Transports

Mame Boye Diao (CDC) : « Air Sénégal doit être un fleuron de l’industrie aéroportuaire en Afrique occidentale»

Dans un panel au Forum Invest In Senegal, le patron de la CDC revient sur les difficultés du pavillon national sénégalais. Selon M. Diao : « Air Sénégal est étranger au Sénégal »

Intervenant lors du panel présidé par la ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, ce vendredi 7 juillet, au deuxième jour du Forum invest in Sénégal, au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamnadio, le Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Mame Boye Diao n’y est pas allé du dos de la cuillère pour déplorer la situation difficile de la compagnie aérienne Air Sénégal qui peine à décoller. 

A l’en croire, même si c’est un bon modèle économique, il estime que l’Etat n’est pas allé au bout des process mis en place pour rendre nos entreprises performantes. 

Néanmoins, il estime que si Air Sénégal avait les mêmes commodités que Ethiopian, il allait dépasser cette compagnie en deux ans.

Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, a présidé le panel sur les défis de la mobilisation de l’investissement privé dans les partenariats public-privé (Ppp) qui, à l’en croire, constitue un sujet crucial pour le développement économique du Sénégal. « Les Ppp sont des instruments puissants permettant d’accélérer la réalisation de projets structurants et créateurs de valeur. Cependant, pour que ces partenariats atteignent pleinement leurs potentiels, une mobilisation efficace de l'investissement privé est nécessaire notamment dans un contexte d’optimisation des ressources budgétaires. Inopportunément, cette mobilisation de ressources privées fait face à plusieurs challenges. L'un des principaux défis réside dans la création d'un environnement propice à l'investissement privé. En effet, les investisseurs recherchent une stabilité politique, sociale, juridique et réglementaire pour s'engager à long terme. Un autre défi majeur est la disponibilité de financements attractifs. Un troisième défi important est la capacité institutionnelle et technique nécessaire pour développer et mettre en œuvre des projets de Ppp de qualité », fait d’emblée remarquer Oulimata Sarr.

 Si Air Sénégal avait les mêmes commodités que Ethiopian

 Pour sa part, le panéliste, El Hadj Mamadou Diao, revenant sur le partenariat et les opportunités à saisir au Sénégal post 2023, a déploré les difficultés rencontrées par la compagnie aérienne Air Sénégal. « Air Sénégal qui doit être un fleuron aéroportuaire en Afrique occidentale (détenue à 100% par l’Etat dont 40 milliards mobilisés par la Cdc) est étranger au Sénégal. 

Dans un cadre concurrentiel comme le nôtre, il faut voir ce que d’autres compagnies comme Ethiopian ou Air France ont comme commodités dans leurs propres pays. Ils sont rois dans les aéroports dans lesquels ils sont. Malheureusement, ici rien n’est promis à Air Sénégal pour qu’on puisse se déployer convenablement et nous allons tous encore une fois dire que c’est un modèle économique qui pouvait être bon, mais qu’il est inopérant parce que nous avons simplement refusé d’aller au bout des process que nous avons mis en place pour rendre nos entreprises performantes. Si on donnait à Air Sénégal les mêmes commodités, les mêmes avantages que Ethiopian Airlines, nous les dépasserons dans deux ans », explique le patron de la Cdc dans les colonnes du journal les Echos lors du panel organisé par le département ministériel de Oulimata Sarr au Forum Invest In Senegal.







Publié le 13/07/2023