Transports

La France lance un plan de 100 milliards d’euros pour le ferroviaire d'ici 2040

La Première ministre française, Élisabeth Borne, a dévoilé un plan d'investissement dans le ferroviaire doté de 100 milliards d'euros d'ici à 2040. La chef du gouvernement répond à la demande formulée cet été par le patron de la SNCF. C'est la somme qu'il réclamait au nom de la transition climatique.

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé vendredi un plan de 100 milliards d'euros d'ici 2040 pour le transport ferroviaire, dont une première concrétisation sera le lancement de "RER métropolitains" dans les grandes agglomérations françaises. "L’État souhaite s'engager, aux côtés de la SNCF, de l'Union européenne et des collectivités locales, pour réussir une, nouvelle donne ferroviaire, de l'ordre de 100 milliards d'euros d'ici 2040", a-t-elle déclaré en recevant un rapport du Conseil d'orientation des infrastructures (COI), un collège composé d'élus et d'experts chargé de plancher sur la question, rapporte le média Europe1.

Selon la Gazette, le scénario dit « de planification écologique » dégagé par ce rapport va bien au-delà du cadrage budgétaire initialement défini dans la lettre de mission du COI, le conseil ayant estimé d’entrée de jeu que celui-ci ne permettrait pas de répondre aux objectifs assignés. Ce scénario « de planification écologique », chiffré à 80 milliards d’investissements sur la période 2023-2027, met la priorité sur les réseaux structurants existants : il recouvre la régénération et la modernisation du réseau ferré, le déploiement de systèmes métropolitains régionaux (les fameux « RER métropolitains » évoqués par le Président de la République), l’adaptation et la transition des routes existantes (en invitant en revanche à réduire la voilure sur certains projets d’extension du réseau routier), et le maintien d’une trajectoire ambitieuse d’investissement sur la voie d’eau.

Un plan d’avenir pour les transports avant l’été

Dont acte : la Première ministre a déclaré que c’est « à partir de ce scénario que nous conduirons nos échanges avec les collectivités ». Elisabeth Borne donnera mandat, en mars, aux préfets de région pour engager les négociations des volets mobilités des contrats de plan Etat-région. Avec comme objectif, en juin, de rendre publique la trajectoire choisie. Son cabinet précise cependant que ce « point de départ » des négociations que constitue le scénario de « planification écologique » du COI ne préjuge pas du « point d’atterrissage » de la déclinaison opérationnelle du plan d’avenir pour les transports, qui sera donc connu avant l’été.

Sans attendre, Elisabeth Borne a par ailleurs annoncé, spécifiquement pour le ferroviaire, une « nouvelle donne » : un plan de 100 milliards d’€ à l’horizon 2040. Ce montant, qui correspond à l’estimation des besoins avancé par le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farrandou, ne sera pas intégralement apporté par l’Etat, mais supporté par toutes les parties prenantes, collectivités, opérateurs, investisseurs. « Ces moyens exceptionnels seront dédiés à deux objectifs : mettre un terme au vieillissement du réseau ferré existant et le moderniser (soit 1 MD€ supplémentaire par an pour la régénération du réseau et 500 M€ par an pour sa modernisation) ; poursuivre le développement de nouvelles lignes et développer de nouveaux services avec les RER métropolitains », a détaillé la Première ministre, qui a en outre précisé que ce dernier chantier s’appuiera sur l’expertise de la Société du Grand Paris.

Modernisation du réseau ferré et aux transports du quotidien

Celui-ci s'éloigne du cadrage budgétaire actuel pour ajouter des investissements jugés "les plus pertinents pour faciliter le report modal (de la route vers les transports collectifs, NDLR) et de la décarbonation". Donnant la priorité à la modernisation du réseau ferré et aux transports du quotidien, le scénario veut également mettre l'accent sur la rénovation des routes et voies d'eau, mais invite à réfléchir deux fois avant de construire de nouveaux axes routiers.

Début des discussions

Au côté de la SNCF, elle mettra les compétences qu’elle a déployées dans le cadre de la préparation du Grand Paris Express au service des régions. Dès le mois de mars, des discussions seront entamées avec les exécutifs locaux concernés pour déterminer le calendrier, les modalités opérationnelles et de financement pour les nouveaux projets de RER métropolitains. Des dispositions législatives nouvelles seront nécessaires, notamment pour élargir les missions de la SGP. Et pour contribuer à financer ces investissements, le gouvernement envisage de mettre à contribution l’aérien et les sociétés d’autoroute.



    Publié le 25/02/2023