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France : L'iPhone 12 interdit à la vente : Les ondes ne représentent pas un danger important pour la santé

L’Agence nationale des fréquences a demandé à Apple de retirer son iPhone 12 du marché, à cause de ses émissions d’ondes trop élevées. Pour autant, cela ne veut pas dire que ces appareils représentent un risque pour la santé.

Mardi 12 septembre, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a publié un communiqué annonçant le retrait de l’iPhone 12 du marché français. Cet organisme, chargé de veiller au respect des valeurs réglementaires d’exposition au public des ondes électromagnétiques, a en effet mesuré des émissions supérieures aux normes européennes sur le smartphone d’Apple.


Plus spécifiquement, c’est un dépassement de la limite du débit d’absorption spécifique (DAS) qu’a constaté l’agence. Le DAS est un indicateur qui permet de calculer « l’énergie transportée par les ondes et absorbée par le corps humain », détaille l’ANFR dans son communiqué parcouru par 20 minutes.


Lors de l’évaluation de l’ANFR, deux valeurs ont été observées : le DAS « membre », c’est-à-dire pour le téléphone tenu dans une main ou dans une poche de pantalon, et le DAS « tronc », c’est-à-dire un téléphone dans une poche de veste ou dans un sac à dos. C’est la valeur mesurée pour le DAS « membre » qui pose problème, évaluée à 5,74 W/kg alors que la limite est fixée à 4 W/kg.


Quels risques pour la santé humaine ?


Le retrait de l’iPhone 12 du marché ne signifie pas pour autant que les utilisateurs qui le possèdent doivent s’inquiéter pour leur santé. En effet, les limites fixées par la législation européenne sont bien inférieures à celles qui pourraient représenter un risque pour le corps humain.


En Europe, ces limites sont fixées depuis le 12 juillet 1999 par la recommandation du Conseil de l’union européenne 1999/519/CE. Ces restrictions « offrent un niveau élevé de protection en ce qui concerne les effets établis sur la santé qui peuvent résulter de l’exposition aux champs électromagnétiques ». Adoptées dans la législation française via l’arrêté du 8 octobre 2003, ces valeurs limites s’appuient sur les recommandations émises par la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (CIPRNI), une organisation non gouvernementale reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).


Comme l’explique l’OMS, les limites recommandées sont issues des résultats des expérimentations réalisées sur des animaux (interdites sur les humains), auxquels sont appliqué « un facteur sécurité », de 10 pour les limites de l’exposition professionnelle, et de 50 pour les limites de l’exposition pour la population générale. Concrètement, les limites actuelles sont donc « 50 fois plus faibles que le seuil à partir duquel apparaissent les premiers troubles comportementaux chez l’animal ».


Plus globalement, si l’OMS admet le fait « qu’au-delà d’une certaine intensité, les champs électromagnétiques soient susceptibles de déclencher certains effets biologiques », elle est claire sur le fait que « rien n’indique pour l’instant que l’exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine ». Et ce « malgré de nombreuses recherches ».


Pourquoi l’iPhone 12 n’est-il retiré que maintenant ?


L’iPhone 12 est commercialisé depuis octobre 2020. Comment alors expliquer que son non-respect des limitations en matière d'ondes électromagnétiques ne soit remarqué qu’aujourd’hui ? En réalité, les instances officielles n’effectuent pas de contrôle au moment de la mise en circulation des appareils sur le marché européen. Ce sont les constructeurs qui doivent prouver la conformité de leurs appareils en constituant un dossier technique comportant des mesures DAS, avant de soumettre ce dossier pour la mise sur le marché.


Comme il est expliqué dans le dossier de résultats 2021 des contrôles de surveillance du marché des téléphones mobiles de l’ANFR : « les Etats membres gardent la possibilité de vérifier a posteriori que ces obligations sont remplies. En France, c’est l’Agence nationale des fréquences (ANFR) qui est chargée des vérifications relatives aux radiofréquences ».


C’est donc dans ce cadre que l’ANFR a récemment contrôlé le DAS de l’iPhone 12, en même temps que celui de 140 autres téléphones. A noter que c’est uniquement l’iPhone 12, et non ses déclinaisons (iPhone 12 Pro et Pro Max ou iPhone 12 mini) qui sont concernés par ce retrait. 


La firme américaine a par ailleurs contesté la décision de l'ANFR, assurant « avoir fourni à l’ANFR des résultats de laboratoires indépendants qui « prouvent » la conformité de cet appareil », comme le rapportent nos confrères du Parisien.





                                                                                  Publié le 16/07/2023