Infrastructures

Sénégal : les travaux de construction du port de Ndayane ont démarré

Dubaï Port World Dakar, en collaboration avec l’Etat du Sénégal, a entamé la construction du Port de Ndayane (à environ 50 km de Dakar). Ce projet qui coutera plus d’un milliard de dollars USD représente le plus gros investissement de DP World sur le continent africain. Et la Banque mondiale vient d'appuyer le Sénégal d'un montant de 550 millions de dollars dans l'augmentation du capital de cette future infrastructure portuaire.

Plus d’un an après la pose de la première pierre, le projet du complexe portuaire de Ndayane amorce l'étape de concrétisation avec le lancement des travaux sur site.


Les travaux de construction du nouveau port en eau profonde du Sénégal ont été lancés, vendredi 14 avril dernier par le gouvernement et le l’opérateur émirati DP World, adjudicataire du projet. Le chantier est prévu pour s’achever en 2026 et devrait nécessiter la mobilisation de plus de 1 milliard USD d’investissement. 


Ce complexe portuaire devrait être construit en deux phases. Les travaux, à la phase 1, sont budgétisés à environ 837 millions USD.


La première phase de ce projet portuaire est constituée d’un chenal maritime de 5 km et d’un terminal à conteneurs de 300 ha disposant d’un quai de 840 mètres, avec la capacité d’accueillir deux navires de 366 mètres et de traitement d’1,2 million EVP (conteneurs standards de 6 m) par an. 


La deuxième phase nécessiterait 290 millions USD et concerne quant à elle la construction d’un second quai de 410 m et le dragage supplémentaire du chenal d’accès. DP World développera de même une zone économique spéciale (ZES) ainsi que des liaisons routières et ferroviaires pour raccorder le port au centre-ville de Dakar et au réseau de transport régional.


Le projet a été élaboré en prévision de la croissance soutenue du trafic au port de Dakar, un port fluvial ne pouvant pas recevoir les megaships et ne disposant plus de réserve foncière suffisante pour des travaux d’extension.



Augmentation de capital du Port de Ndayane : La Banque mondiale appuie le Sénégal

L’Agence multilatérale de garantie des investissements (Miga), institution du Groupe de la Banque mondiale, a émis des garanties à hauteur de 516 millions d’euros, soit plus de 337, 9 milliards de francs Cfa, en faveur de banques étrangères, notamment la Standard Chartered Bank au Royaume-Uni, le Crédit Agricole Cor­porate and Investment Bank en France et JPMorgan Chase Bank N.A. London Branch aux Etats-Unis, au titre des prêts qu’ils ont consentis à l’Etat sénégalais pour des périodes allant jusqu’à 18 ans, afin de les couvrir contre le risque de non-remboursement. Le Sénégal peut accroître sa participation au capital de Dp World Dakar Sa, qui exploite des terminaux à conteneurs dans le Port autonome de Dakar (Pad) et dans le futur Port de Ndayane. 

Dans le document, les partenaires financiers précisent que «le produit des prêts bénéficiant de l’appui de la Miga permettra de refinancer les emprunts contractés par l’Etat dans le but de porter de 10 à 40% sa participation au capital de Dp World Dakar Sa, la société qui exploite des terminaux à conteneurs au Port autonome de Dakar (Pad) et dans le futur Port de Ndayane. Il s’agit pour l’Etat sénégalais de renforcer sa position stratégique dans le secteur et d’accroître ses recettes annuelles grâce aux dividendes qui lui seront versés».

La signature de ce projet, qui représente la millième opération soutenue par la Miga depuis sa création, indiquent les responsables de l’agence, «témoigne de sa détermination à poursuivre sa mission, qui consiste à soutenir la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer les conditions de vie des populations en mobilisant des investissements privés internationaux au profit de pays en développement. La Miga accorde des garanties au titre non seulement de nouveaux investissements, mais aussi de financements ayant pour objet d’accroître l’envergure, de moderniser, d’améliorer ou de renforcer des projets en cours».

«Ce millième projet de la Miga va permettre à l’Etat sénégalais d’investir dans ses ports et de poursuivre ainsi un objectif stratégique prioritaire, avec le développement d’un pôle commercial majeur dans la région. Les retombées financières et économiques du projet viendront renforcer le budget de l’Etat, ce qui favorisera la relance post-Covid du pays», explique Hiroshi Matano, vice-président exécutif de la Miga, cité dans un communiqué.

