Tourisme

Marrakech repart à la conquête des voyageurs et des grands événements

Marrakech et la destination Maroc dans son ensemble sont prêts à accueillir les voyageurs français et les grands événements internationaux dans les meilleures conditions.

L’évènement : 24 heures à Marrakech

Près d’une quarantaine d’invités – journalistes et surtout décideurs du monde du voyage – étaient conviés à Marrakech le 9 novembre à l’initiative de l’ONMT (Office National Marocain du Tourisme) et du SETO (Syndicat des Entreprises du Tour Operating). Deux mois jour pour jour après le séisme, ces “24 heures de solidarité” avec la destination visaient surtout à tourner la page d’un épisode dont les images relayées sur le marché français ont pu être jugées disproportionnées par rapport à la réalité vécue par les Marrakchis. « Quand il y a un événement comme celui-là, on ne peut rien faire : il y a des images… Les gens qui sont sur place restent, ceux qui avaient vraiment l’intention d’y aller y vont, et pour ceux qui avaient l’intention de réserver, c’est plus difficile. L’objectif de cette opération, c’était de montrer à nouveau la destination Marrakech, où tout va bien, pour préserver les vacances de noël puis de février », témoigne René-Marc Chikli, Président du SETO.

Force est de constater une fois sur place que la destination et sa population ont effectivement fait preuve d’une résilience exemplaire. « Le lendemain matin du séisme, mes employés étaient à leur poste à la première heure, fraîchement rasés, prêts à reprendre tout de suite le travail », s’étonne encore, admiratif, le directeur français d’un restaurant. Les réparations et les consolidations ont été rapidement initiées pour permettre à Marrakech de repartir de l’avant en quelques semaines à peine. Et le flux de voyageurs a accompagné ce retour à la normale. « Les chiffres ont chuté la première semaine, avant de remonter au fur et à mesure, et nous avons retrouvé le trafic au bout d’un mois. Aujourd’hui la destination va bien, et les hôtels sont pleins », assure René-Marc Chikli. Le Président du SETO prévoit d’ailleurs que « les baisses vécues pendant trois semaines seront rattrapées d’ici quelques mois sans aucun soucis ».

Le message envoyé par l’ONMT et le SETO est donc clair : il s’agit de rassurer les touristes comme les professionnels. Marrakech est plus disposée que jamais à l’accueil de voyageurs et de grands événements. D’ailleurs, la destination n’a pas attendu cette initiative sur le marché français pour se rouvrir au monde, à marche forcée et à grande échelle même. Dès le mois d’octobre la Banque mondiale et le FMI tenaient leur conférence annuelle à Marrakech. Soit 14 000 participants qui ont convergé vers la Ville Ocre, une ville de retour sur la scène du MICE, résolument tournée vers l’international comme vers l’avenir.

La destination : Marrakech côté places…

On pourrait facilement croire, en déambulant dans les ruelles de la médina, que ce décor de film d’aventure est désormais figé, tel un musée à ciel ouvert. Ce serait mal connaître le bouillonnement urbanistique local… La vieille ville n’a rien contre un peu de renouveau, surtout s’il s’intègre harmonieusement à l’architecture locale, s’il valorise des bâtiments historiques tout en étoffant le catalogue culturel ou gastronomique de la destination. Comme un symbole, la place Jemaâ el-Fna elle-même est encore capable de se réinventer. En témoigne l’inauguration d’un superbe Musée du Patrimoine Immatériel en février dernier.

Installé dans l’ancienne Banque d’État du Maroc construite en 1922, le nouveau venu de la scène culturelle marrakchie domine la célèbre esplanade. Ses terrasses, privatisables par la clientèle entreprises, offrent d’ailleurs une vue imprenable sur Jemaâ el-Fna. Et sa collection rend un hommage esthétique et polyphonique à ce carrefour haut en couleurs, aux hommes et aux femmes qui, depuis des siècles, en ont fait un tel théâtre à ciel ouvert. Outre la mise en valeur de l’influence de la place sur l’art (photographie, peinture, cinéma, théâtre…) et une section numismatique, le Musée du Patrimoine Immatériel s’attache donc à rendre un vibrant hommage aux personnages de Jemaâ el-Fna : conteurs, poètes, charmeurs de serpents, musiciens berbères, danseurs gnaouis, joueurs de sintir…

« Jamaâ El-Fna, musée du Patrimoine Immatériel, est conçu comme prolongement de ce cœur battant de Marrakech. Il vient enrichir l’offre muséale de la ville ocre et contribue à la sauvegarde et la diffusion de son héritage ancestral et universel, partie intégrante de la mémoire collective », résument les responsables du site. Une première étape de choix pour se familiariser d’emblée avec la destination par le biais de son agora emblématique, tout en donnant du sens à son événement, en l’installant dans le point de rencontre par excellence.

