ARTS & CULTURE

Une silhouette souple et athlétique avec des cheveux courts, des lunettes et un élégant costume noir et blanc, il se réchauffe avec la ballade Xale Rewmi, accélère avec la chanson de louange Serin Fallu, puis se lance dans l'un de ses grands hymnes mélodiques, Li Ma Weesu. Il est maintenant rejoint par son groupe complet de 10 musiciens, avec quatre percussionnistes, dont le virtuose du tambour parlant Assane Thiam et deux choristes. N'Dour est doté de l'une des voix de ténor les plus distinctives et les plus puissantes d'Afrique, et ce soir, il est dans une forme magnifique, retravaillant et transformant des chansons de danse et des ballades émotionnelles avec une spontanéité urgente et des éclats soudains d'improvisation alors qu'il se balance et danse sur la scène. .

C'est un style qu'il a développé au début des années 80, lorsqu'il a transformé le mbalax traditionnel sénégalais avec des influences telles que la rumba cubaine et la soul. Sa musique de danse exaltante a balayé le pays et il a fait découvrir la musique africaine au public international lorsqu'il a joué aux côtés de Peter Gabriel, Bruce Springsteen, Tracy Chapman et Sting sur le 1988 Human Rights Now! tour du monde. Six ans plus tard, il sort son album à succès The Guide (Wommat), qui comprend son duo à succès avec Neneh Cherry , 7 Seconds. Ce soir, le rôle de Cherry est joué par Pascale « Kali » Kameni Kamga du Cameroun, et la chanson est relookée audacieuse et urgente alors qu'ils répètent « nous ne voulons plus que les enfants souffrent ».

Youssou N'Dour est un acteur majeur au Sénégal. Il a un empire médiatique, y compris un journal et des stations de radio et de télévision, s'est présenté à la présidence et a été ministre du tourisme. La veille de ce spectacle, il devait être honoré aux prix de la musique Songlines, mais a dû annuler car il a été convoqué à une réunion avec le président sénégalais - issu d'une famille de griots, il a mis à jour le rôle traditionnel des griots de garder l'histoire vivante et prodiguer des conseils aux gouvernants. Sa musique n'est pas seulement populaire, mais elle est porteuse d'un message. L'une de ses chansons les plus appréciées, la chanson Birima, fait l'éloge d'un roi du XIXe siècle, et l'ensemble se termine par la nouvelle Afrique réfléchie, exprimant l'espoir d'une unité sur le continent.

Youssou N'Dour revient pour un rappel qui dure 45 minutes. Il passe en mode fête, se nourrissant de l'énergie de la foule - dont beaucoup de la diaspora - dans la salle comble alors qu'il retravaille le joyeux Happy et ajoute des passages scat furieux à I Love You. Il termine avec l'énervé No More, une chanson de déception politique ("tu as promis de réparer... pour l'instant rien") qu'il a d'abord sorti en 1992 mais qui n'a pas perdu une goutte de sa puissance.

Article rédigé par Robin Denselow, Journaliste « The Guardian »