Infrastructures

Le Gabon veut créer une association des zones économiques spéciales d'Afrique pour stimuler les investissements étrangers et la création d'emplois

Libreville la capitale gabonaise va abriter du 2 au 3 février prochain, le premier Forum des organes de gestion administrative des Zones économiques d'Afrique (Fogazea) sous le thème : « Cohésion et association des organes de gestion administrative des Zones économiques d’Afrique, au service de la performance économique du continent ». Avec au programme des conférences, des partages d’expériences, des séances de travail, le « team building », et les visites de sites.

Organisée par l’Autorité administrative de la Zone économique spéciale de Nkok, cette rencontre à laquelle prendra part le Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, devrait aboutir à la signature d’un protocole d’accord de création d’une association des organes de gestion administrative des Zones économiques spéciales africaines.  Les différentes thématiques qui seront discutées dans les panels sont « rôle et fonctionnement des organes de gestion administrative dans le développement des zones économiques », et « enjeux et défis pour la cohésion et l’association des organes de gestion administrative ».


D’après le journal le Nouveau Gabon, cette rencontre des zones économiques spéciales d’Afrique intervient dans un contexte où la Zone économique à régime privilégié de Nkok (ZERP) change de statut pour devenir une Zone d’investissement spéciale (ZIS), conformément à une décision du gouvernement au cours du conseil des ministres du 20 janvier dernier. Cette évolution permet à la Zone d’accueillir tous types d’entreprises pour la réalisation des activités industrielles, commerciales, agricoles, technologiques, touristiques, de recherche, d’éducation ainsi que de services, et dans laquelle les investisseurs détenteurs d’un des agréments prévus par la loi bénéficient ou non d’un régime privilégié. Le but est d’améliorer les performances de cette zone.


Selon Magazine de l’Afrique, le Gabon mise sur les Zones économiques spéciales pour stimuler les investissements étrangers et la création d’emplois. Reste à préciser quelle place sera accordée aux entreprises gabonaises.


« Aujourd’hui, les ZES présentes sur le continent sont faites pour attirer les actifs étrangers de telle sorte que les entrepreneurs locaux sont laissés-pour-compte », juge-t-il. « Les entreprises africaines ont difficilement accès aux ZES car cela demande un apport financier considérable que seules les multinationales peuvent se permettre. » Selon l’économiste, la solution est dans les mains des gouvernements et des institutions financières panafricaines.

 

« Un soutien financier individuel envers les petites entreprises doit être fourni par ces institutions locales », argumente l’économiste. Selon qui « des privilèges spéciaux tels qu’un accès moins cher à l’utilisation des terres devrait être accordés aux entreprises nationales ».

 

Quel rôle pour les ZES en Afrique ?


Sur le continent africain, les zones franches ont largement été adoptées au cours des années 1990-2000, après avoir reconnu leurs impacts positifs sur l’économie asiatique.

Les ZES étaient un moyen pour les pays en développement de dynamiser leurs secteurs industriels et augmenter considérablement leurs exportations. En 2019, 189 ZES réparties dans 47 pays étaient opérationnelles en Afrique. Les ZES « établies par la loi » se trouvent en nombre important dans des pays comme le Kenya, le Nigeria et l’Éthiopie.

 

Le Kenya comptait 61 ZES en 2019, selon la Cnuced

 

Malgré les avantages économiques évidents qui en découlent, l’Afrique n’a pas connu de succès majeur avec l’ouverture de ZES. Prenant pour modèle la Zone de Shenzhen, en Chine, qui a acquis une renommée internationale pour son impact sur l’économie chinoise, les ZES à travers le continent africain sont restées très largement sous-développées et sous-utilisées.

« Copier les modèles de ZES qui ont réussi fonctionne rarement car il est impossible de reproduire les conditions qui ont conduit à leurs succès », indique un récent rapport de la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement). En 2021, une enquête réalisée par l’organisme onusien sur 39 ZES à travers le continent africain a révélé que « seulement 15% d’entre elles fonctionnent actuellement à pleine capacité ». Selon le rapport, « la sous-utilisation et la sous-performance des ZES africaines appellent à l’adoption immédiate de nouvelles approches ».


Parmi d’autres méthodes innovantes, la Cnuced insiste pour que les pays africains prennent en considération trois tendances lors de la mise en place de nouvelles ZES : les objectifs de développement durable, la numérisation croissante de l’industrie et le rôle du régionalisme africain.

 


Publié le 30/01/2023