Le Bien et le Mal

Le compas moral, comment s'orienter dans son action ?

Qu'est-ce que le Bien ?

  1. Je tiens pour évident de soi-même qu'un parent aime ses enfants et veut qu'ils vivent heureux.

  2. Je tiens pour évident de soi-même, que tout adulte aime similairement les enfants et les générations qui lui succèdent, même si peut-être moins intensément qu'un parent

  3. Les exceptions à 1 et 2 sont des exceptions pathologiques, qui si elles sont généralisées conduiraient à l'extinction de l'Humanité

  4. Aimer n'est pas identique à être heureux. La dépression post-partum, par exemple, se manifeste dans l'impossible conciliation de l'épuisement, de nos vies frénétiques et de l'amour que l'on aimerait donner ou éprouver

Le Bien, c'est donc toute action qui contribue à construire le monde, la maison de nos descendants, tel qu'ils y vivront heureux.

Le Bien suprême, est toute action qui permettra à nos descendants de vivre plus heureux que nous.

Le Bien est la condition fondamentale de la poursuite de l'Humanité. Le sens fondamental de l'existence. Transmettre à nos descendants notre héritage enrichi pour eux.


Qu'est-ce que le Mal ?

Le Mal, se déduit facilement de 1 et 2

Le Mal, c'est donc toute action qui contribue à construire le monde, la maison de nos descendants, tel qu'ils y vivront moins heureux que nous.

Le Mal suprême, est toute action qui contribue à détruire le monde, si bien qu'ils ne pourront y vivre que suprêmement malheureux ou pas du tout.

Le Mal est la pente glissante qui nous conduit à l'extinction.

Le Bien et le Mal dans le Présent ?

Le présent est d'abord assujetti à l'avenir de nos descendants. Si l'action envisagée est indifférente à l'état du monde physique et social que nous léguons à nos descendants, la millénaire règle d'or suffit pour s'orienter:

  • « Ne blesse pas les autres de manière que tu trouverais toi-même blessante. » – Udana-Varga 5:18 (environ 500 av. J.-C.)

  • « Ce que tu ne souhaites pas pour toi, ne l'étends pas aux autres. » – Confucius (environ 551 - 479 av. J.-C.)

  • « Ceci est la somme du devoir ; ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent. » – Mahabharata (5:15:17) (environ 500 av. J.-C.)

  • « Ne fais pas à ton voisin ce que tu prendrais mal de lui » – Pittacos de Mytilène4 (640 - 568 av. J.-C.)

  • « Évite de faire ce que tu blâmerais les autres de faire » – Thalès5 (624 - 546 av. J.-C.)

  • « Regarde le gain de ton voisin comme ton propre gain, et la perte de ton voisin comme ta propre perte » T'ai Shang Kan Ying P'ien

  • « Tu ne te vengeras pas, ou tu ne porteras aucun grief contre les enfants de ton peuple, tu aimeras ton prochain comme toi-même : Je suis le Seigneur. » – Torah, Lévitique 19:18. (v. 538 av. J.-C.)

  • « Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les-leur, vous aussi, de même ; car c’est là la loi et les prophètes. » (Matthieu 7:129)

  • « Aucun d'entre vous ne croit vraiment tant qu'il n'aime pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même. », Hadîth 13 de al-Nawawi - Mahomet (570 - 632)

  • « Ce que tu redoutes ne le fais pas à autrui ; ce que tu désires qu'il te soit fait, fais-le toi-même pour les autres » Hans Reiner (1896-1991)

Voilà, je pense que tu as saisi l'idée

L'asymétrie du Bien et du Mal - Pourquoi c'est dur ?

Je ne sais pas pourquoi, mais l'Histoire humaine le montre amplement, comme je l'illustrerai dessous, faire le Bien requiert plus d'énergie que faire le Mal.

Le Bien se nourrit fondamentalement de courage, de labeur et du sacrifice de soi

Pour que les femmes aient le droit de vote, il faut le courage de se laisser mourir de faim et torturer, il faut travailler et s'organiser en groupes militants, en plus de sa vie de famille.

Le Mal se nourrit fondamentalement de lâcheté, de paresse et du sacrifice des autres

Pour que les femmes n'aient pas le droit de vote, il suffit de désirer ardemment qu'elles l'aient, en restant chez soi, parce qu'on a peur d'être arrêté.
Il suffit de continuer sa vie de famille sans se fatiguer plus, et de lire, outré, dans le journal, les sacrifices des autres, comme l'horreur des tortures, par gavage forcé, d'héroïnes comme Frances Parker

C'est moche, je suis le premier à trouver que c'est pas cool, mais c'est comme ça.