ARTS & CULTURE

Qui est dj Nina ? 

Dj Nina est une femme ordinaire, pleine de simplicité et d’amour pour la vie. Elle adore taquiner et s’amuser avec les enfants, elle trouve toujours sa joie dans tout ce qu’elle fait. Elle a découvert sa passion pour l’art du mix grâce à des personnes incroyables telles que DJ Vince 6emkontinent, DJ Ala, DJ Gas.k, DJ Moussa et DJ Geebays avec qui elle a appris à réaliser des scratchs 

Comment avez-vous découvert votre passion pour le DJ-ing ? Qu’est-ce qui vous a attirée dans cette voie ?

Depuis toujours, la musique est ma passion. Dès mon plus jeune âge, j’étais déjà attirée par cet art et je faisais partie de la chorale de ma paroisse, la paroisse St Jean Paul 2 de Las Palmas. C’est là que j’ai appris à jouer de la guitare et du piano, et j’ai même été nommée cheffe de chœur de la chorale St Kisito de Guédiawaye, en compagnie des talentueux artistes Manou Ndong et autres.

Un jour, dans notre quartier des HLM Paris, j’ai remarqué l’existence d’un magasin de musique nommé « Galaxie Musical ». Curieuse, je me posais en face du magasin pour simplement écouter les musiques diffusées. Mais c’est lorsqu’un jour j’ai finalement décidé d’entrer dans ce magasin que ma vie a changé. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Moussa et Laye, qui ont commencé à m’apprendre les techniques du mixage.

Quels genres musicaux aimez-vous mixer en particulier ? Avez-vous une préférence pour certains styles ?

Je suis passionnée par toutes les formes de musique et je m’adapte toujours aux besoins de mon public lorsque je mixe. Mon répertoire varie en fonction du type de soirée que je dois animer, car mon but est de faire danser et vibrer chacun de mes auditeurs.

Il n’est pas commun de voir une femme Dj comment vivez-vous cette passion ? 

Les femmes ont autant de potentiel que les hommes pour exceller dans n’importe quel domaine professionnel. Il est temps de briser les barrières et de cesser de limiter les femmes en les empêchant de poursuivre des métiers considérés comme « réservés aux hommes ». Tout individu, indépendamment de son genre, a le droit de choisir sa carrière et de réussir dans celle-ci.

Avez-vous déjà dû faire face à des situations difficiles ou des préjugés en raison de votre genre dans l’industrie de la nuit ?

Bien entendu !  Cependant, je me permettrai d’évoquer une situation en particulier. Il arrive parfois que vous soyez amené à jouer lors d’un événement ou d’un concert pour gagner de l’argent, et cela peut s’avérer problématique car certains clients  « vous font courir » dans le but de ne pas vous payer vos honoraires. Certaines personnes, par leurs préjugés, refusent tout simplement de vous payer.

Néanmoins, il est important de comprendre que vous ne pouvez pas les éviter. Elles peuvent même aller jusqu’à vous insulter. Toutefois, si vous gardez votre calme et savez ce que vous voulez, vous pourrez gérer ces situations délicates.

Parlez-nous un peu de votre univers 

Dans mon univers musical, les genres incontournables sont le coupé décalé, le zouk, le cabo, le semi rétro cabo, la coladeira, la kizomba et le kompa.

Quelle a été ta performance DJ la plus mémorable jusqu’à présent ?

Ma performance la plus mémorable a été lors d’un concours de DJ appelé Mix Up. Lors de la finale, j’ai tellement donné de moi-même que la sécurité, les policiers et le public m’ont tous félicité. Malheureusement, nous avons fini par faire match nul, mais on nous a donné une chance de plus avec 3 minutes supplémentaires. C’est finalement DJ You qui a remporté la victoire, mais ce jour-là, j’étais fière de moi. Le lendemain, les radios ont parlé de ma performance et ça m’a motivée à continuer à donner le meilleur de moi-même. Pas de doute, la persévérance et le travail acharné finissent toujours par payer.

Quel conseil donneriez-vous à une jeune fille qui rêve de devenir DJ professionnelle ? 

Aux femmes qui ambitionnent de devenir DJ, je tiens à leur rappeler que tout le monde en est capable s’ils y croient et qu’ils font preuve de volonté. Il est important de souligner qu’un paresseux ne peut pas réussir dans ce domaine. 

Y a-t-il des femmes DJs qui vous inspirent particulièrement dans votre  carrière ? 

Il n’y a pas de femmes DJ qui m’inspirent car je me considère comme étant unique en mon genre.

Comment équilibrez-vous votre vie de DJ avec votre quotidien et vos autres obligations ?

En tant que passionnée de DJ, c’est ma vie entière qui est dédiée à cette activité. Avec le soutien de mes proches, je me consacre entièrement à ma passion. Bien que cela demande parfois beaucoup de temps, je veille à toujours trouver un équilibre en partageant également des moments en famille pendant mes loisirs.

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans ce métier ? 

Ce qui me remplit de joie dans ce métier, c’est de pouvoir apaiser les personnes qui souffrent en leur permettant d’oublier leurs soucis grâce à moi. Quand elles prient pour moi, je suis comblée car je sais que j’ai accompli quelque chose de bien. Notre travail consiste à faire du bien autour de nous, et c’est une des plus belles satisfactions que l’on puisse ressentir. N’oublions jamais que nos actions ont un impact sur le monde, alors donnons le meilleur de nous-même pour rendre ce monde meilleur.

Quels sont vos projets et objectifs pour l’avenir en tant que DJ ?

Il est impératif que les projets qui me tiennent à cœur soient mis en place sans plus tarder. Je suis déterminée à offrir des formations de qualité pour tous ceux qui aspirent à devenir DJ. Je souhaite ardemment que la matière DJ soit intégrée dans toutes les écoles de musique, voire même qu’une école de DJ certifiée par l’État soit créée.

Entretien réalisé par le Quotidien Rewmi