Tourisme

Hôtellerie – Accor : les fondamentaux d’une croissance durable et rentable 

(Voyages d'affaires) - En plus de résultats en forte hausse en 2023, le groupe Accor s'attend à poursuivre sa croissance en 2024 et au-delà, porté par le développement continu du tourisme à l'international.

Un revenu par chambre (RevPAR) en hausse de 23% sur l’année, un chiffre d’affaires qui progresse de 20% pour dépasser les 5 milliards d’euros, la barre du milliard d’euros d’excédent brut d’exploitation franchie pour la première fois de son histoire : l’année 2023 aura été plus que profitable au groupe Accor. Ces deux divisions créées l’an dernier, la division Premium, Milieu de Gamme et Économique (+17%) et la division Luxe & Lifestyle (+22%) ont chacune participé à ces résultats exceptionnels. « Dépassant ce à quoi nous nous attendions en milieu d’année dernière« , a souligné Sébastien Bazin, le PDG du groupe français.

Comme les autres poids lourds de l’hôtellerie mondiale, le leader de l’hôtellerie en Europe, comme dans à peu près toutes les régions du monde excepté en Amérique du Nord et en Chine, a profité d’une demande « résolument solide«  l’an passé. Si la fréquentation est toujours légèrement en retrait de 3 pts par rapport à l’avant pandémie (66,0% contre 69,3 % sur l’année 2019), la progression constante des tarifs se poursuit (+11,8%). Manifeste depuis plusieurs mois, cette élévation du prix moyen vient compenser les quelques trous d’air existants encore côté demande, notamment le moins bien sur certains marchés comme l’Allemagne ou l’Asie du Sud-Est ou une clientèle chinoise en nombre limité.

Alors que ces difficultés ont eu tendance à s’amenuiser ces derniers mois de l’année – au dernier trimestre 2023, l’Asie du Sud-Est a connu une croissance du RevPAR comparable à celle du Moyen-Orient, une des régions les plus dynamiques -, le groupe français entrevoit de belles marges de progression pour l’année en cours. D’autant que le tourisme international devrait dépasser le nombre de 1,46 milliard de voyageurs atteints en 2019, avec une prévision de 1,49 milliard de touristes internationaux en 2024.

Redémarrage du tourisme en Asie-Pacifique, retour progressif de la clientèle chinoise, événements porteurs en Europe avec l’Euro de football outre-Rhin, l’America’s Cup à Barcelone et bien sûr les JO à Paris : plusieurs éléments renforceront la dynamique d’ensemble, la croissance attendue des voyages d’affaires venant s’ajouter à ces perspectives. D’où un optimisme certain alors que le contexte économique – inflation, taux d’intérêt – tend aussi à s’améliorer. « Si le contexte géopolitique reste complexe, 2024 s’annonce riche en événements internationaux majeurs qui devraient continuer à nourrir la croissance et nous entamons cette année avec confiance« , explique ainsi Sébastien Bazin.

Mais, surtout, les perspectives de croissance ne s’arrêtent pas à l’année en cours. Accor a répété ses objectifs d’une progression annuelle du RevPAR comprise entre 3% et 4% sur la période 2023-27. Une croissance durable soutenue par l’expansion de la classe moyenne à l’échelle mondiale comme le développement continu du tourisme international. Selon Sébastien Bazin, « la demande devrait augmenter entre 4% et 6% par an au cours des dix prochaines années, alors que l’offre hôtelière ne s’accroîtra que de 1,5% à 2% dans le même temps. Soit un rythme de croissance de la demande trois fois supérieur à celui de l’offre, contre deux fois ces 20 dernières années« . « Un saut quantique » pour le PDG d’Accor, dont les grands groupes seront les premiers à profiter de par « leur capacité à capter cette clientèle additionnelle à travers les outils de CRS et les programmes de fidélité. Nous avons de très bonnes années devant nous« .

Alors que le futur du tourisme mondial ne pourra prendre qu’une direction éco-responsable, le groupe a quasiment atteint ses ambitions en matière de RSE avec l’élimination des plastiques à usage unique dans 79% de ses hôtels – contre un objectif de 80% -, la présence de 42% de femmes à des postes de management, et 90% de ses 300 plus grands hôtels lancés dans une mesure précise des déchets alimentaires, préalable à une meilleure gestion dans le futur. Reste un autre outil de mesure, celui de la consommation énergétique et des émissions CO2, dont la mise en place prend plus de temps, déployé actuellement dans 60% des hôtels contre une cible de 85% prévue initialement.





                                                                                                                                                          Publié le 26/02/2024