Winkelried

Laisse-moi te conter Winkelried

Nous avons un autre héro que j’aime beaucoup, mais dont, à ma grande honte, nous nous moquons.
C’est Winkelried, « Qui m’a poussé ??? »
Je te le demande tout de suite, ne fais plus jamais ça. Il n’y a a que les lâches pour ce moquer du vrai courage.

Laisse-moi te conter Winkelried :

Jadis, nos ancêtres durent affronter un péril mortel. Au sommet d’une colline, près de Sempach,
une armée cuirassée d’acier, scintillant au soleil, se présentait sous la bannière Habsbourgeoise,
pour annihiler l’armée confédérée et soumettre les fiers suisses.

Elle formait une ligne, dressée de piques impénétrables. Elle avançait à pied, lentement.
La ligne confédérée faisait face.
Il y eut bien une charge, qui tenta de briser la violence par la violence.
Écrasée contre la muraille de fer, transpercée de longs pieux, la charge fut massacrée.
Soixante braves suisses périrent sur le champs,

Les confédérés se regardent, gardent la ligne.
Personne n’ose plus avancer, un pas plus avant que les autres et c’est la mort.
Alors la ligne recule, lentement recule.
Si elle recule encore, elle sera acculée et la boucherie achevée.

Rien ne pouvait plus les sauver que le miracle. Et le miracle eut lieu.
Au sein de cette ligne, se tenait un homme, un mari, un père.
Il compris que dans ce jeu de miroir, ligne contre ligne,
personne n’osant avancer pour ne pas mourir,
seul un acte d’amour pouvait tout changer.

Alors,
il fit ce qui est sage, c’est-à-dire fou,
il fit ce qui est fort, c’est-à-dire courageux,
il fit ce qui est beau, c’est-à-dire embrasser son ennemi jusqu'à en mourir.

S’élançant les bras ouverts,
porté par le courage de ses ancêtres,
soutenu par l’amour de ses descendants,
il accueillit autant de lances qu’il put, en son cœur.

Et les confédérés ont gagné.

Ses derniers mots furent :
« Je veux vous ouvrir une voie, prenez soin de ma femme et de mes enfants ! »
Il s’appelait Arnold von Winkelried et personne ne l’a poussé.