Transports

Air Sénégal attend 8 nouveaux avions pour les dessertes intérieures : les départs à partir de l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor

L'aéroport militaire Léopold Sédar Senghor de Dakar va renouer avec les décollages et atterrissages des avions avec le démarrage, le 15 janvier prochain, du premier à destination de Saint-Louis de l'un des huit nouveaux avions acquis par Air Sénégal.

L'aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar-Yoff devenu aéroport militaire, fermé aux vols commerciaux depuis décembre 2017, avec l'ouverture du nouvel aéroport Dakar-Blaise Diagne, sera à nouveau rouvert aux vols domestiques à partir du 15 janvier prochain grâce aux huit (8) nouveaux avions de 19 places qu'Air Sénégal vient d'acheter. Le premier vol au départ de Yoff à destination de Saint-Louis est prévu le 15 janvier. Un autre départ de la région de Kédougou est aussi annoncé. Des appareils qui vont desservir les régions de Saint-Louis, Kédougou, Kolda, Podor... Les avions L410 qui ont fait leur preuve dans l'ancienne Union des républiques socialistes soviétiques (Urss), plus précisément en République Tchèque, ont été acquis dans le cadre du Programme de réhabilitation des aérodromes du Sénégal (Pras). 

Huit avions tout neufs qui serviront à désenclaver toutes les régions avec le concours de l'Armée de l'air qui forme tous les pilotes à l'Académie internationale des métiers de l'aviation civile (Aimac).

Dans cette même lancée, la Direction générale de la compagnie aérienne annonce la naissance prochaine du Centre de maintenance pour assister et faire la maintenance de tous les avions Atr, Airbus... «Ce qui fera une manne financière assez importante pour Air Sénégal qui fera ses maintenances d’ici au lieu d'aller les faire à l'étranger», précise Alioune Badara Fall, directeur général d'Air Sénégal dans les colonnes du journal l'Observateur paru ce lundi 08 janvier 2024.

Le défi de la destination Jeddah

Dotée d'une flotte de huit (8) appareils, avec un réseau assez étoffé, Air Sénégal va déchirer le ciel saoudien à partir du 30 janvier prochain pour attirer les clients qui veulent faire la Oumra (petit pèlerinage) en vol direct. Une liaison qu'elle fera avec un de ses A330Néo et la ligne est déjà commercialisée. 

Annoncé comme transporteur officiel du pèlerinage aux Lieux saints de l'Islam en 2024, avec des doutes certains sur sa capacité à relever ce défi, Air Sénégal a déjà noué huit accords avec des compagnies aériennes de renom grâce à la certification Iosa (certification de la sûreté et de la sécurité qui rassure que la compagnie suit les normes de sûreté).

Des perturbations ont été notées récemment dans certains vols de la compagnie aérienne nationale. Des incidents qu'Air Sénégal range dans des concours de circonstances.

Puisque trois (3) de ses appareils ont été récemment cloués au sol en 24 heures. Un de ses avions avait pris un oiseau au décollage. Et l'appareil a été obligé de faire demi-tour. Un autre immobilisé à 

l'aéroport Roissy de Paris suite à une fuite d'huile au niveau de la pompe hydraulique du moteur numéro 1. «C'est un incident fréquent dans les appareils parce qu'il y a une forte pression d'huile qui passe dans la pompe. Ce qui endommage souvent le joint. Une panne qu'Air Sénégal pouvait même réparer une fois à son arrivée à Dakar. Il suffisait juste de faire un complément d'huile, tente-t-on de justifier en interne. Mais, ce jour-là, l'aviation civile française avait fait réparer l'appareil à Paris avant son décollage. Par conséquent, la compagnie qui avait 280 passagers à bord, a été obligée de les loger dans un hôtel avant de louer un avion pour les ramener à Dakar. Un incident qui avait perturbé tout le réseau.

Problèmes de régularité et de ponctualité

Un autre évènement malheureux s'abat également sur toutes les compagnies aériennes (Air France, Turkish, Brussels...) au départ de Dakar avec une pénurie de kérosène. Air Sénégal, qui a le plus grand nombre de vols dans la plateforme de Dakar Blaise Diagne, a été fortement impacté. «Nous avons présenté nos excuses aux passagers pour ces perturbations indépendantes de notre volonté.

Mais, tout est rentré dans l'ordre. Présentement, tous nos avions sont en exploitation et nous faisons de notre mieux pour la ponctualité et la régularité», confie la direction générale. Et de préciser: «Tous nos avions sont exploitation et à l'heure sur toutes les lignes. »

Du côté de la gestion, des cadres de la direction rassurent sur la bonne santé financière de la compagnie. Il y a une nette amélioration dans la santé financière de la compagnie.

Air Sénégal est une compagnie qui n'a que cinq (5) ans d'existence.

C'est normal qu'elle soit endettée dans ce contexte assez difficile et concurrentiel. Mais, Air Sénégal tient très bien la route et continue à payer ses dettes. Nous avons réduit la perte par des économies de coût au niveau de tous les postes.

Contrairement à ce que nous lisons souvent, on ne fait pas de pilotage à vue. Nous avons, tous les jours, un tableau devant nous qui nous montre exactement l'état actuel de nos performances. Par exemple, tous les matins, nous faisons ce qu'on appelle la veille concurrentielle, c'est-à-dire nous pouvons savoir tous les jours quel type d'appareil mettre sur telle ligne par rapport au taux de remplissage, quel prix affecter par rapport à nos concurrents et nos coûts d'exploitation.

Nous sommes outillés au plus pointu que toutes les compagnies au monde pour surveiller exacte- ment la concurrence, mais surtout notre coût d'exploitation qui nous rappelle, par rapport à l'ordre, notre stratégie de management. Et nous sommes surveillés de près par des cabinets d'audit, l'Etat... le 15 de chaque mois, il y a un Conseil ministériel sur Air Sénégal pour revoir tous les chiffres», a expliqué le directeur général d'Air Sénégal.

Par ailleurs, le patron d'Air Sénégal a tenu à préciser que la compagnie aérienne nationale est le propriétaire légitime de ses avions. «Il faut aussi savoir qu'Air Sénégal n'a pas loué d'avions, elle les a achetés.

L'avantage que nous avons, c'est que demain, ces avions nous appartiennent. Et en cas de difficultés financières, ces avions peuvent servir de caution pour lever des fonds. Ils peuvent même être mis en location plus tard. Toutes les compagnies d'antan n'achetaient pas d'avions, elles les louaient. Et dès que ces compagnies avaient des difficultés, la fermeture était immédiate sans patrimoine et le personnel était laissé en rade». En attente de la mise en œuvre !


 Avec l’Observateur 





Publié le 08/01/2024