Depuis l’introduction du Plan d’études romand et de la mise en place des changements structurels nécessités par l’adoption du concordat Harmos, le Canton de Neuchâtel a modifié ses pratiques dans plusieurs domaines. En particulier, une rénovation importante des modalités d’évaluation des apprentissages des élèves a été mise en place depuis l’année scolaire 2014-2015.
L’adoption de perspectives différentes s’inscrit dans l’évolution des connaissances scientifiques du champ de l’évaluation des apprentissages (assessment for learning). En 2022, le document des Lignes directrices pour l’évaluation des apprentissages des élèves a été édité par le canton de Neuchâtel et remis à l'ensemble du corps enseignant.
A travers le projet de formation continue EDASCOL, le canton de Neuchâtel mandate la HEP-BEJUNE pour accompagner un ambitieux projet d’harmonisation des pratiques évaluatives pour l’ensemble de la scolarité obligatoire. Touchant l’ensemble du personnel enseignant de l’école obligatoire, ce projet de formation s’inscrit dans une perspective de régulation des apprentissages à travers une évaluation qui met en évidence les succès, qui valorise les progrès et qui renforce le rôle indispensable qu’assument les enseignant·e·s dans la réussite des élèves.
A l’instar de l’ensemble des systèmes scolaires romands, le canton de Neuchâtel a adhéré à la Convention scolaire romande qui guide une harmonisation de la scolarité obligatoire en proposant une coordination des objectifs d’apprentissage et assure la qualité du système de formation.
Par ailleurs, l’adoption du concordat Harmos a conduit le canton de Neuchâtel à remodeler l’organisation des cycles tels qu’ils existent aujourd’hui : cycle 1, années 1 à 4 ; cycle 2, années 5 à 8 ; cycle 3, années 9 à 11. Des standards de formation sont définis à des moments précis de la scolarité, à la fin du cycle 1 et à la fin du cycle 2. Les changements dus aux accords cités précédemment sont à la fois d’ordre structurel et pédagogiques.
Depuis l’année scolaire 2014-2015, de nouvelles bases légales déterminent les démarches évaluatives qui doivent être considérées comme une aide à l’apprentissage. En effet, l’apprentissage passe inévitablement par des essais et erreurs. L’analyse des tentatives et erreurs de l’élève doivent permettre au corps enseignant de cibler ses interventions pédagogiques en conséquence. Ainsi, l’évaluation dans sa fonction de régulation doit permettre de guider l’élève dans ses apprentissages en l’aidant à apprendre de ses erreurs.
Introduites de manière échelonnées, ces modifications des dispositions réglementaires ont, petit à petit, permis de convaincre tant le corps enseignant que les partenaires. Toutefois, les pratiques sont relativement disparates. La cohérence du parcours des élèves n’est pas nécessairement assurée :
Si l’introduction du Plan d’études romand (PER) a permis de déterminer des attentes fondamentales ainsi qu’un réseau d’objectifs d’apprentissage, le changement de paradigme proposé a été partiellement atteint malgré l’accompagnement offert à cette période.
Les opportunités d’interroger les pratiques en vigueur et de construire une vision d’une école neuchâteloise dans laquelle le succès de chacun·e est recherché n’ont pas pu être saisies pour diverses raisons.
Les attentes des formations subséquentes et la pression que peuvent faire peser certains acteurs sur le système scolaire limitent l’implémentation de nouvelles pratiques.