Transports

Libéralisation du ciel africain : les vœux des acteurs qui misent également sur le développement des infrastructures 

L'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim) et la Commission africaine de l'aviation civile (Cafac) ont organisé, le jeudi 9 mars, une journée de concertation sur l'opérationnalisation du Projet du marché unique du transport aérien en Afrique (Mutaa). 

L'ambition est de favoriser le développement d'un ciel unique africain. L'envol de l'aviation africaine, un marché libéralisé et l'intégration à travers le transport. Ce sont là les vœux ardents de l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim) et de la Commission africaine de l'aviation civile (Cafac).


Pour y arriver, les deux structures ont organisé, hier, une journée de concertation sur l'opérationnalisation du Projet du marché unique du transport aérien en Afrique (Mutaa). Les travaux, tenus à Dakar, ont regroupé les acteurs aéroportuaires, notamment les gestionnaires, les compagnies aériennes et les défenseurs des consommateurs (passagers). Ces échanges demeurent primordiaux pour le développement effectif de l'industrie du transport, après les effets de la Covid-19, selon la Secrétaire exécutive de la Cafac, Adefunke Adeyemi. 


A l'en croire, la mise en œuvre de la Déclaration de Yamoussoukro de novembre 1999 visant à libéraliser les voyages internationaux, en favorisant la liberté des prix, demeure essentielle pour un ciel africain unique.


Pour elle, les avantages de cette interconnexion sont multiples pour le continent. «Matérialiser la mise en œuvre du Mutaa permet de renforcer la collaboration entre les pays et de transformer l'industrie de l'aviation civile africaine. Avec des avantages de développement socio-économique, il permet de favoriser une Afrique intégrée», a estimé la Secrétaire exécutive du Mutaa.


Cela, a-t-elle poursuivi, participera à relever tous les défis, à positionner le secteur et à bâtir nos intérêts communs en matière d'aviation». Pour le Directeur général de l'Anacim, Sidy Guèye, les échanges entrepris à travers cet atelier permettront aux acteurs de l'industrie aéronautique de mieux comprendre les dispositions prévues dans le Mutaa, notamment les textes réglementaires relatifs à la protection des consommateurs et de la concurrence aux niveaux continental, régional et national, et de favoriser ainsi la collaboration entre les parties prenantes. Il a décrit le Mutaa comme un projet très ambitieux dont la mise en œuvre contribuera significativement à la démocratisation du transport aérien en Afrique, le développement du tourisme intra-africain et l'intégration du continent et son développement économique. «Même si certaines préoccupations ont été notées par rapport à ce projet de libéraliser le ciel africain, il n'en demeure pas moins qu'il est source de croissance et de prospérité pour tous les pays. C'est donc un projet que toutes les parties prenantes en Afrique doivent soutenir afin que le continent puisse prendre la place qu'il mérite dans le transport aérien mondial», a souligné le Directeur général de l'Anacim.


La cérémonie a été présidée par le Directeur des Transports aériens, Khassimou Dia. À son avis, après la grave crise de la Covid-19, qui a beaucoup affecté le transport aérien, il est important de réfléchir sur le développement du transport aérien africain. «L'industrie du transport aérien reste fragile. C'est pourquoi il est important que les différents acteurs de l'industrie se retrouvent périodiquement, réfléchissent ensemble et se parlent. Car c'est en nous parlant, en échangeant que nous inventerons et construirons l'aviation civile africaine de demain que nous espérons plus forte, plus prospère et plus sûre», a estimé Khassimou Dia.


Miser sur le développement des infrastructures


Pour Sidy Guèye, Directeur général de l'Anacim, il ne peut y avoir de développement du transport aérien sans des infrastructures adaptées. À ce niveau, il a salué les performances du Sénégal qui, selon lui, s'est engagé dans des réformes structurelles afin d'accroître la part du transport aérien dans son économie avec un programme ambitieux de modernisation de ses aéroports régionaux. «Le Sénégal ambitionne de développer le secteur du transport aérien et de relever le défi de la libéralisation en s'appuyant sur son instrument national (Air Sénégal), une plateforme aéroportuaire dont le projet d'extension est en cours, de nouvelles offres de formation professionnelle à l'image de l'Académie internationale des métiers de l'aviation civile (Aimac) et de l'École polytechnique de Thiès ici présente, le projet de centre de maintenance (Mro) et la mise en œuvre du plan stratégique de l'Autorité de l'aviation civile qui permettra au Sénégal de mieux répondre aux exigences d'une aviation civile sûre et ordonnée», a cité Sidy Guèye. Pour lui, les efforts dans ce domaine ont permis au Sénégal de retrouver ses performances de 2019 en termes de volume de fret, de passagers et de recettes qu'il prévoit de dépasser pour l'année en cours.


 

Le Soleil avec Hello Sénégal 


    Publié le 16/03/2023