Transports

Mohamed Kobele KEITA, Directeur Général de l’autorité guinéenne de l’aviation civile (AGAC) 

La République de Guinée résolument engagée à tout mettre en œuvre pour le développement de son secteur des transports aériens...

Selon Mohamed Kobele KEITA, Directeur Général de l’autorité guinéenne de l’aviation civile (AGAC) : «La République de Guinée est résolument engagée à mettre tout en œuvre pour avoir des itinéraires marchands et des tarifs compétitifs pour l’éclosion de son potentiel aérien avec le soutien de la Commission africaine de l’Aviation civile (CAFAC) »

Dans un entretien accordé au service communication de la CAFAC, le Directeur de l’AGAC revient sur les réalisations, les chantiers et les défis de l’aviation civile de la République de Guinée.


Quelles ont été vos réalisations au sein de l’autorité de l’aviation civile ainsi que dans le domaine de l’aviation dans votre pays en 2022 ?

 

Dès l’aube de l’année 2022, des mécanismes de résilience en matière de sûreté et sécurité ont été renforcés pour faciliter l’amortissement des effets de la COVID-19 sur l’activité aéroportuaire en Guinée. Ce qui s‘est traduit par une hausse du trafic aérien à 26% au niveau de l’Aéroport International AST.

Sur la même année, la Guinée a enregistré l’audit USAP-CMA de l’OACI pour éprouver son mécanisme de surveillance de la sûreté autour des 9 domaines d’activités qui ont subi une forte amélioration par l’effet des réformes entreprises. Les résultats qui ont été communiqués par les auditeurs de l’OACI indiquent que la Guinée a multiplié par 5 son score d’il y a 15 ans. Parce qu’entre autres, le cadre législatif et réglementaire, la formation du personnel, les opérations aéroportuaires, la sûreté des passagers et des bagages de soute ont été potentiellement très structurés et bien orientés. Ces résultats interviennent dans un contexte de refondation du fonctionnement des institutions et organisations publiques en Guinée depuis l’avènement de la transition en septembre 2021.


Les nouvelles autorités comptent poursuivre les réformes dans notre écosystème afin de permettre aux parties prenantes de réaliser leurs missions respectives et constitutives au renforcement des mesures et à la supervision efficace de la sécurité et de la sûreté de l’aviation.


Quels sont vos défis actuels et comment la CAFAC peut-elle vous assister ?


La vision actuelle de la Guinée pour le transport aérien est d’apporter des solutions efficaces et durables aux insuffisances relevées lors de l’audit USAP-CMA et doter la Guinée d’un mécanisme efficace et efficient de surveillance continue, donc l’implication de la CAFAC, par une assistance technique à la mise en œuvre du plan d’actions de leur correction tant par la formation que par des appuis-conseils lors de l’implémentation du plan d’action correctrice des recommandations par une évaluation objective et la mise à jour des mesures de sûreté et sécurité aéroportuaires, est fortement attendue.


Il faut ajouter que la préoccupation en Guinée est véritablement l’inscription des actions dans une optique de durabilité et permettre d’améliorer la capacité de supervision de la sécurité, la sûreté et d’assurer in fine le développement de l’aviation civile. Ce qui démultiplie et justifie les nombreux chantiers des réformes, et du fait que le facteur temps est non négligeable en aviation, l’accompagnement de la CAFAC est plus qu’impérieuse.


Quels sont les actes que vous posez en perspective de l’effectivité du SAATM ?


La Guinée fait partie des pays pionniers à avoir signé l’engagement relatif à la mise en œuvre du marché unique du transport aérien en Afrique. A la suite de cet engagement et au vu des recommandations de la CAFAC, la Guinée a procédé à la mise à jour de ses accords aériens afin de les aligner aux dispositifs de la Décision de Yamoussoukro. Dans cette dynamique, plusieurs accords aériens signés avec d’autres pays africains ont été revus à l’occasion de l’ICAN 2022 afin de prendre en compte le dispositif MUTAA dans la stratégie globale de développement du transport aérien en Guinée.


Très prochainement, des cadres de concertations avec les compagnies aériennes qui fréquentent déjà le tarmac de Conakry sont en cours de préparation afin que toutes les parties prenantes s’impliquent et s’associent de façon significative au développement du transport aérien en Guinée. Pour moi, la dynamique du MUTTA est très simple, soit l’on s’implique pour devenir une aviation de production, soit on reste une aviation de consommation. Sachant que l’Afrique est un véritable bassin de tourisme, de commerce donc d’activités économiques impactant à l’horizon 2030, il faut dès maintenant s’embarquer dans le véhicule MUTTA.


Que pourrez-vous dire au sujet du SAATM PIP ?


Il est important de souligner que la Guinée a participé au lancement du projet pilote d’implémentation du Marché Unique du Transport Aérien Africain (SAATM PIP) organisé lors du 23eme anniversaire de la décision de Yamoussoukro, célébré à Dakar (Sénégal) le 14 novembre 2022.  La Guinée était encore présente à la table ronde tenue à Addis-Abeba, en février dernier où elle a été représentée avec l’accompagnement des autorités du Ministère des Affaires Étrangères.


Ce projet devrait être potentiellement soutenu et accompagné par des partenaires techniques et financiers, y compris l’OACI. Mais également par les Etats africains qui du reste sont considérés comme poches de croissance dans les décennies à venir.


Guinea Routes de 5e Liberté 


L’actualisation des accords aériens signés avec d’autres pays africains, de même que la signature de nouveaux accords avec des pays du continent prennent en compte de façon systématique la 5eme liberté et couvrent bien entendu des routes dont l’exploitation ne souffrira d’aucune restriction. Car, la démultiplication des routes par l’exercice de la 5eme liberté impulse des tarifs compétitifs, booste le tourisme, facilite l’intégration des économies et accélère la résorption du chômage en Afrique.




    Publié le 24/03/2023