Transports

Le nombre exact d’étudiants et le moment où ils débuteront leur formation sont toujours des informations à confirmer. Mais Alexis Étienne s’attend à recevoir ses premiers étudiants africains d’ici un an et croit qu’il en formera environ 70. Son école compte à ce jour quelque 60 élèves.

«Avec cet accord, on va pouvoir engager. On pourra former une masse majeure de pilotes au Bénin», se réjouit l’entrepreneur qui a entre autres travaillé pour Air Canada.

Alexis Étienne s’adaptera au type d’avions et aux standards aéroportuaires de ce pays. «Je ne les ai pas encore visités, j’attends la liste complète de leurs appareils. On est une équipe passionnée d’aviation, mais surtout de sécurité. J’aurai une relation directe avec le directeur de l’agence nationale de l’aviation civile au Bénin. On parlera ensemble pour avancer», prédit-il, précisant que les formations se dérouleront en français.

«Viendra peut-être un jour où je serai passager dans un avion de ligne piloté par des gens que j’ai formés, espère le Français d’origine. C’est fantastique.»

Une école au Bénin?

Si des pilotes locaux étaient engagés d’abord pour former les Béninois, l’école Altitude pourrait créer sa propre branche africaine. «La majorité des pilotes vit dans la région de l’Estrie, décrit-il. On souhaite que la même chose se fasse au Bénin. On veut former des pilotes et des instructeurs béninois et aller au Bénin pour former des gens sur place. Nos instructeurs auront fort probablement à aller dans ce pays», décrit M. Étienne.

«C’est le caractère innovant de cette démarche», renchérit l’ambassadeur du Bénin Jean-Claude Félix do Rego, de passage à Cookshire-Eaton la semaine dernière. «À terme, les étudiants auront une double qualification certifiée par l’Aéroport de Sherbrooke et par les autorités de l’aviation civile au Bénin.»

Pourquoi former les étudiants à Cookshire-Eaton plutôt qu’à Montréal ou à Toronto? «D’abord, nous avons le sentiment qu’il y a des dispositifs à taille humaine. Nous avons une démarche novatrice. Il se trouve que les autorités aéroportuaires de Sherbrooke avaient une flexibilité pour le concept. Tout n’est pas domicilié à Sherbrooke : il y a des intérêts réciproques», répond l’ambassadeur.

Retombées régionales

La conseillère municipale de Sherbrooke et membre du C.A. de la Corporation de développement de l’aéroport de Sherbrooke (CDAS) Christelle Lefebvre pense que cette annonce «vient montrer à la population qu’il y a un gros potentiel à l’aéroport et que de belles initiatives peuvent se faire. C’est un projet international qui vient répondre à un besoin du Bénin. Tout le monde est gagnant», analyse-t-elle.

Robert G. Roy, président du Centre local de développement., préfet du Haut-Saint-François et vice-président de la CDAS, pense que ce projet démontre que l’aéroport peut être développé.

Pour rappel, le Bénin est sur la lancée de disposer bientôt d'une compagnie aérienne nationale. Le projet est en discussion entre le chef de l'État Patrice TALON et son homologue rwandais, Paul KAGAME.. Pour ce faire, le gouvernement béninois veut s’appuyer sur la mise à niveau en cours de ses infrastructures aéroportuaires. C’est le cas notamment de la modernisation de l'aéroport international Cardinal Bernadin Gantin de Cadjèhoun, à Cotonou, la construction du nouvel aéroport de Glo-Djigbé, le projet de rénovation et d'opérationnalisation effective de  l’aéroport international de Tourou, à Parakou, ainsi que la poursuite de la mise en conformité du système de l'aviation civile béninoise avec les standards internationaux.

Hello Sénégal avec La tribune.ca 

         Publié le 05/03/2023