La Miga se félicite d’avoir soutenu, au cours des 35 dernières années, des projets financièrement et économiquement viables, respectueux de l’environnement et s’inscrivant en droite ligne des objectifs de développement nationaux. Ce projet de soutien à l’investissement de l’Etat sénégalais dans le Port de Dakar est le dernier exemple en date de l’action que mène l’agence.

Les parts du Sénégal devraient passer de 10 à 40%

Les ports contribuent de manière fondamentale à l’économie sénégalaise et occupent une place centrale dans les plans de développement du pays. Grâce à son littoral qui s’étend sur plus de 700 kilomètres et à son emplacement à l’extrême ouest de l’Afrique et du Sahel, le Sénégal jouit d’un avantage stratégique propice à l’établissement d’un pôle régional reliant l’Afrique au reste du monde. Situé à la jonction de plusieurs routes maritimes très importantes, le Port de Dakar assure des temps de navigation compétitifs en Afrique de l’Ouest.


Le Port de Dakar joue aussi un rôle stratégique crucial dans l’économie sénégalaise, car il est le principal point d’entrée et de sortie des échanges extérieurs du Sénégal et contribue dans une large mesure aux recettes publiques et au Produit intérieur brut. Il aide également à renforcer l’intégration régionale et à faciliter les échanges au sein de la région de l’Afrique de l’Ouest, une grande partie des importations du Mali transitant par ses installations.


Les autorités sénégalaises ont décidé d’accroître la participation de l’Etat au capital de Dp World Dakar Sa, qui est l’un des exploitants des terminaux à conteneurs du Port de Dakar et l’un des futurs exploitants de la nouvelle plateforme qui doit être construite à Ndayane. L’acquisition de parts supplémentaires du capital de Dp World Dakar portera également la participation de l’Etat au partenariat public-privé à un niveau similaire à ceux observés pour d’autres partenariats de ce type jugés importants sur les plans national, économique et stratégique.

L’instrument de prêt couvert par la Miga devrait, selon les partenaires financiers, «abaisser la valeur actuelle du montant total du service de la dette des emprunts qu’il refinance. La restructuration de la dette sur une échéance plus longue devrait aussi, selon les estimations, réduire les obligations au titre de service de la dette à court terme et accroître la souplesse des opérations dans un contexte actuellement caractérisé par la rigueur des conditions de financement à l’échelle mondiale. Grâce aux dividendes que lui procurera sa participation accrue au capital de Dp World Dakar, l’Etat devrait aussi pouvoir tirer un rendement positif de ses investissements, compte tenu des résultats obtenus jusqu’à présent par Dp World Dakar et des perspectives de la société».

En outre, note le document, «le Sénégal cherche, dans le cadre de cet investissement, à devenir un partenaire essentiel des opérations de transbordement de marchandises dans la région en tirant mieux parti de l’emplacement stratégique de Dakar et en contribuant à l’expansion du port. Les autorités seront aussi mieux placées pour participer à la prise de décisions stratégiques par Dp World Dakar concernant l’expansion future du port, sa­chant toutefois que le contrôle ainsi que l’exploitation des ins­tallations au quotidien continueront d’incomber à la société, conformément au modèle de partenariat public-privé».

«Prévu pour être opérationnel en 2026, le port de Ndayane permettra au Sénégal d’accueillir les plus grands navires en circulation. Il développera l’économie du transport et renforcera la position du pays comme hub commercial majeur en Afrique de l’Ouest».


Au total, le port multifonction de Ndayane devra contribuer à l’amélioration de la compétitivité internationale du Sénégal et au développement d’un hub logistique dans la région ouest-africaine à travers une gestion portuaire efficace en lien avec la taille des navires et du volume des cargaisons. 


Ainsi, il est attendu du projet : la formulation du Schéma Directeur du Port multifonction de Ndayane (horizon 2047) ; la formation du plan de développement à court terme du port multifonction de Ndayane (horizon 2030) ; et la formulation de stratégies à long terme pour renforcer les compétences du personnel du Port autonome de Dakar. 





  Publié le 17/04/2023