mais que ceux qui en parlent encore réfléchissent...
Tout n'est pas toujours ce que l'on en dit pour satisfaire un certain courant de pensée.
La sècheresse et la brutalité des faits :
Le 26 mars 1962 aux environs de la Place de la Grand’ Poste, vers 14 heures, une vive fusillade éclate. Bilan : 80 morts, 200 blessés tous civils.
Les ingrédients :
Une situation insurrectionnelle depuis plusieurs jours à Alger du fait de l’O.A.S. (Organisation de l’Armée secrète toujours favorable à l’Algérie française, alors que nous étions proches de l’indépendance).
Une manifestation (fomentée par l’O.A.S.), interdite par la Préfecture d’Alger, que l’on a laissé s’organiser et recevoir un début d’exécution.
La désobéissance, volontaire ou non, d’un Officier Général qui a ignoré, ou décidé d’ignorer, la Directive du Général Commandant en Chef les Forces Françaises en Algérie selon laquelle les unités de Tirailleurs musulmans ne devaient pas être mises au contact avec la foule dans le cadre du maintien de l’ordre.
Des individus dont on ne connaît pas l’origine, embusqués sur les terrasses et balcons des immeubles environnants, qui ont ouvert le feu sur la foule.
La riposte (avec toutes les conséquences qu’une telle action peut entraîner dans ces circonstances) d’une unité de tirailleurs musulmans, la 6ème compagnie du 4ème Régiment de Tirailleurs, que je commandais et qui se trouvait sur les lieux contre la volonté du Commandement.
Résultats :
Une certitude, était–ce le but recherché?,
La ville d’Alger a, dès cet instant, été plongée dans le silence et la douleur.
Appelé quelques semaines plus tard à suivre le stage des Capitaines, j'ai pu constater combien ce drame avait marqué les camarades fantassins de ma Promotion de Saint-Cyr (Union Française). A l'exception de deux que je retrouvais avec plaisir, les autres me mirent en quarantaine, évitant de m'adresser la parole; lorsque je m'approchais d'eux, ils s'éloignaient, n'hésitant pas, certains, à déclarer suffisamment fort pour que je puisse l'entendre : " à sa place, je me serais suicidé' ou "j'aurais quitté l'Armée". Ce comportement a profondément imprégné la suite de ma carrière sans pour autant nuire à son bon déroulement. Déjà, à l'époque, ces camarades avaient été victimes de ce que l'on n'appelait pas encore le "politiquement correct"."
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D'autres témoignages des acteurs seront les bienvenus.
Deux témoignages émanant du 22e RI présent sur le terrain, relatés par la revue :" l'Ancien d'Algérie n° 602 - mars 2022"
Témoignage du 9e Zouave dans "L'ancien d'Algérie" n° 587 de juin-juillet 2020 pages 6 et 7.
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