Autre nouveauté, autre ambiance, et autre « place », Meydene fêtera son deuxième anniversaire en décembre. Le nouveau pôle cristallise l’ambition culturelle du projet M Avenue, un vaste pôle d’activité et d’attractivité qui réunit commerces, restaurants, incubateur MTech, centre d’affaires MBusiness, solutions d’hébergement, et même clinique de chirurgie esthétique. Au sein de ce complexe polyvalent et ultra-moderne, Meydene prône le « mariage parfait entre l’Art et la Technologie », avec notamment un « Parcours » immersif et interactif dans la culture, l’art de vivre, et l’esprit des habitants de Marrakech.

Là aussi, un lieu de choix pour organiser un événement ancré dans la destination, d’autant que Meydene est doté d’un amphithéâtre d’une capacité de 402 places et peut s’appuyer sur le savoureux restaurant Douar, installé en rooftop. Les responsables du site entendent d’ailleurs s’impliquer dans l’art de recevoir : une école de formation dédiée à l’hospitalité doit accompagner la montée en gamme de la destination sur le marché du tourisme et du MICE, et la direction rêve même d’une « signature M Avenue » qui deviendrait gage de qualité.

… et médina côté jardins

Loin de ce décor tout en modernité, les ruelles sinueuses de la médina sont elles aussi capables de se réinventer, de sublimer le patrimoine historique au travers de nouveaux projets, parfois dissimulés derrière les façades de la vieille ville. Le bien nommé Jardin secret de Marrakech se destinait initialement à un projet hôtelier. L’importance historique du lieu – confirmée par les archéologues, qui datent les origines du complexe à l’époque de la dynastie saadienne, il y a quatre siècles de cela – a convaincu les investisseurs de revoir leur copie. Et c’est une réussite, avec désormais un jardin exotique réunissant des plantes du monde entier, et un jardin islamique incarnant une description métaphorique du paradis. Le tout bercé par le bruissement de l’eau et le chant des oiseaux… « A Marrakech, nous n’avons plus vraiment besoin d’hôtels ou de maisons d’hôtes, nous avons besoin de projets pour promouvoir et enrichir notre culture », témoigne la responsable du site. Depuis 2016, soit quatre ans après le début de la restauration du site, le Jardin secret est donc ouvert à la population locale et aux touristes, en journée. Mais cet espace unique peut aussi être privatisé le temps d’un événement, sur demande, après la fermeture. Le format assis peut réunir une centaine de personnes, et la capacité totale peut être multipliée par trois.

Surprendre ses invités par le contraste entre l’agitation de la médina et le calme d’un oasis majestueux, entre l’urbanité alentour et une mise en scène végétale et minérale : voilà aussi le pari – gagnant – du Jardin du Lotus. Et là aussi, le lieu revendique une part de confidentialité qui accentue son caractère exclusif. « The Secret » : tel est le nom donné à la demeure du site, un espace (très) haut de gamme imaginé par l’artiste Kris Ruhs, qui se destine exclusivement à l’activité événementielle depuis maintenant dix ans. La maison construite en 1991, en lieu et place d’une vingtaine de riads, propose une superficie de 2500 m², avec 800 m² de terrasses.

De quoi afficher une capacité de 150 personnes en places assises, avec un espace principal installé autour de la piscine, auxquelles s’ajoutent la bibliothèque et la salle à manger. « Mais la maison se prête davantage à des événements en format cocktail dînatoire ou déjeunatoire, permettant de circuler entre les différents espaces », recommande Khalil El Ghairi, le Directeur du Jardin du Lotus. Dès lors, les organisateurs peuvent tabler sur un événement réunissant jusqu’à 300 invités. La COP22 compte parmi les signataires d’un livre d’or qui pourrait bien s’étoffer d’événements prestigieux au cours des prochaines années…

L’activité : le Maroc vu du ciel

Bien connue des professionnels français du MICE, Marrakech n’a donc pas pour autant livré tous ses secrets pour réserver une expérience inattendue aux participants. Activité originale s’il en est, le vol en montgolfière peut aisément se prêter à un groupe d’une trentaine d’invités – et même davantage – répartis dans des nacelles de 15 ou 20 places. La légère “contrainte” horaire, imposée à la fois par les impératifs techniques de température et par la proximité de l’aéroport, n’en rend l’expérience que plus esthétique. Avec un rendez-vous fixé avant 6h du matin, après 40 minutes de trajet depuis Marrakech environ, les participants sont en effet conviés à admirer le lever du soleil depuis la nacelle. Non sans avoir expérimenté au préalable l’hospitalité marocaine le temps d’un petit déjeuner copieux, servi sous une tente traditionnelle. Le tout en admirant le spectacle de ces gerbes de flammes au milieu de l’aube, et de ces toiles colorées qui, peu à peu, se gonflent avant de prendre leur envol. Même les participants sujets au vertige peuvent savourer sans crainte cette parenthèse hors du temps, avec une vue imprenable sur les montagnes alentour, et sur les autres montgolfières qui peuplent le ciel marocain. 



Source : Voyages d'affaires 



                                                                                                                                                          Publié le 17/11/2023