Infrastructures

« Avec les 13 aéroports pris en compte par le PRAS, le Sénégal se positionnera comme un Hub aérien sous-régional de premier plan » Souleymane Ndiaye, Directeur des infrastructures aéroportuaires.

Dans un entretien accordé à Seneweb, le Directeur des Infrastructures aéroportuaires, Souleymane Ndiaye, maître d’œuvre du programme de reconstruction des aéroports du Sénégal Volet 1 à savoir les cinq aéroports : Saint Louis, Ourrossogui Matam, Tambacounda, Kédougou, Ziguinchor….revient sur le rôle majeur que le PRAS va jouer dans le positionnement du Sénégal comme un hub sous régional de premier plan.


Extrait de l’entretien



Souleymane Ndiaye, pourriez-vous revenir un peu sur votre parcours ?

En résumé, je peux dire que je suis de profession ingénieur génie civil de conception, normalisateur et expert en audit énergétique. A cet égard, j’ai eu à occuper différentes fonctions notamment celle de Chef de Division Bâtiment, Génie Civil et Électrotechnique au sein de l’organisme national de normalisation. En tant que normalisateur, j’ai ainsi été le maître d’œuvre de la réglementation sur le fer à béton au Sénégal. D’autre part, j’ai été anciennement Secrétaire Général du Comité Electrotechnique National et Président du comité bâtiment de la CEDEAO-THC 04 dans le cadre de l'harmonisation des normes au niveau communautaire. Je faisais partie des experts qui élaboraient les normes au niveau de l'organisation Africaine de Normalisation (ORAN) et membre des comités ; et au niveau international avec l'organisation internationale de Normalisation (ISO). D'ailleurs je faisais partie des experts des comités ISO/ TC 285 et ISO/TC 59/ SC 17.

Après la création de notre parti Synergie pour un Développement Durable / Yonou Naatangué, j’ai démissionné de l’ASN et me suis reconverti comme consultant et c’est à ce titre que j’ai eu l’honneur d’accompagner ENDA Energie dans certains de leurs projets. J'ai accompagné PROQUELEC à la mise en place du Comité Sénégalais pour la Sécurité des Usagers de l'électricité (COSSUEL) conformément au décret 2017-1333 du 08 juin 2017 rendant obligatoire le contrôle de conformité des installations électriques intérieures suivant la norme NS-01-001: Règles d'installation électrique basse tension. Par la suite, j’ai été nommé Directeur des Infrastructures aéroportuaires.


Un mot sur l’aéroport international Ousmane Masseck Ndiaye de Saint-Louis récemment inauguré par le Chef de l’Etat


La construction de l’aéroport international Ousmane Masseck Ndiaye constitue un jalon important dans la concrétisation de la vision du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Macky Sall, exprimée dans le Plan Sénégal Emergent (PSE).


A son accession au pouvoir, le Président de la république a tenu à faire du Sénégal le premier hub aérien de la sous-région ouest-africaine à travers la mise en service et du développement de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), la création d’une compagnie aérienne nationale forte et durable et la reconstruction des aéroports régionaux.


Quel est le coût réel de cette infrastructure aéroportuaire ?


Le coût de l’aéroport s’élève à 23 262 739 788, 67 FCFA et je tiens à préciser qu’un aéroport, ce n’est pas seulement une aérogare comme veulent le faire croire certains. C’est tout un complexe d’infrastructures et d’équipements dimensionnés selon l’avion de référence qui est le Boeing 737-300, à Saint-Louis.


En fonction de cet appareil qui peut contenir jusqu'à 130 sièges dans sa configuration passagers, l’aéroport dispose d’une piste de 2450 m de long sur 45 m de large, une aérogare d’une superficie de 2170 m2 incluant un salon VIP, un hangar de lutte contre les incendies et d’assistance au sol de 2000 m2, d’une tour de contrôle de 21 m de hauteur avec des équipements de communication et d’aides à la navigation aérienne de dernière génération.


A cela s’ajoutent, deux (02) camions de pompiers (1 VIMP et 1 VlPP), un véhicule de service pour le Chef-pompier, un bateau Zodiac pour les interventions fluvio-maritimes, deux véhicules d’avitaillement en carburant, deux voitures de patrouille, une ambulance, véhicule de ravitaillement en eau potable, véhicule servicing (sanitaire).


Pour assurer la sécurité de l’aéroport, un mur de 7 825 m de long sur 2,44 m de hauteur avec un retour défensif, est érigé. Tout au long du mur, une route de patrouille est aménagée pour la surveillance.


Il faut également mentionner la construction d’une nouvelle station météo avec tous les équipements requis.

Où en êtes-vous avec la réhabilitation des autres aéroports régionaux ?


Il faut noter que la reconstruction des aéroports du Sénégal porte sur deux volets.


L’aéroport de Saint-Louis qui vient d’être inauguré constitue, avec ceux de Ourossogui-Matam, Ziguinchor, Tamba et Kédougou, le premier volet dont le financement est déjà bouclé avec le concours des partenaires tchèques dans le cadre de la coopération bilatérale. Les travaux de l’aéroport de Ourossogui-Matam connaissent un niveau d’exécution satisfaisant et pourront bientôt être réceptionnés.


S’agissant des trois aéroports restants, les études préliminaires sont en train d’être diligentées et la remise des sites à l’entrepreneur pourra se faire très prochainement.


Quelle est la pertinence pour le Sénégal à se doter de toutes ces infrastructures aéroportuaires au niveau des régions?


Un pays ne peut se développer sans des infrastructures de qualité et aux normes. Les infrastructures constituent des leviers de développement. C’est pourquoi, elles doivent être aménagées sur toute l’étendue du territoire pour corriger les déséquilibres territoriaux et permettre l’exploitation des potentialités économiques de ces localités.


Le transport aérien permet aux hommes d’affaires, aux opérateurs économiques, aux universitaires, aux spécialistes de la santé, entre autres, de se déplacer d’un point à un autre avec un gain de temps considérable. En effet, plus aucune région ne paraîtra plus éloignée, et conformément à la vision du Président de la République, avec les 13 aéroports pris en compte par le PRAS, le pays se positionnera comme un Hub aérien sous-régional de premier plan.


Aussi est-il important de souligner que les activités qui permettront de faire tourner ces aéroports vont générer beaucoup d’emplois et de recettes pour l’Etat, sans compter que le transport aérien est un stimulant des activités commerciales, industrielles et touristiques qui peuvent de ce fait connaître une croissance exponentielle.

Publié le 16/08/2022